Alors pour bien entamer le week-end, je te laisse avec un nouvel extrait de la fanfiction d'Erika. Je suis sure que dans ton corps ça doit swinguer au rythme des Bee Gees. Et bien tu as raison, profite de la vie.
"Whether you're a brother or whether you're a mother,
You're stayin' alive, stayin' alive.
Feel the city breakin' and everybody shakin',
And we're stayin' alive, stayin' alive.
Ah, ha, ha, ha, stayin' alive, stayin' alive.
Ah, ha, ha, ha, stayin' alive"
You're stayin' alive, stayin' alive.
Feel the city breakin' and everybody shakin',
And we're stayin' alive, stayin' alive.
Ah, ha, ha, ha, stayin' alive, stayin' alive.
Ah, ha, ha, ha, stayin' alive"
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Extrait
n°14
Barrons
ébahi et heureux, observa un court instant Arielle reprendre soudainement vie dans
ses bras avec une exceptionnelle aisance, mais il ne prit pas le temps de lui
répondre. Il s’empara fougueusement de ses lèvres qui mystérieusement étaient
débordantes de vitalité. Même le visage d’Arielle était paisible et radieux.
Malgré sa peau couleur ivoire, elle avait retrouvé un hâle chatoyant et en
raison du regard incandescent avec lequel son bien-aimé l’avait dévisagée, ses
pommettes s’étaient teintées d’un voile rosé.
Elle ne semblait pas avoir du tout
souffert ces derniers temps, son corps avait instantanément recouvré sa
vigueur. Elle rendit d’ailleurs avec la même passion son baiser à Barrons. Il
l’embrassait avec tant d’avidité, de respect et…, d’amour (je me vois
contrainte d’employer le terme interdit, il n’est pas là, j’en
profite ;-) !!!) qu’Arielle s’estima être la plus chanceuse des
femmes. Elle était comblée par la seule étreinte de ses bras si réconfortants
et sécurisants. Quant à notre Homme, si ses yeux secs avaient pu exprimer une
quelconque émotion, ils auraient probablement nettoyé et effacé la fine
pellicule de poussière qui les recouvrait. Mais ne nous aventurons pas sur ce
chemin glissant…
Lorsqu’il fut en mesure, non sans mal,
de se décoller de la bouche d’Arielle, il prononça distinctement :
– Arielle !
Cette dernière se contenta de lui
adresser un sourire des plus amoureux et se blottit contre son torse. Elle
souhaitait encore profiter de ce délicieux moment avant de rompre le silence
bienheureux qui régnait. Non, en fait ils étaient tout de même bercés par le
chant mélodieux de quelques oiseaux qui leur proposaient leur plus romantique
sérénade. Mais disons que chacun se délectait d’être dans les bras l’un de
l’autre et n’éprouvait pas le besoin de parler. Pourtant désormais, ils devraient
faire face ensemble et séparément à un lot de questions des plus simples aux
plus saugrenues, en passant par certaines quelque peu embarrassantes…
Ils
restèrent un long moment enlacés sans oser ni bouger, ni s’expliquer quant à la
situation vécue ces derniers jours.
Agacé par la tendresse de leur geste
devenu trop long à son goût, ou plutôt parce que ce câlin commençait à
l’indisposer, Barrons se décolla brusquement d’Arielle tout en restant assis et
assez proche mais s’irrita :
– Lass Rayna, c’est pour faire votre maligne
que vous vous êtes rendue malade ? Espériez-vous ainsi obtenir mon
intérêt ?
– Pardon ?! gémit Arielle surprise.
Jéricho, ça suffit ! Tu te crois intéressant toi peut-être à être si rude
et grossier ?! poursuivit-elle sur le même ton que son attaquant.
– Je ne vous autorise pas Lass Rayna à
m’appeler par mon prénom, ni à me tutoyer d’ailleurs, nous ne sommes pas si pr… !
Arielle se recula pour le toiser
davantage et le coupa sèchement :
– Et moi Jéricho, je ne t’autorise pas à
m’appeler Lass Rayna et je t’interdis de m’empêcher de t’appeler par ton
prénom !!! cria-t-elle.
– Mais…, mais que dis-tu, euh que
dîtes-vous ? Qui pensez-vous être pour me parler de la sorte ?! Tu,
euh, vous…
Elle interrompit sa réplique mal assurée
et lui affirma :
– Je suis celle que tu as honorée de
toute ton âme, il y a quelques heu…, euh…, euh je ne sais pas… Combien…, combien
de temps ai-je dormi ? s’enquit Arielle qui ne savait pas encore que cinq
jours s’étaient écoulés.
– Pardon ? Nay, tu…, vous n’étiez
pas endormie Lass Rayna, vous étiez…
Arielle
ne prêta pas attention à la précision donnée par Barrons et lui somma :
– Arrête ça Jéricho, je ne veux plus
t’entendre m’appeler par mon nom ou alors va-t-en sur-le-champ !
– Ne me tentez pas Lass Rayna !
riposta Barrons dans une intonation qui se voulait autoritaire.
– Mais vas-y laisse-moi ici, Jéricho, je suis habituée à tes
dérobades. Tu ne fais que ça ! C’est ce que tu sais faire de mieux Jéricho ! Tu me sauves, tu me
regardes avec une envie qui t’insupporte et ensuite tu te carapates ! Tu
ne crois pas Jéricho que je vois
clair dans ton jeu ?! Tu me penses si niaise et naïve ?! Tu as des
sentiments pour moi Jéricho et ils te
sont tellement intolérables que tu préfères me fuir à chaque fois que cela
devient dangereux pour toi. Mais, tu échoues à chaque essai et tu finis
toujours par revenir…, Lord Barrons !
Tu ne peux pas te passer de moi, un point c’est tout, admets-le !
Elle n’avait même pas repris son souffle
et, sans lui laisser le temps de contester, elle avait clamé haut et fort ses
impressions tout en insistant moqueusement sur le prénom de celui qu’elle
accusait de lâcheté au final. Elle s’était ensuite nerveusement levée et sans
même vaciller, comme si rien ne lui était arrivé ces derniers jours, elle se
tint debout, les poings indécemment posés de chaque côté de son flanc la moue
furieuse et s’écria :
– Admets-le Jéricho Z Barrons… J’attends…, admets-le ou pars et ne reviens
jamais, j’en ai ass….
Barrons ne lui laissa pas terminer sa plainte,
dans un élan inconsidéré il la fit tomber sur le sol et l’encercla de son
propre corps, un genou à terre de chaque côté du buste d’Arielle et les mains
posées de part et d’autre de son visage. Il approcha sa tête de celle de la
jeune femme et lui recommanda sévèrement :
– Ne vous avisez plus de me sermonner
Lass Rayna !
Arielle ouvrit la bouche pour protester,
il la bâillonna aussitôt de sa main gauche et continua :
– Laisse-moi finir femme ! Je ne
sais pas ce que vous vous imaginez à mon sujet, mais je ne suis pas celui que
vous pensez. Je suis incapable de…, de…, d’aim…, incapable de sentiments. La
seule chose qui m’intéresse c’est de bais…
Arielle
aurait souhaité lui hurler qu’il se moquait d’elle, ou bien qu’il se leurrait.
Que croyait-il avoir fait pendant les longues minutes de leur chaste accolade ?
Et même, quand il lui faisait l’amour ? Oui, j’ai bien écrit lui faisait
l’amour car il ne s’était pas contenté de la posséder, non, il l’avait aimée à
cet instant-là. Il était le seul à le nier ! Or, pour la première fois de
sa vie, il s’était donné avec une présence sans borne et des intentions bien
plus pures qu’habituellement.
C’est en entendant le verbe dégradant qu’il
allait employer, qu’Arielle lui mordit la paume de la main car Barrons avait négligemment
desserré sa pression pendant son discours.
Il la retira alors tout en vociférant de
surprise et elle en profita pour suffisamment se lever, déposer ses mains
contre les épaules de l’homme et le basculer à son tour. C’était désormais elle
qui le dominait de la même manière que Barrons l’avait fait ! Il se voulait
un air contrarié, mais il ne put réprimer un sourire quand Arielle se pencha
davantage et lui offrit une vue charmante de sa poitrine finement recouverte
par le tissu abîmé qu’elle portait. Ce spectacle suscita une érection des plus
vaillantes chez notre Homme mais Arielle ne la remarqua pas puisqu’elle se
tenait au-dessus de lui sans le toucher. Barrons appréciait énormément l’audace
et le courage de cette jeune femme qui le défiait. Aucune femme ne l’avait
jusqu’à présent malmené comme elle le faisait. Ses précédentes conquêtes étaient
parfaitement soumises. Il aimait cette attitude d’asservissement bien entendu,
mais Arielle présentait diverses facettes qui l’intriguaient.
Elle planta alors son regard dans celui
qu’elle souhaitait déstabiliser. Ce dernier était difficile à décrypter car il
témoignait de sa colère, de son affront et en même temps de sa tendresse
qu’elle ne parvenait pas à refouler. Arielle l’encouragea à se dédire :
– Alors Barrons, redis-moi je te prie
que tu n’attendais de moi qu’une simple coucherie ! Regarde-moi dans les
yeux et affirme-moi que tu n’as rien ressenti lors de nos ébats !
Barrons demeura silencieux, il ne savait
que répondre, que faire, tandis que ses quatre petites voix se réveillèrent en
même temps et que chacune tentait de se faire entendre. Un sacré charivari
régnait dans son esprit. Arielle insista alors :
– Eh bien Lord Barrons, j’attends…, j’attends vos protestations, vos
médisances, vos… Que vous arrive-t-il Barrons,
peut-être avez-vous perdu l’usage de la parole ? le nargua-t-elle dans un
sourire mesquin.
Ne supportant plus d’être si
effrontément houspillé, Barrons se releva à la hauteur d’Arielle pour la
renverser et la maîtriser à nouveau. Mais c’était sans compter la force
incroyable de la jeune femme qui parvint à refaire de même. Ils firent ainsi
quelques roulades jusqu’à ce que Barrons prenne définitivement le dessus avec
force et bougonne :
– Mais que penses-tu faire Arielle ?
– Ah, le retour d’Arielle !
ricana-t-elle.
– Och ! Mais que vous êtes agaçante
Lass Rayna ! s’énerva Barrons.
– Pfffff, que tu m’énerves Barrons ! renchérit Arielle.
– Och, aye ! Je t’énerve moi… ?!
s’amusa-t-il.
– Aye ! Tu m’excèdes !
railla-t-elle.
– Et toi alors ?! s’emporta-t-il.
– Quoi moi alors ?! le
provoqua-t-elle.
– Rien…, tu es…, tu es…
exaspérante ! murmura-t-il renonçant.
– C’est moi qui suis
insupportable ?! l’interrogea-t-elle d’un ton enjôleur.
Barrons, vaincu, une fois n’est pas
coutume, par un petit bout de femme, commença à se relever quand Arielle
l’attrapa énergiquement par le sporran[1]
de son tartan et le défia :
– Où crois-tu aller comme ça ? Tu
penses peut-être m’abandonner une nouvelle fois ? l’apostropha-t-elle un
sourire illuminant son visage d’ange.
Arielle l’attira alors à elle, se jeta
sur ses lèvres comme une furie et l’embrassa avidement. Barrons ne tarda pas à
s’enflammer. Sentant qu’il se laissait aller, Arielle interrompit son baiser, le
força à s’éloigner pour le questionner :
– Comment je m’appelle ?
– Mais que fais-tu ? Tu veux ma
mort ou quoi ? répondit Barrons fatigué de leur chamaillerie.
– Comment je m’appelle ?
réitéra-t-elle.
– Arielle ! se résout-il à
susurrer.
– Redis-le ! s’obstina-t-elle.
– Arielle ! dit-il plus d’un ton
plus affirmé.
– Plus fort ! lui ordonna-t-elle
dans une mine déjà réjouie et comblée.
– Arielle ! articula-t-il en la
dévorant de ses yeux affamés.
– Alors cher Jéricho ne t’avise plus de
m’appeler autrement désormais !
Tous deux éclatèrent de rire en même
temps, s’écroulèrent à terre et rigolèrent à gorge déployée de plus en plus
fort. La tension accumulée ces derniers jours s’envola d’un coup.
Vous l’aurez compris, notre Homme avait
rencontré la première femme de son existence à la hauteur de son caractère bien
trempé ! Malgré leur appartenance à une espèce différente, ils
partageaient le même élan de vie, la même fougue, la même impétuosité, la même ténacité
et surtout, le même respect et intérêt l’un pour l’autre. Finalement, ils
étaient assez similaires…
Allongés l’un contre l’autre, lorsqu’ils
n’eurent plus la force de rire, ils se tournèrent l’un vers l’autre, se
regardèrent profondément et sans un mot, leurs bouches se trouvèrent et
s’unirent ! Ce fut le commencement d’une longue étreinte et aussi, leur
première fois après une discussion aussi prolixe sans fuite. Elle marqua le
début de leur vraie relation…
Après
quelques heures câlines, Arielle nue contre le corps également dénudé de
Barrons, heureuse comme jamais, se rappela pourtant ses paroles à propos de son
sommeil de la veille, le pensait-elle. Elle avait alors cherché à comprendre ce
qu’il avait insinué quand il lui avait dit qu’elle n’avait pas dormi. D’ailleurs,
elle ne se souvenait plus exactement du déroulement des derniers événements
avant son réveil dans les bras de Barrons. Elle lui avait alors fait part de sa
confusion. Son bien-aimé lui avait précisément expliqué qu’elle était restée
inconsciente presque cinq jours consécutifs, que des charlatans avaient déclaré
à Hawk et lui-même, qu’elle était perdue. C’est pourquoi Barrons l’avait
ramenée ici. Il souhaitait qu’elle s’éteigne dans un endroit qui avait une
résonance particulière pour elle.
Arielle bien que sidérée par ce récit concernant
sa longue perte de connaissance dont elle n’avait aucune souvenance, fut
touchée et émue qu’il ait fait en sorte d’accomplir ses derniers éventuels
vœux.
Il passa en revanche sous silence son
affectueuse veillée, Arielle n’avait pas besoin de savoir à quel point il s’était
senti désemparé sans elle. Au demeurant, avait-il été si atteint par le sort
d’Arielle ? Il refusait d’accepter l’évidence qu’il ne tarderait pas
néanmoins à admettre.
Lorsqu’elle était enfermée dans les
dédales de sa psyché, Arielle avait revécu d’innombrable fois, une situation
réellement endurée quelques mois plus tôt.
Bien qu’elle n’en sache rien, elle
s’était débattue de toutes ses forces pendant presque cinq jours pour se
soustraire à la présence pénible et haineuse d’un fantôme de son passé qui l’avait
serinée des mêmes affirmations et questions rhétoriques énigmatiques :
– Tu
dois revenir parmi nous, de toute manière tu es mienne, tu m’appartiens et le Roi
t’imposera de rester ici, tu ne pourras plus t’échapper ma Princesse !
Même la Reine aussi bonne soit-elle avec toi, et malgré toute son affection
pour toi, ne consentira pas à ton départ vers ce royaume.
Comment
as-tu pu préférer ce moins que rien à moi ton maître ? Moi qui ai toujours
assouvi le moindre de tes désirs, aussi farfelus fussent-ils ! De quel
plaisir te comble-t-il plus que je ne puisse le faire ? Qu’a-t-il de plus
que moi ? Ce Hawk n’est rien de plus qu’un homme prétentieux, dénué de
tout principe ainsi que d’honneur. Il n’a rien à t’offrir !
Et
puis, tu es ma promise, ma bien-aimée depuis toujours ! Je ne te laisserai
pas me quitter !
Ce malfaisant avait aussi répété à de
nombreuses reprises le terme inconnu d’Aniabeilla.
Même si lors de ses hallucinations l’évocation de ce mot ne lui évoquait rien
de concret, Arielle avait tout de même éprouvé une sensation étrange.
Toutefois, il ne viendrait pas la hanter à nouveau avant quelques nuits.
h
– Mais où étiez-vous passés tous les
deux ? s’affola Hawk lorsqu’il croisa Barrons et Arielle ensemble sur le
chemin du retour en fin d’après-midi, dans un des jardins du château.
Sans leur laisser le temps de répondre,
il enchaîna :
– Comment te sens-tu Arielle, tu as
l’air plutôt en forme pour une mourante ? gronda-t-il.
– Je me sens plus vivante que jamais
Hawk, merci de t’en inquiéter, répliqua-t-elle rayonnante.
– Tu plaisantes Arielle, je me suis fait
un sang d’encre pour toi et tu te pointes au bras de Barrons radieuse comme une
fleur, comme si tu n’avais jamais dépéri ! Que s’est-il passé nom de
nom ?!
– Calme-toi Hawk, laisse tranquille Lass
Rayna, elle a besoin de repos, s’interposa Barrons.
– Alors ça y est tu nous sers à nouveau
du Lass Rayna hein Barrons ?! J’ai du mal à te suivre ! Vous allez me
dire tout de suite ce qu’il en est de votre relation !
– Quelle relation Hawk ? Il ne se
passe rien entre Lass Rayna et moi. Que pourrait-il bien y avoir entre cette
damoiselle et moi ?! Tu sais bien que je les aime bien plus…, bien plus…
Bref, fous-moi la paix Hawk avec cette histoire et ta jalousie déplacée !
Arielle, contrite par les paroles
blessantes de son bien-aimé, s’enfuit les larmes aux yeux en courant vers ses
quartiers. Elle était talonnée par Hawk qui n’en avait pas fini avec elle.
Barrons partit dans la direction opposée
lui-aussi très chagriné par les propos qu’il avait tenus. Il n’avait pu faire
autrement ; il n’avait pas envie d’affronter l’hypothétique courroux de
son ami. Et puis, il avait tout d’abord besoin de faire le point sur la
tournure qu’était en train de prendre sa nouvelle fréquentation. Était-il prêt
à s’engager dans une liaison ?
ENFER !!!!!!!!!!!!!!!!!
Faut que j’intervienne ! Je n’en peux plus de supporter ces
conneries ! Non je n’étais pas prêt, bien évidemment que je n’étais PAS
prêt et que je ne le serai jamais puisque je n’ai besoin de personne, je me
suffis à moi-même !
Mon
Ondine est un accident de parcours, ma poupée Arc-en-ciel n’en sera pas un, je
veillerai, vous pouvez me croire, à ne pas sombrer dans le mélodrame, comme
Arielle cette foutue bonne femme, m’a contraint à le faire !!!
Faîtes
chier avec votre sentimentalisme, à quoi ça sert hein ? À part vous
dévaster et vous détruire quand ce putain de Destin en a décidé ainsi, ou plutôt
que certains vauriens s’en mêlent !
Suite
à ce bref coup de gueule, continuons sur la colère éprouvée par Barrons après
avoir médit sur son éventuelle relation avec Arielle. Cette querelle fit
remonter à la surface une interrogation quant à la marque sensuelle que cette
dernière devrait posséder puisque Hawk avait apparemment connu intimement
Arielle. Cette pensée lui déplut et même le répugna au point d’attiser son
énervement. Il lui était insoutenable d’envisager son Arielle dans les bras de Hawk et pire même, être sa maît…
Bon ça va, on a compris je crois ce que Hawk
avait fait à Arielle, si on pouvait sauter ce passage, ça m’éviterait de
m’accaparer de la fin de l’histoire et de bousiller toute l’intrigue écœurante
que vous stupide narratrice, vous êtes efforcée depuis si longtemps à mettre en
place et de saboter ainsi la pathétique portée émotionnelle que vous souhaitez conférer
à une tragédie ! Maudit soit le jour où j’ai accepté de vous conter cette parenthèse
de ma vie de débauche !!!
Donc,
Barrons, comme souvent n’est-ce pas, était hors de lui, c’est à se demander si
cet homme s’apaise parfois ??? Bref, il ne comprenait pas comment
l’empreinte sensuelle de Hawk avait pu s’effacer. Arielle était irrévocablement
une femme mystérieuse. Mais si elle ne possédait plus la trace de Hawk,
possédait-elle la sienne désormais ?
Bien sûr que la mienne s’est gravée au fer
rouge sur le cœur d’Arielle, cette marque sensuelle ne s’appliquait en général
qu’aux corps des femmes conquises, mais mon Ondine était différente ! Et
avec toute la meilleure volonté du monde, ce pauvre Hawk n’a jamais pu la faire
sienne à nouveau. Arielle ne l’aurait de toute manière pas souhaité, j’étais
tout pour elle, elle a renoncé à tout l’or du monde pour moi... Et puis, il n’y
avait qu’une simple affection amicale entre eux, rien de plus, ou du moins,
rien de plus dès lors que j’ai fait irruption dans sa vie. Mais Hawk a mis du
temps à approuver notre union, son ego masculin et sa virilité en ont pris un
coup avec cette histoire. Cependant, même s’il a été furieux pendant cinq mois
environ, il ne nous en a pas tenu rigueur au-delà.
Putain,
mais qu’est-ce que je fous moi ?! Faut que j’arrête de répondre connement
aux questions qui ne me sont même pas adressées ! Vous me prenez un temps
précieux alors arrêtez de vous interroger quant à mon sujet, contentez-vous de
m’aduler et de baver sur vos écrans d’ordinateur quand vous me voyez, ça suffit
de me solliciter comme ça ! J’ai une vie moi, je ne…
Bon
merde, je me casse !
C’est
très agréable de lire notre Homme, mais à chaque fois, je perds le fil du récit,
alors où en étais-je ?
Ah oui ! Même si aujourd’hui, avec
cinq cents ans de recul, Barrons sait pertinemment que cette trace charnelle
était devenue une empreinte sentimentale, à ce moment-là, il s’interrogeait sur
l’étrangeté de cette affaire. Il avait disparu bien trop tôt pour savoir si
Hawk avait détecté cette marque sensuelle sur Arielle. Mais je peux d’ores et
déjà vous le confirmer : ce n’est pas en la dépistant que Hawk a découvert
la relation consommée d’Arielle et de Barrons. Non, il ne percevra jamais cette
marque sur le corps d’Arielle, c’est leur comportement puéril à tous les deux
qui les avait trahis et, par la suite effectivement, il avait senti que l’âme
d’Arielle appartenait à celle de Barrons et qu’ils étaient irrémédiablement
liés.
Bon, laissons notre homme se calmer, le
temps de prendre connaissance du ressenti d’Arielle.
h
Hawk avait poursuivi Arielle jusqu’à sa
chambre. Sous couvert de souhaiter s’assurer qu’elle allait parfaitement bien,
il voulait en savoir davantage sur ce qui s’était passé ces derniers jours.
Elle préféra taire pour l’instant la relation naissante entre elle et Barrons,
mais lui raconta quelques bribes de cet épisode.
Elle lui avoua avoir passé de nombreux
moments près d’un Loch retranché dans la forêt jusqu’au jour où, par un curieux
hasard (!!!), elle y avait rencontré Barrons. Elle avait alors confié à cet
homme, apprécier cet endroit. Ce qui expliquait certainement son pressentiment
de la retrouver dans ce lieu et la raison qui l’avait poussé à l’y ramener pour
terminer sa vie. Mais contre toute attente, sans savoir pourquoi, ni comment, deux
jours plus tard, sa santé physique était revenue et aujourd’hui, elle se
sentait aussi en forme qu’avant cette incompréhensive et fâcheuse perte de
connaissance qui avait alerté tout le monde pour rien finalement. Barrons
l’avait pieusement veillée, patientant jusqu’à ce que la mort l’emporte.
Hawk
était sceptique concernant la veillée désintéressée de la part de son ami mais
n’en témoigna pas à Arielle qui manifestement avait besoin d’un moment
d’intimité afin de faire peau neuve et de se vêtir d’une toilette propre.
Il décida d’organiser un banquet le soir
même en compagnie de Grimm, Lydia, Barrons et quelques-uns des résidents du
palais pour célébrer sa pseudo-résurrection. Arielle se serait bien passée
d’une telle fête en son honneur, mais la perspective de dîner avec Barrons la
convainquit. Toutefois, elle n’avait pas du tout l’impression d’avoir été à
l’article de la mort quelques heures plus tôt, son corps était en parfaite
condition. Dès qu’elle se serait baignée et apprêtée de la tenue et des bijoux mis
à disposition par Hawk pour l’occasion, personne ne pourrait penser qu’Arielle
était considérée condamnée seulement douze heures plus tôt.
Elle eut à peine le temps de se
prélasser une heure dans un bain qui la détendit prodigieusement que sa
gouvernante vint frapper à la porte pour lui indiquer qu’il était temps de se
préparer pour cette fameuse soirée. Elle avait refusé de réfléchir à la
probable distance que Barrons lui imposerait, elle avait préféré se reposer un
instant avant d’affronter Hawk et Barrons ensemble.
Une demi-heure plus tard, Arielle, plus resplendissante
que jamais se rendit dans le salon où la réception était donnée. Lorsqu’elle
entra dans la pièce, les conversations cessèrent et tous les hommes sans
exception la contemplèrent avec un certain désir au coin de l’œil. Hawk avait
d’excellents goûts et savait admirablement mettre la silhouette d’une femme en
valeur.
Il lui avait offert une robe d’un ton
violine qui s’accordait à la perfection avec la rivière de diamants qui ornait
son cou très dégagé par le corset dont le décolleté affriolant soulignait la
grâce de ses seins. Son port de tête était également rehaussé par la parure de
boucles d’oreille pendantes assortie au collier. Cette cascade de diamants
était elle-même très visible en raison de sa longue chevelure redressée en
couronne de tresses sur le sommet de sa tête. Seules quelques mèches coiffées en
boucle à l’anglaise retombaient sur ses épaules dénudées. La robe cintrée au
niveau de la taille lui dessinait des formes magnifiquement sculptées. Le
derrière du corset était également échancré et dévoilait une partie du haut de
son dos, lui-même musclé pour une femme, mais néanmoins fin. Le lacet noir qui
s’y entrecroisait soigneusement, rajoutait une touche raffinée à cette robe
dont la jupe bouffante cachait des chaussures de verre lui donnant un charme
supplémentaire lorsqu’elle soulevait gracieusement sa robe. Bref, Arielle était
à couper le souffle. Barrons faillit s’en décrocher la mâchoire, enfin, il
était loin d’être le seul…
Malgré tous les regards tournés vers
elle, la jeune femme se sentait étrangement à l’aise, comme si elle était
habituée à provoquer une telle réaction lorsqu’elle était si divinement
accoutrée. C’est donc la tête haute, un sourire éclatant et dans une démarche
assurée qu’elle s’avança vers son hôte.
Arielle
était assise entre Hawk et Lydia et avait Grimm en face. Barrons était plus
éloigné, mais de l’autre côté de la table, ils pouvaient donc quand même
s’accorder des œillades discrètes.
Mais apparemment, Hawk n’était pas dupe
de leur manège car soudainement il fit une remarque déplaisante et aussi, très déplacée,
à Barrons concernant l’éventualité d’une relation cachée entre lui et sa dulcinée. Ce dernier s’emporta
violemment :
– Mais quand vas-tu comprendre Hawk que
tu ne représentes rien de plus pour Lass Rayna qu’un toutou ennuyant ?!
– Lord Barrons, je ne vous autorise pas
à parler en mon nom, protesta Arielle, sans toutefois démentir.
– Tu vois, elle ne me contredit même
pas, je crois qu’il est temps que tu te résignes à l’idée que ce n’est pas ta
propriété Douglas !
– Ce n’est pas la tienne non plus
Barrons ! objecta Hawk.
Arielle se leva si brutalement qu’elle
renversa sa chaise, tapa des poings sur la table et s’égosilla :
– Vous me fatiguez tous les deux avec
votre querelle infantile. Je ne suis la propriété de personne, vous m’entendez ?
Aucun ne répondit, elle se tourna alors
vers Hawk et l’informa :
– Hawk, puisque tu es si suspicieux, oui
j’ai couché avec Barrons…, à plusieurs reprises même, c’était fort agréable et
je recommencerai si j’en ai l’occasion.
Un sourire satisfait s’apprêtait à
s’étirer sur les lèvres de Barrons lorsqu’il entendit :
– Quant à toi Jéricho, je t’ai
formellement interdit de m’appeler par mon nom ! Si tu espères poursuivre
notre relation, il est temps que tu l’intègres !!!
Barrons ne rechigna pas, au contraire il
baissa la tête, gêné par cette injonction, cherchant une réplique acerbe
Barronesque, mais à ce moment-là, son esprit sarcastique flancha.
Arielle,
néanmoins embarrassée pour la mère de Hawk qui l’observait d’un air surpris
mais solidaire, se disculpa :
– Lydia, ma chère amie, vous êtes si
bonne et généreuse avec moi que je suis sincèrement désolée pour la gêne
occasionnée, mais vous devez savoir qui vous hébergez ! J’en ai assez de
prétendre être une autre. Pardonnez-moi s’il vous plaît.
Et
pour terminer, elle proclama principalement à l’attention de Barrons et de
Hawk, les regardant tour à tour :
– Sur ce, veuillez m’excuser mais vous
m’avez coupé l’appétit messire, je me retire. Et ce n’est pas la peine de venir
se plaindre, se justifier ou encore me réprimander, laissez-moi tranquille pour
la soirée ! Et cela est valable pour tous les deux ! ajouta-t-elle en
fulminant et en les désignant du doigt.
Barrons quitta la table également tout
en maugréant des paroles à peine perceptibles, il s’insurgeait contre la
prétention et l’aplomb avec lesquels Arielle l’avait blâmé ! Il tenait à
ne pas perdre la face auprès de Hawk et de son entourage.
Cependant, même s’il ne voulait pas le
reconnaître, il était enchanté que Hawk sache enfin qu’Arielle ne s’intéressait
pas à lui. Elle l’avait choisi lui et l’avait fait savoir à tout le monde de
manière certes tonitruante mais pour le moins, radicale.
Un nouveau chapitre s’annonçait…
***
[1] Définition de Karen Marie Moning :
le sporran est une « aumônière en cuir, parfois agrémentée de fourrure,
portée sur le devant du tartan. »