dimanche 30 septembre 2012

Lecture commune" fièvre noire"



Bon ben petites chattes, j'ai envie de dire c'est le grand jour. Oui tu as bien entendu c'est LE GRAND JOUR.
Allez on fait comme si on avait de nouveau notre hymen barronesque et on se laisse dépuceler avec la cuisse légère et le sourire.
Voilà je laisse ce post ouverte, libre à vous d’écrire tout ce qui vous passe par la tête ou par le slip. Des citations, des images, des délires, des vidéos, des photos, on fait vivre ce marathon. 
J'essayerais de relayer tout ça sur la facebook de la page.

J'ai envie de dire :

A VOS MARQUES
PRET
FEU
LISEZ......




vendredi 28 septembre 2012

Jericho Z Barrons et l’Ondine sibylline #19 par Erika Cazaux


Mes petites foufounettes en fleur,

Alors pour bien débuter ce week-end qui s'annonce, voici un nouvel extrait de la fan fiction D'Erika. On avait quitter JZB et Arielle dans un moment d'une grande intensité, je te laisse découvrir la suite.
Moi je me prépare mentalement et physiquement au marathon Fièvre qui débute dimanche. J'en ai les poils de cul qui se défrise. Je suis au taquet, prête à vivre ça avec vous.


Jéricho Z Barrons et l’Ondine sibylline

Extrait n°19

            Barrons venait d’annoncer à Arielle, avec sa délicatesse légendaire, qu’ils allaient se marier. C’était un fait, pas une demande !!!
Arielle n’avait pas son mot à dire. Il la contraindrait s’il le fallait ; mais, qu’elle le veuille ou non, elle l’épouserait ! Au moins il avait plus d’assurance de la garder près de lui et de repousser ainsi sa noirceur. Il était donc inenvisageable de prendre le risque qu’Arielle décline sa proposition. Comme si une femme choisirait délibérément de se refuser à un homme si… un homme si sauvage, je vous l’accorde, mais surtout, un amant infatigable et exceptionnel et aussi un être humain, enfin, un être vivant plutôt pour être exacte, doté d’un cœur en or.
Même s’il n’en avait pas conscience, même s’il refoulait excessivement ses sentiments et si une bête sommeillait dans ses profondeurs, OUI !!! Jéricho Z Barrons était pourvu d’un cœur et pas de n’importe quel cœur… d’un cœur recelant mille et un trésors. Il était le seul à se leurrer… Cet Homme-bête ne bernait que lui !

            La cocasserie de la situation amusa Arielle qui éclata de rire. Son homme se présentait à elle totalement dénudé, au moins était-il en vie, la sermonna et termina ses reproches par la sommation d’une union officielle. Cet homme ne cesserait de la surprendre...
Que lui réservait un avenir auprès de ce futur époux ? … Elle était impatiente de le découvrir. Mais, elle était bien trop troublée pour répondre quoi que ce soit.
Barrons ne partageait pas son hilarité et fut irrité de la moquerie de sa fiancée, il se recula davantage et s’énerva :
– Pouvez-vous m’expliquer Lass Rayna ce qui vous fait rire autant ? Ne croyez pas que ce mariage va être de tout repos pour vous !!! Vous…
– Suffit Barrons, tu ne m’impressionnes pas ! Je ne consentirai pas à devenir ta femme si tu continues à me vouvoyer dès que je t’agace… car je te préviens, je n’ai pas fini de t’agacer et je ne tolérerai pas que mon mari me vouvoie.

Pour le faire enrager un peu plus, elle aimait tellement le voir s’emporter…, elle avait accentué plus qu’il n’en fallait la nomination « mon mari ». Et, lorsque celui-ci entendit le pronom possessif et son substantif : « mon mari », il frémit, détourna la tête vers la forêt et jaugea la distance qui le séparait de celle-ci.
Il pouvait si facilement fuir et ne jamais revenir près de cette femme qui allait bientôt répondre à la ridicule désignation : « sa femme ».
Mais quelle horreur ! Comment supporterai-je cet état civil et puis… et puis la monogamie ? La monogamie quoi ! ENFER !!!!!!!!!!!!!
Après tout, même si elle est requise, elle n’est pas indispensable ! Je pourrais toujours m’assurer que je ne manque rien en m’aventurant dans des terrains encore inconnus... Peut-être pourrions-nous conclure un pacte officieux de libertinage ?
La pensée d’Arielle dans les bras d’un amant lui fit immédiatement recouvrer la raison. Écœuré par cette perspective, il secoua la tête et gronda :
– Je crois que tu n’as pas très bien compris Lass Rayna, je ne te convie pas à une vie paisible et heureuse avec moi, mais plutôt à une vie de débauche. Et puis, le sentimentalisme n’est pas au programme. Il est hors de question de s’épancher sur des sentiments si futiles et ridicules, si…
Son expression se déforma au point de ressembler à de violents haut-le-cœur. Le dégoût se lut sur son visage, Arielle exaspérée, répliqua :
– C’est bon, j’ai saisi Jéricho, je ne suis pas idiote. Et puis, la vie de débauche me convient parfaitement. Si tu me promets de m’aim… de me faire l’am… euh de… bref des ébats sexuels aussi explosifs jusqu’à la fin de ta vie, je peux m’accommoder de cette vie de débauche… je crois !
– Il n’y a donc que le sexe qui t’intéresse, dévergondée que tu es ! l’accusa-t-il un sourire narquois suspendu à ses lèvres aguicheuses.
– Ce n’est pas moi qui t’ai demandé en maria… enfin non obligé de te marier avec moi, nue comme au premier jour ! N’est-ce pas la promesse d’une vie sexuelle débridée ? N’y avait-il pas un message derrière cette nudité agréablement offerte à ma vue ? Hein, Lord Barrons ?

Si Barrons souhaitait tenir tête à sa future femme, il allait devoir apprendre à maîtriser son impulsivité, sinon rares seraient les occasions de pouvoir obtenir fièrement le dernier mot. Il tenta tout de même de conserver une certaine contenance en rétorquant, la moue malicieuse et dangereusement séductrice, les mains nonchalamment posées sur ses propres hanches, formant un arc de cercle :
– Si je suis déjà à poil, c’était pour éviter de perdre du temps ! Viens ici tout de suite qu’on en finisse, Lady Jéricho Z Barrons !!!

Il n’en fallut pas plus à Arielle pour être prête à accueillir la virilité de son futur époux. Bien entendu, ce n’était pas tant l’ordre un peu primaire, quoique… dans certaines conditions cette injonction pouvait être forte excitante, mais de l’entendre prononcer son futur nom marital qui l’avait réjouie. Elle se sentit comblée comme jamais, mais c’était sans compter la fougue avec laquelle Barrons allait l’étreindre. En deux minuscules secondes, Arielle se retrouva aussi nue que Barrons et effectivement, ils ne perdirent pas de temps...
Ils ne s’embarrassèrent pas des jeux de séduction pourtant si stimulants habituellement. En cet instant, ils n’en avaient vraiment pas besoin !

Chaque fois qu’ils faisaient l’amour, c’était un feu d’artifice qui embrasait tous leurs sens mais l’incivilité avec laquelle ils s’aimèrent ce jour-là, décupla leur plaisir charnel respectif à un point inimaginable pour l’entendement humain.
N’oublions pas que, tapie dans les entrailles de Barrons, une bête somnolait. Quant à Arielle… elle ne devait pas être plus humaine que lui pour supporter une telle frénésie sensuelle…



Après avoir fait l’amour plus que de raison, ils se reposèrent quelques instants au cœur de cette Terre sacrée. Ils demeurèrent enlacés ainsi jusqu’à l’aurore du matin suivant.
Il n’était pas rare que ce lieu accueille des amants passionnés. Mais à ce jour, ces menhirs n’avaient jamais abrité une telle puissance. Pourtant, ils étaient eux-mêmes très chargés énergétiquement. La force de ces pierres avait d’ailleurs largement contribué à l’amplification de la jouissance de ces deux-là.

            Les premiers rayons de soleil avaient sorti Arielle et Barrons de leur paisible repos. Toutefois, ils ne s’étaient pas empressés de rompre leur étreinte ; ils n’avaient pas encore bougé d’un iota. Pourtant chacun savait l’autre éveillé, mais aucun n’avait encore salué l’autre. Ils se connaissaient si bien corporellement que chacun ressentait le besoin de l’autre d’un instant de répit.
Barrons tenait dans ses bras puissants le corps d’Arielle blotti contre son giron. Avant de s’endormir, ils s’étaient recouverts de la cape de Barrons pour conserver la chaleur humaine dégagée pendant leurs prouesses.
Dans cette position agréable, chacun profitait du silence montagnard pour analyser les évènements particulièrement étranges qu’ils venaient de vivre chacun personnellement la nuit précédant leurs fiançailles. Ils ne s’étaient encore rien révélés à ce sujet. Aucun n’était prêt à raconter l’extravagance vécue au cours de ces heures passées loin de l’autre.

Ce fut Barrons, impatient, qui engagea la conversation le premier, jugeant que leur méditation avait suffisamment duré.
– Bonjour Lady Barrons ! susurra-t-il au creux de l’oreille d’Arielle, frôlant intentionnellement l’arrière de son pavillon ainsi que son cou.
Un frisson parcourant l’échine d’Arielle se déclencha instantanément autant par la sensualité de la situation que par les mots et la voix de son homme. Elle n’eut pas le temps de répondre que celui-ci rajouta alors, d’une voix tout aussi aguicheuse :
– Déjà prête à remplir vos devoirs conjugaux à ce que je sens sous mes doigts Lass Rayna ? Ne devrions-nous pas attendre le mariage pour ça ?

Arielle rougissante, mais surtout amusée par la remarque de son bien-aimé qui ne manquait pas de répartie, choisit d’entrer dans son jeu.
            – Tu as tout à fait raison mon Jéricho, nous allons désormais attendre la célébration de notre union. Et même si je ne pourrai pas de toute évidence, t’offrir ma virginité, je saurai te combler après notre longue période d’abstinence !
            – Je te demande pardon ? Le terme abst… le terme que tu as dit… connais pas. Il ne fait pas partie de mon vocabulaire, lui souffla-t-il plus proche encore.
Il avait étroitement resserré son étreinte, lui donnant un rapide aperçu du dessein qu’il prévoyait pour elle en ce moment même. Arielle reposait sur son bras gauche, mais il avait le droit parfaitement disponible pour lui infliger une douce torture…
Il commença par caresser de la pulpe de ses doigts le côté du corps d’Arielle qu’il pouvait atteindre. Il débuta son exploration par le haut de sa cuisse puis remonta très… très lentement et s’arrêta au niveau de son cou. Il y déposa sa main tendrement. Puis, il se pencha vers elle pour poursuivre ce voyage du bout de sa langue jusqu’au lobe de son oreille qu’il mordilla délicatement puis de plus en plus fortement. De cette main inerte, il vint ensuite cueillir le sein gauche d’Arielle. Cette dernière haletait et se dandinait contre l’abdomen de son homme. Il décida alors de se reculer brutalement et d’une voix railleuse déclara :
– Tu as raison Arielle. L’abstinence est une EXCELLENTE idée. Elle nous permettra de mieux nous connaître avant de célébrer notre union le 1er mai !

Arielle, frustrée de l’arrêt soudain des caresses de Barrons et de ne plus le sentir contre elle, n’accorda pas d’importance à la date citée. Alors qu’elle s’apprêtait à râler du manque actuel de son homme contre son propre corps, celui-ci insista :
– Six mois, qu’est-ce que c’est quand on a toute la vie devant soi ?!
– Six mois ? Que dis-tu ? De quoi parles-tu Jéricho ? l’interrogea-t-elle en se retournant, dévoilant ainsi sa nudité qui était sublimée par les rayons du soleil l’éclairant et l’entourant d’un halo doré.
Barrons avait l’impression de contempler un ange.
– Peux-tu répéter mon amour s’il te plaît, je n’ai pas écouté ce que tu as dit. Que veux-tu faire dans six mois ?
Arielle, déjà à des lieux de la réalité, ne pouvait plus suivre assidûment leur conversation.
Barrons déglutit péniblement, mais tentait de ne pas se laisser distraire par Arielle qui paradait devant lui, adoptant une attitude des plus provocantes. Toutefois, il parvint à se reprendre, inspira profondément et poursuivit son imposture :
– Ce que nous avons pour habitude de faire à longueur de journée et crois-moi, je ne suis pas prêt de te laisser tranquille, surtout quand tu t’offres à moi ainsi.
– Alors qu’attends-tu pour me faire tienne ?
– Ah mais tu n’as pas entendu, me semble-t-il, nous allons attendre notre mariage !
– Nous n’avons qu’à décider qu’il a lieu maintenant, proposa distraitement Arielle.
– Nay, tu n’écoutes rien Arielle, il sera célébré le 1er mai ! ria-t-il.
– Pardon ?! s’étouffa-t-elle. Tu as décidé seul d’une date et en plus, elle est… si loin… pourquoi ne pas attendre la fête de Lugnasad[1] tant que nous y sommes ?!
– Tu préférerais ? la questionna-t-il d’un ton narquois. Ainsi nous aurions encore neuf mois pour apprendre à nous connaître…
– Et puis… perdre neuf mois pour faire ceci…, elle s’interrompit et déposa un chaste baiser sur ses lèvres. Ou encore ceci…, elle laissa ses mains parcourir son torse. Puis couvrant ses pectoraux de baisers humides, descendant de plus en plus bas… de plus en plus bas, elle suspendit ses embrassades. Et ceci…, elle recommença, s’aventurant toujours plus bas jusqu’à la naissance de la toison pilaire annonçant la destination visée.
Elle effleura du dos de sa main la hampe de son sexe déjà conquis par ses caresses. Remonta brusquement à sa hauteur, riva ses yeux incandescents dans ceux enflammés de Barrons et lui asséna :
– Tu as raison mon amour, nous allons attendre le mariage, c’est une riche id…

            Barrons ne la laissa pas terminer sa phrase et se jeta sur sa divine bouche pour l’embrasser férocement. Il l’avait projetée au sol et se tenait au dessus d’elle. Elle résista une fraction de seconde puis entrouvrit la bouche laissant la langue fougueuse de son fiancé se mêler à la sienne. Il lui attrapa les mains qu’elle tentait de diriger vers son dos pour l’enlacer. Il les plaqua contre le sol au dessus de sa tête et s’arrachant de leur baiser, un désir bestial se lisant sur ses traits, il l’avertit :
– Ne t’avise plus de m’exciter ainsi, à m’allumer même, et ensuite à te débiner, sinon je serai contraint de…
Il laissa mourir sa menace et la pénétra fermement, lui arrachant un premier cri de surprise puis un deuxième de jouissance.
– De quoi Barrons ? Dis-moi s’il te plaît ! Je meurs d’envie de savoir ce que tu me feras. Je ne comprends pas, je…, ironisa-t-elle, déjà emportée par le plaisir.

Il se retira aussitôt, la laissant pantelante et l’interrogea d’un air mutin :
– Tu veux vraiment savoir Arielle, ce que je te ferai si tu t’essayes encore à me chauffer sans me satisfaire ?
            – Och oui, je veux savoir, dis-moi, dis-moi Barrons ! Dis-moi ce que tu me feras…
            – Tu es bien empressée ma chère Arielle. Que crois-tu que je te ferai ?
– Je me moque de ce que tu me feras tant ce que cela implique tes mains sur mon corps, enfin pas que…

            Arielle tenta de l’attirer à ses lèvres mais Barrons la maintint plus résolument. Elle s’écria alors :
            – Je t’en conjure, fais-moi tout ce que tu veux, mais dépêche-toi !!!
            – Tu me supplies de te baiser ?! Tu me scandalises Arielle, tu…
            – Tais-toi donc et baise-moi Barrons ! Et ce n’est pas une demande, c’est un ordre !!!

Il la pénétra à nouveau et cette fois-ci n’interrompit leur étreinte qu’une fois leurs pulsions parfaitement assouvies.


– Je pourrais m’y faire tu sais à tes ordres… Si tu ne demandes pas plus, je pourrais m’y résoudre, l’informa Barrons espiègle.

            Arielle éclata d’un rire franc :
            – Toi ?! Tu te soumettrais ?
            – Aye, à tes injonctions de te baiser. Oui, tu recommences quand tu veux !
            – Pourtant tu t’offusques quand je te considère comme un vulgaire objet sexuel !
            – Aye, parce que je ne suis pas « un vulgaire » mais un épatant et sensationnel objet sexuel, ne l’oublie jamais !
            – C’est certain que je ne risque pas de l’oublier, et puis de toute manière, bientôt tu seras tout à moi, je pourrais en jouir quand je voudrais.

L’affirmation : « tu seras tout à moi » dérangea fortement Barrons, mais il ne releva pas, il faudrait qu’il s’y fasse à cette idée d’appartenir à quelqu’un. La pensée que lui possédait Arielle, lui était bien plus aisée et réjouissante. Mais, il préférait ne pas s’y appesantir maintenant. De toute manière, il n’avait pas d’autre solution. Arielle était la seule à pouvoir dompter la bête qui logeait dans ses profondeurs. Il la fallait sienne pour écarter ce mal de lui.
Elle interrompit ses réflexions en lui demandant sur un ton chagriné :
            – Étais-tu sérieux pour la date du 1er mai ? La future mariée n’a-t-elle pas son mot à dire ? T’attends-tu à ce que je m’assujettisse à tous tes désirs ?
            – Bien évidemment, quelle question ! Tu es une femme ! rétorqua-t-il sur un ton sarcastique. Moi je commande et toi tu réponds du mieux que tu peux au moindre de mes désirs. Et je précise pour ma petite obsédée, des désirs pas que sexuels, j’en ai d’autres également à combler !
Son air sardonique informa Arielle qu’il exagérait ses propos mais elle ne put s’empêcher de riposter tout aussi malicieusement :
            – Je sens que notre union ne va pas être de tout repos Lord Jéricho Z Barrons ! Au moins, la routine et l’ennui ont moins de chance de s’installer. Mais il faut que tu saches avant d’officialiser notre relation que s’il y a bien une personne sur Terre qui ne cessera de te défier, se sera moi ! Et pour ta gouverne, il est hors de question que je me soumette au moindre des tes caprices, ou seulement si je le désire aussi…
Elle termina son long laïus par un sourire enjôleur et une moue des plus coquines.
            – Je n’en attends pas moins de toi mon Ondine !!! Personne ne m’agace plus que toi. Personne ne cherche à rivaliser avec moi comme toi tu le fais. J’aurais préféré qu’il en soit autrement, mais je m’y résous contraint et forcé, je ne pouvais trouver plus pénible adversaire… euh… partenaire…

            Ils éclatèrent de rire ensemble. L’heure n’était pas encore aux confidences sentimentales, mais elle en prenait le chemin… Je vous l’accorde, le chemin faisait des détours considérables, mais il s’agit de Jéricho Z Barrons, rien n’est simple avec lui…



Lorsqu’enfin ils furent, pour quelques heures, rassasiés du corps de l’un de l’autre. Ils abordèrent maladroitement toutes les questions restées en suspens tout en cheminant vers la falaise afin de récupérer leurs montures.
Leur premier échange concerna la fine cicatrice qu’Arielle arborait près de son sourcil droit. Depuis plus de deux jours qu’ils s’étaient retrouvés, Barrons n’avait pas encore pris le temps de l’interroger sur cette marque inconnue jusqu’à présent. Arielle resta évasive, ne souhaitant pas glisser vers un sujet qu’elle choisissait d’étouffer. Depuis leurs retrouvailles, ses cauchemars n’étaient pas revenus la hanter, elle comptait sur leur rareté. Elle maugréa qu’elle s’était cognée contre le tronc en tombant de l’affreux cheval et que la plaie avait très légèrement saigné. D’où cette minuscule trace probablement temporaire. Finalement, celle-ci resta un vestige de cette fameuse nuit.
Dans son for intérieur, elle ne s’expliquait pas comment son visage si boursouflé et blessé avait pu aussi rapidement se rétablir. Toutefois, elle refusait également de s’étendre secrètement sur cette énigme.
Ils avaient ensuite conclu qu’ils célébreraient leur union officielle six mois plus tard, soit pour la fête de Beltane. Le 1er mai, étant la fête celte qui ouvre et honore les débuts de la saison estivale. En effet, à cette époque, l’année était principalement divisée en deux périodes, celle estivale et l’autre, hivernale, qui commençait le 1er novembre. Un mariage à cette date ne pouvait être que placé sous de bonnes augures puisque ce jour était destiné à la bénédiction des futurs fruits des semences plantés en amont.
Quant à la suggestion d’abstinence, ils avaient convenu que c’était une boutade et que, même si pour l’instant leurs ébats sexuels représentaient la majeure partie de leurs occupations, d’une part c’était fort agréable et d’autre part, ils auraient le reste de leur vie pour apprendre à se connaître. Barrons préférait pour l’instant éluder l’interrogation de son existence qui perdurait maintenant depuis bien plus longtemps que celle d’un simple mortel. Il aviserait en temps voulu. Il devait d’abord s’assurer qu’il maîtrisait la noirceur tapie dans les tréfonds de son être. En aucun cas, il ne souhaitait révéler à sa belle quel mal le rongeait. Malgré elle, elle était toujours parvenue à repousser ses fantômes, une fois unie, elle pourrait continuer sans qu’elle ne le sache jusqu’à son dernier souffle, enfin… l’espérait-il !
            Arielle, s’était ensuite enquise de la bataille qu’il avait menée avec l’abject animal. Elle le questionna sur la nature de cette abomination. Il lui apprit tout ce qu’il savait sur la légende du Each Uisge mais qui tout compte fait n’en était pas une, la créature était bien réelle. Toutefois, il lui avait sommairement conté le récit de leur combat, abrégeant et même modifiant quelque peu le déroulement. Le monstre l’avait entraîné dans les profondeurs de l’océan après avoir sauté de la falaise. Il avait malgré tout réussi à rejoindre le rivage et, le prétendu cheval, diminué par la chute, s’était facilement laissé prendre au piège qu’il lui avait tendu. Il s’était alors emparé d’un bout de bois dont la pointe était extrêmement pointue. Il avait visé le cœur et son adversaire s’était effondré. Il avait immédiatement allumé un feu à partir d’autres bouts de bois jonchant la plage et l’avait brûlé dans le but de s’assurer de sa définitive disparition.
Arielle était septique à propos de cette histoire mais, par culpabilité de lui taire elle-même des éléments de son incroyable aventure, elle lui demanda seulement pourquoi il avait tant attendu avant de revenir. Qu’avait-il fait après cette lutte victorieuse ? Barrons lui avait répondu qu’il avait souhaité vérifier que tout le corps du Each Uisge soit parti en fumée et qu’il avait fini par s’endormir bercé par les ombres des flammes.
Quant à sa nudité lorsqu’il avait surgi de nulle part, elle s’était tout simplement abstenue d’orienter la discussion sur ce vaste terrain... Et, ce n’est pas lui qui allait se vanter de s’être exhibé dans le plus simple appareil pour l’enjoindre de se marier avec lui !
Enfin, quand Barrons tenta de comprendre ce que faisait Arielle sur le site de Ban Drochaid, il avait perçu son mal-être et certainement même sa propre incompréhension. Il avait donc accepté bon an, mal an, sa réponse nébuleuse. Elle espérait l’y retrouver…

            Après cette discussion sibylline, ils avaient retrouvé avec soulagement leurs chevaux respectifs qui paressaient près de la falaise où le précédent drame avait eu lieu. Ils pourraient enfin s’entretenir sur d’autres sujets.
Ils avaient regroupé leurs affaires délaissées deux jours auparavant et ne s’étaient pas attardés dans cet endroit reculé mais désormais chargé d’une histoire perturbante pour tous les deux.


            Une vingtaine de jours plus tard, ils s’aimaient encore dans divers recoins paradisiaques que proposait cette vallée. Ils n’en avaient jamais assez… Mais, lorsque leur soif charnelle était étanchée pour un bref instant, Barrons faisait découvrir à sa bien-aimée ses lieux favoris.
Chaque matin, être réveillés par les premiers rayons du soleil leur procurait un sentiment d’allégresse. Être les témoins de l’émergence du jour sur la vallée les réjouissait. La rosée qui s’attardait encore quelques heures sur les rares fleurs et plantes qui avaient jusqu’à présent résisté aux basses températures, rendait Dame Nature encore plus attrayante.
Puis, malgré une activité physique intense, le froid devenant de plus en plus intolérable, ils décidèrent de regagner le château de Dalkeith. D’autant plus que depuis une semaine environ, Arielle était sujette à des terreurs nocturnes. En effet, des réminiscences des trois personnes l’ayant tourmentée pendant cette mystérieuse nuit de Samhain passée au sein du cercle des pierres levées, vinrent la hanter.
Chaque fois qu’elle sombrait dans un repos nécessaire, elle revivait ces trois mêmes scènes. Tout d’abord, ces cauchemars rendirent le sommeil d’Arielle agité pendant quelques jours. Cependant, elle abusa Barrons sur la véritable origine de ses mouvements involontaires mais brusques jusqu’à cette fameuse nuit où elle hurla de terreur dans une langue inconnue pour Barrons. Inquiet, il la prit dans ses bras et tendrement la berça pour la réveiller en douceur. Aussitôt il la soupçonna de dissimuler des informations et insista pour connaître les détails de ses mauvais rêves. L’obstination de Barrons, qui pressentait qu’elle était en proie à des souvenirs douloureux de son passé, eut raison de l’entêtement d’Arielle. Elle lui décrit alors le plus précisément possible les aspects tant physiques qu’émotionnels des ces trois persécuteurs, ce qu’ils lui disaient et aussi ses propres ressentiments. Elle ajouta, de manière erronée mais, accidentellement, puisqu’elle n’avait pas conscience des hallucinations vécues près du Loch, qu’elle avait été victime de ces spectres pour la première lors de la nuit de Samhain. Elle ne spécifia pas qu’elle n’avait aucune idée de la façon dont elle était arrivée à Ban Drochaid ce soir-là.
Barrons comprit qu’elle était effrayée par ces images qui, selon elle, paraissaient si réelles. D’ailleurs, elles lui rappelèrent étrangement un cauchemar qu’il avait lui-même fait au petit matin précédant leurs premières relations sexuelles. Comme à son habitude, il avait d’ailleurs fui, sentant les prémices des ravages d’Arielle sur son épaisse carapace. Il n’estima pas nécessaire de lui confier ce rapprochement, ni que lorsqu’elle criait, elle grommelait dans une langue qu’il présumait ancestrale et qu’elle ne sortait de sa léthargie qu’à force de bercement et de réassurance. Il craignait de la troubler davantage s’il l’instruisait de ses propres doutes.
Les trois derniers jours, dès qu’Arielle somnolait, ses trois scènes s’imposaient à son esprit endormi. Parfois, elle n’en revivait qu’une, d’autres fois, plusieurs et à de nombreuses reprises. Ces cauchemars prenaient fin quand elle vociférait, sanglotait même désormais, jusqu’à ce que Barrons l’étreigne et lui chuchote des mots doux. Lui seul connaît la teneur sentimentale qu’il conférait à ses paroles... Il n’a jamais accepté de répéter ce qu’il considère comme des blasphèmes à ce qu’il est ! Nous n’en saurons donc pas davantage.
Cette situation devenait critique alors il décréta que c’était le moment de rentrer.
Il convainquit Arielle qu’ils s’étaient reclus depuis trop longtemps et que le besoin de retourner à la civilisation se faisait ressentir, enfin… essentiellement pour elle. Lui, étant de nature indépendante, son envie de solitude grandissait de jour en jour.
Il n’avait pas totalement tort car ils appréciaient tous deux jouir d’une certaine autonomie, or depuis quasiment trois semaines, ils étaient constamment ensemble. C’était un exploit spectaculaire pour eux qu’ils aient réussi à dépasser leur animosité aussi longtemps et ne se soient pas encore entre-tués. En effet, les remarques acerbes ne cessaient de fuser entre ces deux-là. Et l’un et l’autre étaient relativement impulsifs et avaient un caractère bien trempé. Leurs effusions verbales se terminaient le plus souvent en étreintes bestiales. C’était à se demander si l’un ne provoquait pas intentionnellement l’autre pour cette promesse tacite d’ébats fougueux et jouissifs…
Toutefois, l’authentique raison du désir de retrouver le château de Dalkeith était ailleurs pour Barrons. Il espérait fortement qu’en s’éloignant quelque peu de ces montagnes, qui semblaient avoir un effet puissant et dévastateur sur Arielle, les cauchemars s’atténueraient.

***





[1] Lugnasad : fête celte du 1° août célébrant le mitan de l’été.


Déclaration des droits d’Auteur sous le numéro 00051639.

mercredi 26 septembre 2012

Vis tes émotions avec Jericho Barrons


Mon petit flambi,

Alors nan aujourd'hui je n'ai pas décidé de te tirer la languette, coquine va, mais plutôt de surfer sur une vague.
Tu as du remarquer que c’était la grande mode des GIFS animés sur la blogosphère et je me suis dit pourquoi pas l'alimenter à la sauce JZB.

Souviens toi que quand tu as lu cette saga tu es passée par toutes les émotions. Un flux de sensations qui t'as engourdi de la tête à la chatte aux pieds. REMEMBER.

Donc oui j'ai crée ce tumblr, j’espère que vous vous y retrouverez. Je l'alimenterais régulièrement. Et ben oui c’est pas comme si j'avais une vraie vie hein.

http://jerichobarronsemotions.tumblr.com/

YMCA sur vos culs



On fait le point

Jaja t'assures du téton avec cette relecture. J'en ai les baloches en ébullition.


Ma petite courge,

Ces temps-ci pas mal de choses à vous signaler. Je vais essayer de pas me perdre mais je ne garantis rien. Ces temps ci je suis autant organisée que Carrie Bradshow dans un magasin de chaussures, ça part vite dans tous les sens.

-Alors tout d'abord LE MARATHON FIÈVRE commencera ce dimanche 30 septembre. Je mettrais un post là dessus où on pourra venir déverser notre engouement. Ca sera un peu comme si on avait recousu notre putain d'hymen barronesque et qu'on le redécouvrait pour la 1ere fois. Enfin en moins douloureux hein.

- Ensuite la Karen sur son facebook nous inonde de petites pics sur ICED. J'en ai déjà pas mal parlé sur la page mais promis j'y reviendrais ici. Nan toi qui n'a pas facebook je ne t'oublies pas. Big kiss chantilly pour toi petite âme solitaire

- Je n'oublies pas non plus les réunions BAA. Mais là je me dis qu'avec le post relecture on aura de quoi combler notre addiction.

-Et sinon mes chattes n’hésitez pas à m'envoyer vos idées vos envies par mail. J'essayerais de faire mon maximun pour satisfaire toutes les vulves du blog. Quand je parle d'envie je prefere vous prevenir que je n'enverrais pas des photos de moi nues dédicacée.... pour une simple raison je ne suis pas encore épilée et là c'est un peu le mondial moquette dans mon slip. Donc je sais ça va etre dur mais il va falloir attendre quelques jours.


YMCA dans vos loches.


lundi 24 septembre 2012

Jericho Z Barrons et l’Ondine sibylline #18 par Erika Cazaux


Quoi mes ptits culs?
On est déjà lundi?
Mais qu'on arrête ce temps qui passe trop vite.
Enfin bon qui dit lundi dit le slip de David gandy et la fan fiction D'érika. 
Double dose de bonheur.







Jéricho Z Barrons et l’Ondine sibylline

Extrait n°18

            Barrons, les sens encore excités par leurs fougueux ébats, avait aperçu Arielle s’approchant dangereusement d’un cheval de couleur ébène qui, aux yeux d’un être humain, pouvait sembler fort attirant et avenant. Or, il n’en était rien…
Le folklore féerique et notamment celte, nomme cette sournoise créature un Each Uisge[1].
Ce prétendu cheval (parfois il prend les traits d’un homme séduisant) se recouvre d’un charme qui lui donne l’allure d’un étalon, le dote d’une grâce féline et pousse sa future victime à ne désirer plus qu’une chose : le chevaucher. Seuls indices qui pourraient détourner cette dernière de ce monstre sont les élodées[2] qui se mêlent à sa crinière. Toutefois, la fascination est tellement forte qu’elle finit quasiment toujours par monter sur le dos de la créature. De plus, si l’attaque masquée de la créature a lieu la nuit, le halo de lumière iridescente qui l’entoure brille davantage pour éclairer les pas de son futur butin.
Et alors, celle-ci est emprisonnée par la viscosité et l’adhésivité de la peau du Each Uisge. Une odeur ou une vision d’eau à ce moment-là présage de l’imminente et douloureuse mort de l’ensorcelé. L’enchantement rompu, la proie découvre avec répulsion que ce cheval est d’une laideur atroce et qui plus est, se révèle terrifiant et maltraitant.
À moins de dérober la bride[3], le plus souvent de couleur noire, et de pouvoir alors s’extirper de la créature, ce qui est extrêmement rare, il est trop tard. La personne dupée ne peut plus se dégager de la supercherie de cet esprit maléfique et se trouve emportée à grands galops dans les profondeurs marines. Cette monstruosité noie l’innocent puis, le ramène sur le rivage et se délecte de son corps ainsi que de ses entrailles à l’exception de son foie.

            Voilà ce qui attendait Arielle si Barrons n’atteignait pas à temps cet esprit maléfique.
Il se trouvait à plus d’une centaine de mètres de la jeune femme qui avançait de manière hypnotique vers la créature. Cette dernière se tenait tranquille et faisait face à Arielle comme si elle l’attendait patiemment. Elle se reposait sous l’épais feuillage d’un gigantesque arbre situé à quelques mètres seulement de la falaise surplombant l’océan.
Barrons commença à hurler dès qu’il perça l’enjeu de la situation. Plus il se rapprochait et plus cette immonde créature lui semblait familière. C’est alors qu’il reconnut la tâche aux angles bien plus carrées que les autres du Boobrie rencontré deux jours auparavant. Finalement, Arielle avait eu raison d’être effrayée par ce ridicule canard. Il comprenait également désormais la source de la récente agitation interne de son instinct animal qu’il avait fermement décidé d’ignorer lors de leur trajet. Arielle mettait à rude épreuve ce qu’il était et sa joie l’avait conduit à une situation des plus dramatiques.

Arielle, quant à elle, était donc sous le charme de cette affreuse créature mais n’en avait pas conscience. Elle qui était si pure et naïve, malgré une répartie parfois acerbe lorsque lui-même ou Hawk le méritait, Barrons l’avait toujours connue très chaleureuse et bienveillante. Découvrant un cheval esseulé, il n’était pas surprenant qu’elle ait souhaité lui prodiguer quelques caresses, bien loin de s’imaginer qu’elle risquait de périr à cause de sa bonté.

            Tout en se précipitant à vitesse effrénée vers Arielle, Barrons hurlait de toutes ses forces ; des inflexions rauques et animales s’échappaient de sa gorge. Il ordonnait à Arielle de s’écarter de ce maudit cheval et pourtant, elle qui sursautait au moindre son de sa voix, à cet instant-là, elle semblait ne même pas l’entendre. Elle était totalement subjuguée par la créature.
En quelque pas Barrons avait parcouru une distance phénoménale mais ce n’était pas suffisant pour empêcher sa bien-aimée de se rapprocher sensiblement de l’animal la main tendue en avant. Alors qu’il continuait à s’époumoner, il sentit une colère se propager dans tout son corps, ses muscles déjà puissants s’étirèrent davantage, ce qui lui permit d’accélérer encore le pas.
Il n’était plus qu’à de minuscules mètres d’Arielle lorsqu’il constata tragiquement qu’elle s’apprêtait à toucher la crinière, d’un brun luisant et lisse pour elle, mais ébouriffée, parsemées d’élodées soit, terriblement hideuse et repoussante pour lui. Elle caressait maintenant à pleine main la tête puis le flanc du cheval. Celui-ci semblait hennir de plaisir pour sa victime, mais qui vraisemblablement, bramait comme une harpie pour ceux qui n’étaient pas sous le charme. Barrons était très contrarié par ce qu’il voyait se dérouler sous ses yeux et se sentait impuissant. Il pestait si fort qu’il devait même déranger le calme habituel des montagnes environnantes.
Arielle enfonça son premier pied dans l’étrier et donna l’impulsion nécessaire pour monter sur le dos de cette abomination. Une fois le corps d’Arielle entièrement sur la croupe du Each Uisge, celui-ci commencerait à cavaler et il serait trop tard, il n’y aurait plus de retour en arrière…
Même s’il était d’une rapidité inhumaine, Barrons ne pourrait pas rattraper l’animal en furie. D’autant plus que celui-ci était bien trop près de la falaise de laquelle il s’élancerait sans même que Barrons ne puisse agir, et il serait trop tard… Il perdrait Arielle définitivement !!!

Quelle serait sa vie maintenant qu’il avait connu le plaisir de la chair accompagné de la joie de partager la même passion pour l’existence à l’état sauvage et pour les éléments naturels ? Et puis, il voulait tellement la connaître et découvrir ce qu’ils avaient d’autres en commun ! Il n’avait eu que trop peu l’occasion de profiter de son érudition, pourtant il savait combien elle était brillante. Sa répartie si aiguisée et ses propos tellement soignés, malgré son amnésie, faisaient d’elle une femme intelligente et cultivée.
Si seulement, il avait pris le temps de retracer son histoire au lieu de l’entraîner constamment dans les dédales du Sexe. Même si elle n’en avait plus le souvenir, il aurait pu tenter de l’aider à recouvrer quelques bribes de son passé. La seule initiative qu’il avait prise dans ce sens était la visite des pierres levées de Ban Drochaid ce jour-même. Mais pour l’instant, ils n’en avaient pas encore discuté. Il ne savait toujours pas pour quelles raisons elle avait réagi si intensément au contact de cette terre. Bien qu’elle soit vigoureusement chargée énergétiquement, il ne s’expliquait pas le comportement excessif de son Ondine. Or, il aurait souhaité être dans la confidence, appréhender les ressentis de sa bien-aimée. Il ne saurait jamais… Et elle... elle n’apprendrait jamais ce qu’il éprouvait pour elle. Oui, d’ailleurs, qu’éprouvait-il pour elle ?
Mais qu’est-ce que ça peut bien faire hein ? Qui s’en préoccupe ??? On s’en contre-fiche de ce que je peux ressentir si Arielle doit crever sous les crocs de ce monstre ! ENFER !!! N.O.N. !!! Je ne peux laisser un tel monstre me l’arracher alors que j’ai tant de délicieux moments à vivre encore avec elle !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Ce furent les dernières pensées qui traversèrent l’esprit de Barrons avant de se jeter tel un animal enragé sur Arielle, qui était, l’estimerait-elle encore quelques secondes, confortablement installée sur la selle d’un sublime et plaisant cheval.
Barrons avait bondi, aussi agressivement voire mieux, qu’une panthère sautant sur son gibier. Il se surprit lui-même de la force décuplée dont il fit preuve car malgré les infimes chances d’atteindre Arielle, il parvint pourtant à la projeter au sol. Il réussit cette performance alors que celle-ci avait déjà saisi la bride de cet horrible cheval et qu’il s’élançait dans un galop dépassant l’entendement.
Barrons avait donc pris la place de la future condamnée. Il ne savait pas comment elle se portait et au lieu de s’intéresser aux prochains gestes à accomplir pour se libérer de l’emprise de son agresseur, il s’inquiétait de la santé d’Arielle. Il craignait en effet de l’avoir blessée en la propulsant si violemment du Each Uisge.
Et si elle a percuté le tronc de l’arbre dont cette créature était si proche ? Et si elle avait perdu connaissance alors que je ne suis pas avec elle, qu’elle est seule ??? Et si par chance, elle était seulement tombée sans se meurtrir démesurément, a-t-elle réussi à se soustraire de l’enchantement ? A-t-elle retrouvé la raison ? Et s’il lui prenait l’envie de se jeter du haut de la falaise à cause du sort brisé si brutalement ? ENFER !!!!!!!!!!!!!!! Cette femme me torture sans même me toucher !
– JE LA DÉTESTE, JE LA DÉTESTE, JE TE DÉTESTE ARIELLE RAYNA, braillait-il avant de se reprendre et de se concentrer sur la prochaine des actions à entreprendre.

Tandis que le Each Uisge se dirigeait vers le bord du précipice comme il le redoutait, il ne pouvait ni lâcher la bride, ni se détacher de la peau adhérente de la créature. S’il n’y parvenait pas à temps il allait indubitablement faire un plongeon vertigineux dans des eaux profondes qui le rejetteraient certainement de manière violente. Il en avait fait l’expérience quelques jours auparavant. L’issue n’était pas des plus favorables pour lui. Des réminiscences de cette insupportable sensation d’un corps se décomposant l’assaillirent. Il revécut cette métamorphose animale un instant. L’événement passé, il n’y avait plus songé une seule fois depuis.
Alors que la bête emballa son pas juste avant de fondre sur la bordure du promontoire et de s’élever dans les airs, Barrons eut l’intuition que peut-être il pourrait faire appel à cette part de lui-même qu’il n’avait jamais cherché à connaître.
La créature lui parut voler, puis comme si elle galopait sur un sol invisible elle était déterminée à rencontrer les flots une centaine de mètres plus bas. Barrons tentait vainement de s’extraire de l’adhésivité écœurante de cet esprit malfaisant, mais rien n’y faisait. Il ne pouvait même pas remuer. Toutes les parties qui épousaient le corps de cette ignominie ne pouvaient faire le moindre mouvement. Une pointe de dégoût s’empara de lui. Jamais il ne s’était senti prisonnier de la sorte. En dépit de sa longue vie, pas une seule fois il avait souffert d’un tel asservissement. Même s’il avait connu de nombreuses situations douloureuses, son corps, son meilleur allié, s’était toujours remis plus ou moins rapidement, des blessures issues d’ennemis tous plus vils les uns que les autres.
La dernière personne qui avait tenté de le diminuer était cette gitane malintentionnée. D’ailleurs à ce sujet, il réalisa qu’Arielle, sans le savoir, l’avait détourné de sa vengeance, il n’avait en effet plus pensé à aller rendre une cordiale visite à celle qui avait souhaité l’anéantir. Esméralda avait été épargnée grâce à l’intérêt suscité par Arielle. Il était tellement tourmenté par cette dernière qu’il avait complètement oublié cette fâcheuse anecdote jusqu’à cet instant.
Il faudrait pourtant la faire payer pour ce qu’elle avait osé lui faire subir. Mais pour l’heure, il se rappelait surtout la promptitude de sa guérison corporelle. Bien qu’il ait été privé de quasiment tous ses sens, ils étaient réapparus soudainement sans qu’il ne comprenne réellement la raison de ce brutal rétablissement.
Malgré la colère occasionnée par ce souvenir désagréable additionnée à celle de la situation actuelle déplaisante, une autre réminiscence se manifesta. Les vestiges des caresses échangées avec Arielle, sans connaître son identité à ce moment-là, dans la fauconnerie de Hawk lui arracha un sourire niais. Il ressentit dans son giron l’empreinte de cette étreinte. Maintenant qu’il risquait de la perdre, il acceptait combien cette femme l’avait transformé. Il n’était plus le même homme depuis que leur regard s’était croisé. Au demeurant, il y avait fort à parier, que si ses sens avaient retrouvé leur vitalité lorsqu’ils s’étaient embrassés pour la première fois, ce n’était absolument pas un hasard.
Cette femme lui faisait un effet sans précédent !

Même s’il se remémorait d’exquis moments partagés avec Arielle, il avait fourni de stériles efforts enragés. Cependant, il n’avait effectivement pas pu s’extirper de la peau gluante de cette horreur. Et, c’est dans un fracas assourdissant qu’ils heurtèrent l’eau alors que Barrons goûtait encore à cet ardent baiser. Cette créature envisageait de poursuivre sa course dans les profondeurs marines.
Or, dès que Barrons pénétra dans l’eau une réaction épidermique se produisit. Le malfaisant s’enfonçait dans l’eau pendant que l’impensable se déclencha.
La métamorphose qui avait commencé mais rapidement cessé lors de son dernier bain océanique, en bousculant seulement son ossature et son métabolisme, se répéta. Il était toujours sur le dos du Each Uisge quand il ressentit tous ses os s’allonger, ses muscles et tendons infiniment s’étirer, sa peau craqueler et alors il fut dépecé. Barrons souffrait le martyr, il n’avait jamais ressenti un tel supplice physique. Même la première fois que son corps avait connu les prémisses de cette transformation, elles n’avaient pas été aussi douloureuses.
Aujourd’hui, tout son corps mutait en une forme bestiale. Ses vêtements se déchirèrent au fur et à mesure de sa mutation.
Ses mains déjà colossales s’agrandirent et quadruplèrent. Ses ongles s’arrachèrent pour laisser place à des griffes pointues. Ses bras et jambes se modifièrent en membres costauds d’animal imposant. Quant à ses pieds, ils se développèrent et prirent une forme palmée à cinq orteils également munis de griffes. Ses pectoraux et ses abdominaux si proéminents continuèrent de se sculpter.
En parallèle, il avait l’impression que sa boîte crânienne explosait. Son faciès évoluait jusqu’à ce que ses traits humains disparaissent. La taille de ses dents augmenta au point de devenir des crocs aussi affûtés que ceux d’un morse. Ses yeux si foncés habituellement changèrent également. Ses pupilles avaient cédé la place à des orbites d’un rouge naissant irradiant. Son regard était effroyable. Il bénéficia alors d’une vision aquatique sur-développée et perçut des bancs de poissons, pourtant de grande taille, qui semblèrent terrorisés par lui. Il ressentait émotionnellement la peur qu’il causait au monde sous-marin. Deux cornes de bélier lui poussèrent au sommet du crâne, suivies de deux autres plus petites et droites de chaque côté de la tête encadrant ses oreilles. Celles-là se prolongèrent d’ailleurs et rappelèrent celles des elfes. Sa chevelure déjà longue à l’origine s’étendit encore.
Son audition aussi se précisa alors qu’elle était déjà bien plus aiguisée que celle d’une oreille humaine ordinaire. Son odorat en fit de même.
Même son membre déjà si viril s’allongea et le diamètre s’accrût. Il était proportionnel à l’inconcevable carrure qu’était désormais la sienne.
Pour finir, une fourrure sombre aux poils longs naquit sur les avants bras de la peau entièrement brune de Barrons. Malgré sa terrifiante physionomie, il n’en demeurait pas moins charismatique.
Il mesurait désormais deux fois plus que sa taille déjà impressionnante à l’origine.
Son corps n’avait donc plus rien en commun avec celui de l’homme moderne, mais ressemblait plutôt à celui d’un homme transformé en animal sauvage et meurtrier. Il était devenu une bête : le Barrons-bête.

            Un son guttural faisant trembler les êtres vivants sensibles à des kilomètres à la ronde le libéra de l’épouvantable sensation vécue jusque là. Le calvaire cessa immédiatement. Il gronda plus que de raison jusqu’à ce qu’il s’aperçoive que le seul lien qui le retenait encore à la créature était son maintien de la bride. En outre, il n’était plus vraiment sur le cheval puisqu’il était beaucoup plus grand que celui-ci. Il comprit avec amusement qu’il était en train de le couler plutôt que d’être mené par son adversaire. La tournure de la lutte s’était modifiée sans même qu’il ne remarque qu’il avait pris l’avantage. Il lâcha une fraction de seconde la bride pour vérifier ce fort pressentiment. Le Each Uisge, apeuré et troublé par l’aspect effrayant de sa supposée victime, tenta de fuir à toute vitesse. Le Barrons-bête se lança alors à la poursuite du déserteur, non sans éprouver quelques difficultés à nager avec ce nouveau corps. Sa colère s’était convertie en excès de violence.
Il le rattrapa aisément et le saisit volontairement par la bride. Ainsi, c’est lui qui prit les reines et le conduisit vers le rivage. Pour la première fois depuis leur rencontre, il montrait sa supériorité à l’attaquant. Il allait lui faire regretter de… qu’allait regretter ce monstre ?
Le Barrons-bête n’avait aucune idée de la façon dont il était apparu ici, mais ce qui était certain, c’est qu’il allait tuer cette créature ! Seul comptait son désir viscéral, vital même, de le massacrer. Il n’avait nullement besoin d’un motif.
Sa conscience s’étant quelque peu égarée au fond de l’océan, il ne prit pas le temps de se demander ce que le changement de milieu provoquerait. Resterait-il sous cette forme certes bestiale mais franchement robuste et invincible ?
Toutefois, le Barrons-bête conservait une part humaine. Et au plus profond de lui-même, dans une partie totalement inconsciente à laquelle la bête n’avait pas accès, il savait qu’il fallait en finir avec cet Each Uisge. Effectivement, à en juger par le nombre de foies desséchés rejetés sur la plage, il n’en était pas à sa première victime. Cette atrocité devait être mise hors d’état de nuire ; il avait suffisamment fait de dégâts. Et puis, cette partie de lui-même ensevelie ne voulait en aucun cas défier le destin, si Arielle et lui se sortaient indemne de cette mésaventure, il fallait définitivement éradiquer ce fléau et éviter ainsi une récidive de sa part.

            Le Barrons-bête sortit de l’eau le monstre qu’il traînait maintenant par la bride. Celui-ci se débattait mais était bien moins vigoureux. Il découvrit, jubilant, qu’il pouvait aussi bien se tenir debout que se mettre à quatre pattes. Jouir de ces deux différentes mais complémentaires postures favorisait sa garde.
La partie humaine du Barrons-bête fut donc extrêmement soulagée de conserver sa forme animale, ainsi ils pourraient se battre à armes égales.
            S’ensuivit un combat féroce entre deux créatures sauvages qui s’opposaient dans le seul but de supprimer son adversaire.
Grâce à sa bestialité nouvellement acquise, le Barrons-bête put administrer des coups à son persécuté à la hauteur de la colère qu’il avait éveillée.
Cette bataille dura cependant un certain temps, le Barrons-bête était assurément plus fort mais ne maîtrisait pas encore sa récente apparence. Plus d’une fois, il fut terrassé par le Each Uisge qui profitait du noviciat de son ennemi. Mais il se relevait plus puissant à chacune des attaques sournoises du monstre. Alors que ce dernier asséna un violent coup au Barrons-bête, la rage de ce dernier se décupla tellement que ses griffes déjà acérées s’allongèrent davantage.
Il dissimula ses mains animales derrière son dos. Lorsque la créature le chargea, tandis qu’il sembla se laisser faire, de ses nouveaux couteaux faisant office d’ongles, il lui trancha le corps en deux. L’hémicorporectomie subie par le Each Uisge lui rendit sa forme humaine. Avant d’être une ignoble créature, il avait probablement dû être un homme. Celui-ci eut la force de supplier le Barrons-bête de l’achever. Il le démembra aussitôt lacérant ce corps à coup de griffes. Il laissa libre cours à sa rage ; il avait besoin d’évacuer toute la colère accumulée depuis qu’il avait tremblé à la perspective de perdre Arielle. Lorsqu’il commença à dompter son irritation, il partit en quête de branches sèches afin d’allumer un feu et de brûler les restes écharpés. En quelques foulées il avait rejoint la falaise à plus de cinq kilomètres d’où se trouvait Arielle toujours inconsciente. Il avait récupéré des bouts de bois qui permettraient d’enflammer sa victime. Il devenait aussi efficace dans la posture animale qu’à l’aise avec ses pattes supérieures dotées de griffes rétractables. Il jeta habilement les membres de son assaillant dans le feu. L’hégémonie d’un esprit si malveillant terrorisant ses victimes jusqu’à leur mort certaine prit ainsi fin.

            Depuis qu’il s’était transformé en une bête redoutable, Barrons n’avait plus eu une seule réelle pensée pour Arielle. D’ailleurs, le Barrons-bête ne réfléchissait plus comme un être humain mais comme un prédateur. Cette lutte lui avait atrocement ouvert l’appétit. Il arpenta à nouveau à quatre pattes les landes de bruyère très sèches en cette saison et fit un carnage dans la forêt la plus proche pendant des heures.
Une fois rassasié, le Barrons-bête s’endormit dans un terrier qu’il avait lui-même creusé en deux coups de griffes.

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            La bousculade de Barrons avait coûté à Arielle une perte de connaissance. Comme il le craignait, il l’avait involontairement blessée. Le côté droit de sa face avait percuté le tronc du colossal arbre très proche du prétendu cheval.

Quelques minutes plus tard, elle s’était réveillée en sursaut, les idées confuses et un goût métallique dans la bouche.
De prime abord, elle ne se souvint plus où elle se trouvait. Sa seconde pensée alla à Barrons.
Où était-il et… oh mon dieu, il est… il est… Est-il parti comme il a l’habitude de le faire ? M’a-t-il quittée une énième fois ? Non, ce n’est pas possible, il me semble que notre relation progresse. Il n’a pas pu me laisser ici dans une nuit entièrement enténébrée sans même une source lumineuse. Comment a-t-il osé ? Non, le Jéricho de ces derniers jours n’aurait pas pu me de délaisser de la sorte. C’est juste IMPOSSIBLE !
Arielle commença à bramer :
– JÉRICHO, OÙ ES-TU ? … SI TU TE CACHES, JE TE JURE QUE JE TE RETROUVERAI ! JE TE RETROUVERAI À L’AUTRE BOUT DE LA TERRE S’IL LE FAUT !!! JE TE JURE QUE JE TE RETROUVERAI ET JE T’ENCHAÎNERAI !!! … SI TU TE…

Arielle agacée et inquiète, hurla jusqu’au moment où une vive douleur du côté droit de sa tête interrompit ses jérémiades. Elle explora d’un doigt son cuir chevelu et fut surprise de constater qu’une matière épaisse et visqueuse collait quelques mèches entre elles. Elle ne put retenir un cri de souffrance lorsqu’elle toucha la contusion. En même temps une sensation désagréable dans sa pommette se réveilla. De la pulpe de son index, elle effleura le côté droit de son visage. Elle partit de la mâchoire, remonta la joue, passa par la pommette et insista sur l’arcade sourcilière où elle sentit une plaie ouverte. Elle sentit qu’un filet de liquide coulait sur sa joue mêlé à une texture déjà séchée. Elle devait saigner en continu depuis un moment. L’arcade sourcilière est une partie du visage très sensible à la moindre meurtrissure. Angoissée, elle pétrit le côté gauche de sa tête et il lui sembla alors que le droit avait doublé de volume. De plus, elle éprouvait des difficultés à ouvrir l’œil de ce même côté. Cette face était tuméfiée par l’impact. Et, l’entaille faite laisserait probablement une cicatrice partant de sa pommette et remontant sur trois cm environ parallèle à la courbe de son sourcil. Quant au goût âpre qu’elle avait dans la bouche, il venait d’une blessure qu’elle s’était infligée certainement en se mordant l’intérieur de la bouche lors de la collision.
Progressivement, elle revenait à elle, et même si elle ne s’était pas encore relevée, elle recouvrait la mémoire du tragique accident. Elle se rappelait avoir été violemment projetée du cheval par Barrons. Le temps que dura son écroulement, elle avait vu une créature hideuse s’enfuir à toute vitesse vers la falaise. Pour quelles raisons avait-elle approché cette créature ? Pourquoi avait-elle été aussi captivée par celle-ci ? Le charme s’était rompu dès qu’Arielle avait lâché la bride du prétendu cheval. Un cri d’horreur s’arracha de la gorge tendue d’Arielle qui comprit que le monstre avait emporté son bien-aimé. Elle s’effondra alors à terre dans la même position que précédemment et sombra dans un sommeil agité ou plutôt une sorte de transe.
Une quinzaine de minutes plus tard, comme si elle était possédée, elle se redressa, se leva et se mit à marcher droit devant. Malgré l’obscurité elle percevait parfaitement les alentours et d’un pas décidé et rapide elle chemina vers les pierres levées de Ban Drochaid. Elle s’arrêta près d’une source d’eau pour nettoyer son visage souillé de sang. Toutefois celui-ci n’était plus du tout enflé, elle n’avait aucun hématome et l’entaille qu’elle avait sentie n’était désormais qu’un trait à peine perceptible d’un centimètre environ. Elle ne chercha pas à percer les mystères de cette guérison spontanée. Dès que son apparence la satisfit, elle se remit en route et parcourut une assez longue distance en un laps de temps minime.
Sitôt qu’elle fut à quelques mètres de sa destination, un sourire étrange s’étira sur ses lèvres. En effet, elle avait les traits d’une autre personne, elle était à nouveau ensorcelée, mais par des forces différentes à celle du Each Uisge. Elle rejoignit le centre des treize menhirs et s’écroula.


Aniabeilla, c’est moi, c’est ton maître. … Aniabeilla, quand vas-tu cesser de fricoter avec cette sous-espèce ??? Quand hein ?
Combien de châtiments vas-tu devoir recevoir avant de comprendre que tu n’es pas des leurs, tu n’es plus des leurs. Vais-je devoir te battre encore longtemps avant que tu admettes cette vérité ?

Dariellae, ma chère Dariellae, grande prêtresse … Dariellae, consens-tu à te sacrifier pour ton peuple ? Je t’assure que j’apporterai la protection, la sécurité et l’abondance aux tiens si tu m’accompagnes dans mon univers. Dariellae, as-tu confiance en moi, ton amie de toujours ?

Aniabeilla, ma Princesse, une éternité passée auprès de toi ne sera pas suffisante pour me combler. … Même s’il m’arrive parfois de goûter aux fruits juteux d’autres Déesses… ah mon Aniabeilla, mon amour, tu resteras toujours ma préférée… Ne sois pas fâchée… la fidélité… lorsque nous sommes immortels… n’est pas de mise !


Arielle était inconsciente depuis près de sept heures alors que le soleil commençait à se lever célébrant le premier jour du mois d’octobre. Depuis qu’elle avait défailli sur le sol de cette Terre sacrée, elle était la proie à d’atroces cauchemars proches d’hallucinations. Ces dernières ressemblaient d’ailleurs fortement à celles vécues près du Loch pendant des jours. Trois situations totalement différentes s’alternèrent et se réitèrent inlassablement jusqu’à ce qu’Arielle, enfin, parvienne à s’affranchir de ces voix envahissantes.
Elle était interpellée par trois personnes dont les visages demeuraient parfaitement voilés.
Seule la femme la nommait « Dariellae ». Elle s’adressait à elle sur un ton compatissant et aimant. Arielle se sentait amicalement attirée par elle, assurément elle la connaissait puisqu’elle éprouvait une inconditionnelle admiration pour elle.
Les deux hommes quant à eux l’appelaient « Aniabeilla », l’un d’une voix douce et amoureuse, le second en revanche la brutalisait. Elle avait des sentiments affectueux pour le premier qu’elle regardait de manière attendrie et auquel elle se sentait liée sentimentalement.
Mais, elle avait également des réminiscences physiques et émotionnelles de mauvais traitements administrés par l’autre homme. Même si elle ne s’en rappelait pas, elle avait cauchemardé dernièrement de celui-ci lorsqu’elle était restée inanimée cinq jours sur le rivage du Loch. En cette nuit de Samhain, les mêmes souvenirs accompagnés d’autres refirent surface. En effet, elle se retrouvait dans une pièce exiguë, soumise au bon vouloir de son bourreau qui lui répétait indéfiniment qu’elle était sienne, que le royaume de Dalkeith n’avait rien à lui offrir et que Hawk encore moins. D’après l’agresseur, leur cour était bien plus luxurieuse et prolixe. Ce dernier la malmenait à coup de mots assassins mais aussi du plat de sa main leste. Arielle était couverte d’ecchymoses qui étaient douloureuses, toutefois elle était bien plus affligée par son emprisonnement et la maltraitance psychologique subite. Elle ne montrait aucune peine à son tortionnaire, elle lui tenait tête et affichait constamment un air stoïque. Pour rien au monde elle ne souhaitait lui faire le plaisir de lui démontrer à quel point il l’offensait. Arielle était une jeune femme forte et opiniâtre. Elle en avait connu des déboires, alors elle ne laisserait pas un faible d’esprit s’en prenant aux femmes l’atteindre. Même si sa personne devait être rudoyée à un point inimaginable, elle conserverait sa dignité jusqu’à ce qu’il s’essouffle ou pire, jusqu’à sa mort…

            Grâce à la force de sa volonté, Arielle réussit à endiguer le flot incessant de paroles de ces trois personnes appartenant à son passé. Brusquement, elle s’arracha de son pseudo-sommeil et de cet envoûtement déroutant. Et cette fois-ci, à son réveil, elle se souvenait à la perfection des trois scènes vécues. Même si le visage de ses interlocuteurs ne se précisait pas, elle entendait encore distinctement leur voix résonner dans sa tête. Elle ressentait dans sa chair, la plaisante évocation d’une amie et d’un probable fiancé mais aussi, les blessures tant corporelles que mentales d’un homme impitoyable.
En revanche, elle ne savait pas pour quelles raisons elle se trouvait dans le lieu visité quelques heures auparavant avec Barrons, ni par quels moyens elle s’y était rendu.
À ce sujet… où est Jéricho ?

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À quelques mètres d’Arielle, le Barrons-bête flaira une odeur familière et s’en approcha à pas feutré. Il découvrit une jeune femme tourmentée qui faisait les cents pas dans une circonférence relativement étroite. Cette vision le troubla plus que de raison et une violente céphalée s’empara de lui. Il n’eut pas le temps d’hurler qu’il s’affaissa sur le sol et s’évanouit.

Cinq minutes plus tard Barrons se réveilla, nu comme un ver, à la lisière d’une forêt. Seule une poignée de secondes suffit à lui dévoiler ce qui venait de se produire pendant les dix heures précédentes. Il n’était pas surpris par la transmutation vécue ; au fond de lui, il avait toujours su que les ténèbres s’affairaient dans ses entrailles. Depuis quelques mois, il sentait qu’elles étaient sur le point de céder. C’est alors qu’il avait rencontré Arielle et que pour une raison inconnue, celles-ci s’étaient renforcées pour que d’autres soient menacées. En effet, sa part sombre prenait en otage son cœur depuis toujours, mais cette jeune femme était parvenue à reculer le mal qui le rongeait et à le braver pour faire naître des émotions en lui. Toutefois, risquer de la perdre à cause d’une créature malveillante avait éveillé la bête qui sommeillait en lui. Et maintenant qu’elle avait envahi son corps, pourrait-il la dompter ?

Il s’était relevé et de là où il se tenait, il contemplait Arielle, manifestement perturbée. Sa vision encore plus précise à présent, il pouvait l’observer comme s’il était à côté d’elle. Elle paraissait contrariée mais aussi attristée. Il supposait qu’elle l’était certainement à cause de son absence inexpliquée. Elle estimait probablement, mais à tort, qu’il l’avait fuie une nouvelle fois. Il décida alors que plus jamais il ne voulait la quitter. Si Arielle avait percé sa carapace et, reculé jusqu’à ce fâcheux événement sa noirceur, elle pourrait continuellement le faire sans même savoir ce qu’il en était réellement. De plus, elle n’était pas du genre indiscret, il pourrait donc s’abstenir de lui révéler ce qu’il était véritablement. Elle n’avait pas besoin de savoir. Tant qu’il resterait auprès d’elle et qu’il éliminerait le danger lorsque ce serait nécessaire, il n’aurait pas à craindre une éventuelle transformation.

Alors qu’il était en train de déraisonnablement divaguer, impulsivement il abandonna sa cachette, s’avança d’un pas déterminé vers Arielle tout en bramant férocement :
– ENFER Arielle, tu es là friponne ! Ne me refais jamais plus un coup pareil ou je t’achève moi-même c’est compris ?! Ne t’avise plus à t’éloigner de moi de la sorte, d’autant plus pour un animal si répugnant ! T’as compris ?! Ne me quitte plus ou bien je te tue de mes propres mains !!!
Barrons avait crié, s’emportant de plus en plus, mais malgré des airs menaçants, son visage semblait détendu et heureux de retrouver sa bien-aimée vivante et rayonnante. Arielle se jeta à con cou. Et, penaude, elle ne sut que répondre. Elle était encore tourmentée par les dernières heures qu’elle venait de vivre. Toutefois, elle pressentait qu’à sa manière, d’une façon rustre, son Jéricho lui avouait des ressentis dépassant l’attirance sexuelle et les liens amicaux.
Peut-être bien qu’il est en train de reconnaître qu’il m’apprécie ? Peut-être qu’enfin ces odieuses cuirasses s’effondrent ? Serait-il en train de m’annoncer qu’il ne veut plus me quitter… qu’il m’ai…
Encore enfouie dans les bras de son homme, Arielle fut brutalement éloignée de son giron et en même temps tirée de sa rêverie. Il planta un regard des plus sombres dans les prunelles interdites de celle-ci et lui adressa une injonction malhabile sur un ton des plus hautains :
– Épouse-moi Lass Arielle Rayna… Et ce n’est pas une demande, pas la peine de te méprendre sur d’éventuels sentiments amoureux, c’est un ordre ! Un devoir de ta part… Arielle, nous allons nous marier !

***


[1] Each Uisge : esprit maléfique écossais des fonds marins.
[2] Élodée : Genre de plantes aquatiques.
[3] Bride : Partie du harnais d’un cheval que l’on passe autour de la tête et du cou de l’animal pour le diriger.


 Déclaration des droits d’Auteur sous le numéro 00051639.
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Ha ben pour ceux qui se demanderait ou est  le slip du petite Gand, et bien  je me le suis gardée.
Faut pas exagérer quand même.
Je suis assez joie et amour dans vos corps pour qu'en plus je vous laisse ça.

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