vendredi 23 mars 2012

Extrait Fievre Noire #2

Avant de te poster la fameuse scène du point de vue de Jericho Barrons, je voulais tout d'abord  te la mettre telle qu'elle apparaît dans les livres. Savoure ma foufounette.





Je fus réveillée par des coups frappés à ma porte. Je m'assis en me frottant les yeux {...} . 2H du matin! Qui venait me déranger au beau milieu de la nuit?
Je ne réalisai que j'avais posé la question à voix haute qu'en entendant une voix s'élever de l'autre coté de la porte
-Jéricho Barrons
Je crus que mon coeur allais s'arrêter de battre. Le libraire? Que faisait-il ici? Comment avait-il trouvé ma trace? Effrayée je bondis sur le téléphone prête à demander à la réception d'appeler la police.

-Que voulez-vous? Demandai-je, une main sur le combiné.
-Il faut que nous parlions vous et moi. Vous cherchez des informations sur un certain objet, et de mon coté je veux comprendre ce que vous savez exactement.
Je réprimai un soupçon d'effroi. Il n'était pas question de lui montrer à quel point j'étais surprise  et terrifiée- qu'il m'ait trouvé avec une telle facilité!
—    Je vous attendais plus tôt, monsieur Barrons, répliquai-je, faussement désinvolte. Vous me décevez...

Il y eut un silence derrière la porte. Apparemment, j’avais marqué un point.

—   Je n’ai pas l’habitude de quémander, dit-il finale­ment. Ni celle de marchander avec une femme, ajouta- t-il après une pause.
—   Alors, vous allez devoir changer vos habitudes, mon vieux, parce que je n’obéis pas aux ordres. Et je ne donne rien gratuitement.
« Vantarde ! » cria en moi une petite voix - que, par chance, il ne pouvait entendre.

—   Avez-vous l’intention d’ouvrir cette porte, made­moiselle Lane, ou vais-je devoir rester dans ce couloir, où n’importe qui peut m’entendre, pour discuter avec vous ?
—   Qui me dit que vous voulez vraiment échanger des informations ?
—    Moi.
—   Vous me promettez de répondre en premier à mes questions ?
—    Parole d’honneur.

Je ravalai de justesse un éclat de rire railleur. Le moment n’était peut-être pas le mieux choisi pour indis­poser l’irritable personnage
[...]


Jéricho Barrons me terrifiait, mais puisqu’il venait m’apporter la réponse à une question qui me taraudait depuis que j’avais entendu le message d’Alina, pour­quoi l’éconduire ? D’autant que rien ne me permettait d’espérer trouver ailleurs la signification du mot shi- sadoo. Cela pouvait me prendre des jours, voire des semaines, et mon temps était précieux.
Tout ce que j’avais à faire, c’était lui ouvrir. Si mes doigts tremblants me le permettaient.
 Nous pouvons parler de chaque côté de la porte, dis-je en me tordant les mains.
> —Non.
 Pourquoi ?
 J’ai besoin d’un minimum de discrétion, made­moiselle Lane. Cette condition n’est pas négociable.
 Mais je...
 J’ai dit non.

Je laissai échapper un soupir contrarié. Manifeste­ment, il ne servait à rien d’essayer de trouver un com­promis sur ce point. Je pris un jean et l’enfilai rapidement.

—Comment m’avez-vous retrouvée ? demandai-je en boutonnant ma braguette et en peignant mes che­veux avec mes doigts.
Je devais avoir une tête épouvantable, mais je n’avais ni le temps ni l’envie de me faire belle.

— Vous avez loué les services d’un chauffeur rétri­bué à la course pour vous conduire de mon établisse­ment jusqu’ici.
Je retins un éclat de rire. Quel langage ampoulé !
— Chez moi, on appelle ça un taxi et une boutique.
 Chez moi, on appelle cela avoir de l’éducation, mademoiselle Lane. Vous en avez donc si peu ?
— Vous me réveillez au milieu de la nuit pour me menacer, et vous avez le culot de me donner des leçons de bonnes manières ?

De l’autre côté de la porte, il me sembla percevoir l’écho d’un rire étouffé. Je tournai la poignée et entrebâillai le battant autant que le permettait la chaîne de sécurité.






Il pencha la tête et m’observa à travers l’étroite ouverture, des cheveux (décoiffés) aux pieds (nus) en passant par mon haut en dentelle et mon jean boutonné à la hâte. Lorsqu’il eut terminé, j’avais le souffle court et la peau brûlante.

 Puis-je entrer ? demanda-t-il.
 Qu’avez-vous dit au réceptionniste ?

J’étais furieuse qu’on l’ait laissé passer aussi facile­ment. Dire que je m’étais crue en sécurité dans cette pension ! A la première heure, me promis-je, j’aurais une petite discussion avec le patron.

 Que j’étais votre frère, répondit-il en guettant ma réaction.
 Bien trouvé. La ressemblance physique entre nous est frappante !

Si cet homme était l’hiver, j’étais l’été. Si j’étais le soleil, il était la nuit - une nuit noire, effrayante, agitée par la tempête...

Il ne sembla pas goûter ma repartie, car son expres­sion demeura de marbre.
    Eh bien, mademoiselle Lane ?

Je réfléchis rapidement. À présent qu’il savait dans quel hôtel j’étais descendue, s’il me voulait du mal, il pouvait s’en prendre à moi à n’importe quel moment. Rien ne l’obligeait à se presser. Il pouvait attendre son heure et m’agresser le lendemain dans une ruelle sombre. Par conséquent, je ne serais pas plus protégée de lui à l’avenir que je ne l’étais maintenant... à moins de passer mon séjour en Irlande à déménager chaque nuit dans l’espoir de lui échapper, ce que je n’avais pas l’intention de faire, n’ayant ni les moyens de loger ailleurs, ni l’envie de m’éloigner de ce quartier. Au demeurant, Jéricho Barrons ne ressemblait pas à ces voyous qui assassinent les femmes dans leur chambre d’hôtel avant de vandaliser l’endroit.
Il devait plutôt faire partie de ceux qui posent le canon d’une arme sur la tempe de leur victime sans l’ombre d’une émotion et s’en vont comme ils sont venus une fois leur forfait accompli.
[...]

Je laissai échapper un soupir de résignation.

   Entrez, dis-je finalement.

Je refermai la porte, le temps de décrocher la chaîne de sécurité, puis rouvris le battant et reculai d’un pas tan­dis que mon visiteur nocturne pénétrait dans ma cham­bre - je pris soin cependant de laisser la porte grande ouverte, de sorte qu’on puisse me voir depuis le couloir... et que mes cris s’entendent jusqu’au rez-de-chaussée, au cas où j’aurais besoin d’appeler au secours.

Mon cœur battait la chamade, mais je ne voulais rien en laisser paraître. Indécise, je regardai Jéricho Barrons. Il semblait aussi à l’aise dans cette chambrette sinistre que dans un salon des beaux quartiers. Il portait tou­jours son costume italien, et sa chemise était aussi impeccablement repassée que lorsque je l’avais vu quelques heures plus tôt.

Ma chambre, déjà petite en temps normal, était sou­dain devenue étouffante. Il me semblait que mon visiteur envahissait tout l’espace de sa présence magnétique, me laissant à peine assez d’air pour respirer.

Il balaya la pièce d’un regard aussi rapide qu’acéré. Je ne doutais pas que ce bref coup d’œil lui suffirait par la suite, si besoin était, pour décrire la chambre dans les moindres détails, depuis les spots rouillés au plafond jusqu’au tapis fané... tapis sur lequel gisait mon joli soutien-gorge à fleurs. D’un coup de pied que j’espérais discret, je poussai le sous-vêtement sous le lit.

{...]

Il s’immobilisa, et je l’imitai aussitôt. Il faisait à pré­sent face à la porte, laquelle se trouvait donc derrière moi. Plus tard, lorsque je commençai à le connaître mieux - dans la mesure où l’on peut connaître Jéricho Barrons -, je compris qu’il faisait toujours en sorte de ne jamais tourner le dos à une porte ou à une fenêtre. Ce n’était pas une question de peur, mais de contrôle de la situation.
   D-U-B-H, répondit-il.
  Dubh ? Et ça se prononce doo ?
Pas étonnant que je n’aie trouvé ce fichu mot nulle part sur Internet !
   Et les pubs ? repris-je. Il faut les appeler despoo ?
  Dubh est un mot gaélique, mademoiselle Lane. Pub vient du latin.
  Ça va, je plaisantais ! Chez nous, on appelle ça de l’humour.
   Et chez nous, on ne plaisante pas avec le Sinsar Dubh.
  Vous m’en direz tant ! Alors, quel est donc cet objet avec lequel on ne rigole pas ?
De nouveau, il me parcourut d’un long regard indé­chiffrable. Manifestement, je ne lui faisais ni chaud ni froid.
   Rentrez dans votre pays, mademoiselle Lane. Mariez-vous tant que vous êtes encore fraîche, faites des enfants et vieillissez tranquillement auprès de votre gentil play-boy.



Sa remarque me fit l’effet d’une giclée d’acide. D’accord, on me considérait comme une jolie fille, agréable à regarder dans le genre blonde et bronzée, et je plaisais aux garçons. D’accord, j’aimais le rose, les bijoux dorés et les talons hauts, et je ne me privais pas d’en porter. Pour autant, je n’étais pas une poupée.
{..]

   Épargnez-moi vos sarcasmes, monsieur Barrons, et répondez à ma question.
   Si vous insistez... Mais entre nous, je vous le déconseille fortement.
   J’insiste.
   Vous êtes sûre de vous ?
   Oui.
   Je vous donne une dernière chance.
   Gardez-la. Dites-moi de quoi il s’agit.

Son regard noir se riva au mien. Puis je le vis hausser les épaules d’un geste fataliste, comme pour dire : « C’est vous qui l’aurez voulu ! »
   Le Sinsar Dubh est un livre.

{...]






Bien des gens, des groupes comme des individus, recherchent le Sinsar Dubh. Moi aussi, mais je travaille
seul-

_Pourquoi le voulez-vous ?

_ Parce que c’est une pièce unique. Quoi de plus
excitant pour un bibliophile comme moi ?
_ Vous le désirez au point de tuer pour l’avoir ?

Belle mentalité ! Et en admettant que vous le trouviez, qu’en ferez-vous ? m’enquis-je. Le vendrez-vous au plus offrant ?

  Je ne vous demande pas d’approuver mes méthodes.
  Ça tombe bien, je n’en avais pas l’intention.

Un sourire sans joie étira ses lèvres sensuelles.
  Avez-vous d’autres informations à me communi­quer, mademoiselle Lane ?
  Aucune.
J’éteignis mon portable, le rangeai dans mon sac à main et désignai la porte d’un coup de menton que j’espérais éloquent. Cette fois-ci, un rire sonore jaillit des lèvres de Jéricho Barrons.
 Dois-je comprendre que vous me congédiez ? Il y a bien longtemps que cela ne m’était pas arrivé !

Il obtempéra toutefois, à mon grand soulagement.



Hélas ! ma joie fut de courte durée. Il venait de pas­ser à ma hauteur et était presque arrivé à la porte lors­que, tout à coup, il m’attira à lui et, me faisant pivoter, plaqua mon dos contre son torse.
J’eus l’impression de me heurter contre un mur de brique. Ma tête se cogna contre sa poitrine ; un vertige me saisit. Je voulus crier, mais il avait déjà plaqué une main sur ma bouche. Son autre bras, passé sous mes seins, me serrait si fort que le souffle commença rap--Des avertissements, rectifia-t-il. Voilà des années que je traque le Sinsar Dubh. Je ne laisserai personne s’interposer entre lui et moi et risquer de tout faire échouer 
au dernier moment. Personne, vous m’entendez ?

Il observa un silence avant d’ajouter :

        Apprenez qu’il y a deux sortes de personnes, dans ce bas monde. Celles qui survivent à n’importe quel prix, et celles qui n’ont pas la force de lutter : les victimes.
Il pressa ses lèvres dans mon cou. Je sentis sa langue courir sur ma peau, là où battait une veine, comme s’il cherchait mon pouls.
         Vous faites partie de la seconde catégorie, made­moiselle Lane. Vous n’êtes qu’une agnelle dans une cité de loups affamés. Je vous donne jusqu’à demain soir, 21 heures, pour quitter le pays et ne plus jamais croiser ma route.
Il me libéra, et je m’effondrai sur le sol, asphyxiée.

Lorsque je me relevai, il avait disparu.-

4 commentaires:

  1. miam miam miam, alors la scène du pdv de Jericho arrive bientôt si j'ai bien compris????
    hé hé hé!!!!!
    ce sont nos hommes qui apprécient le plus ton blog Jaja !!!! mdr!!!

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  2. Je pense la mettre dans le week-end. Laisse tomber comment j'ai le crocus en ébullition.

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  3. Hahaha j'adore la scène point de vue Jericho, elle est...arhhhh chaud bouillante...je l'aime je l'adore j'adhere...moi je pense que KMM devrait pour faire plaisir au peuple (je pense surtout aux filles)nous faire je sais pas moi les livres point de vue Jericho et pas que les livres aussi sa vie avant et sa vie après...de sa naissance (beaucoup beaucoup beaucoup de Barrons) à sa mort, mais comme il meurt jamais MOUAHAHAHAHA!!!! ça durera toujours!!!!!
    Je pesne que je vais me calmeer un peu...pourquoi à chaque fois qu'il est question de Barrons tout par en couilles dans mon esprit je ne vois que lui je ne pense qu'à lui...en fait pas que quand on parle de lui mais bon!!!!
    Surtout avec la scène que tu vas mettre, et que bien entendu je ne vais pas me priver de re-re-re-relire je sens que je vais rouvrir une fontaine

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    1. Putain j'te comprend je suis pareille. des qu'il s'agit d'en parler je ne peux plus m’arrêter. Surtout que je trouve que la Karen elle a laissé pleins de doute sur sa vie. La fourbe va!!!!
      Attention à nos petites culottes bientot le danger guette sur ce blog.

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Toi aussi tu es en pleine barronite aiguë? Ce n'est pas sale. Viens tout nous raconter.

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