Vous vous accrochez à sept mots naïfs que j’ai jadis prononcés : « C’est toi qui me quittes, fille Arc-en-Ciel ». Vous leur avez insufflés tellement de sens, une telle promesse de potentiel. Souvenez-vous de ce que j’ai dit à Fio. Les femmes répètent cette erreur depuis la nuit des temps : tomber amoureuse du potentiel d’un homme. Nous voyons rarement les choses de la même manière, et nous soucions encore plus rarement de les réaliser.
Vous leur avez promis du sexe de mon point de vue. Devrais-je vous tuer maintenant ou prolonger les choses et vous faire souffrir? Vous tenez une chose au-dessus de ma tête. Je vous méprise pour cela mais nous avons atteint une sorte de trêve. Je vais coopérer. En majeure partie. Pour le moment.
- Qui est-ce ?
2 heures du matin. Les humains dorment. Sa voix à travers la porte est ensommeillée, douce, teintée d’un accent du sud et jeune. Si foutrement jeune. Innocente. Dans mon zoo, MacKayla Lane est une créature exotique.
- Jéricho Barrons.
- Que voulez-vous ?
Toute trace de sommeil a disparu de sa voix. Elle ne sonnerait pas plus éveillée si elle était tombée sur un serpent dans son lit.
Je ris silencieusement, sans joie. C’est plus qu’elle ne peut supporter.
- Nous avons des informations à échanger. Vous voulez savoir ce que c’est. Et je veux savoir ce que vous savez à propos de lui.
- Vous êtes un homme intelligent, n’est-ce pas ? Je m’en étais aperçue à la boutique. Qu’est-ce qui vous a pris autant de temps?
Le sarcasme échoue à masquer la peur dans sa voix. Je choisie mes prochains mots avec soin. Je veux qu’elle ouvre la porte de son libre arbitre, qu’elle m’invite à entrer. Cela a de l’importance pour moi, cette courtoisie.
- Je n’ai pas l’habitude de quémander. Ni celle de marchander avec une femme.
Elle reste silencieuse durant un moment, appréciant ma réponse, le fait que je l’ai placée dans la catégorie des femmes avec lesquelles je suis disposé à marchander. Cela lui donne l’impression d’avoir un minimum de contrôle sur la situation – comme si j’étais une “situation”. Ce qui se tient devant le pas de sa porte est un putain de cataclysme. Les mots. Pourquoi demandent-ils toujours des mots? Pourquoi croient-ils sans cesse en eux ?
- Eh bien, il va falloir vous y habituer, mon vieux, parce que je ne reçois d’ordres de personne. Et je ne donne rien gratuitement.
Elle m’a appelé « mon vieux ».
Je pourrais la tuer avant d’avoir fini de l’interroger rien que pour cela.
- Avez-vous l’intention d’ouvrir cette porte, mademoiselle Lane, ou allons-nous converser dans le couloir où n’importe qui pourrait nous entendre ?
La formalité la fait me percevoir plus vieux que je ne le suis, moins dangereux. Je jouerai n’importe quel rôle pour entrer.
- Avez-vous vraiment l’intention d’échanger des informations ?
- Oui.
- Et vous répondrez en premier à mes questions ?
- Je vous le promets.
Si foutrement crédule.
- Nous pouvons parler à travers la porte.
Dans ses rêves. Mon sexe n’est pas si long. Je suis venu ici pour deux choses. Je ne partirai pas sans elles.
- Non.
- Pourquoi pas ?
- J’ai besoin de discrétion, mademoiselle Lane. Ceci n’est pas négociable.
- Mais je …
- Non.
- Comment m’avez-vous retrouvé ?
Les ressorts du lit qui grincent. Le son d’un jean qu’on enfile.
- Vous vous êtes procuré les services de location d’un moyen de transport à mon établissement.
- Là d’où je viens, on appelle ça un taxi. Et une librairie.
Est-ce que c’est une pointe de tempérament ? Y-aurait-il du cran sous ce duvet ?
- Là d’où je viens, on appelle cela avoir des manières, mademoiselle Lane.
- Vous pouvez parler, grogne-t-elle. Ce n’est pas ma faute. Être menacée fait ressortir le pire en moi.
Elle ouvre la porte. Un regard à l’extérieur. Une frêle chaîne au travers. Je pourrais la briser en un clin d’œil.
Baiser, je pense. Juste ça. Dans une multitude de positions variées, le tout formant un énorme bordel. Que je sois maudit si je veux cette … cette … imbécile nouveau-née. Et qu’elle soit maudite si je la prends. Et je ne m’en irai pas. La laisser partir de ma boutique était déjà une assez mauvaise chose. J’aurais dû tuer le chauffeur. Prendre ce que je voulais à ce moment-là. Innocente. Douce. Une bonne odeur. Encore pleine de sommeil. Le fouillis de ses cheveux blonds une invitation pour un poing. Je les vois couler au bas de son dos, frôler les courbes de ses fesses. Moi sous elle, derrière elle. M’enfonçant en elle. Que fera-t-elle ? Que dira-t-elle ? Comment résonne-t-elle quand elle jouit ? Est-ce qu’elle perd, comme la plupart des femmes, une partie de son âme dans le sexe ? La laissant sur le côté durant l’acte ? Baiser.
- Puis-je entrer ?
Je ne souris pas. Mes sourires ne détendent pas les gens.
- Je ne vous aurez pas laissé monter ici.
Ses yeux sont verts, coléreux. Ses seins sont durs. Le désir est absurde. Il frappe dans les endroits les plus étranges, dans les moments les plus singuliers. Elle ne se rend même pas compte qu’elle le ressent. Elle a érigé une barricade de convenance et de mensonges entre nous. Je méprise le genre de femmes qu’elle est. Je répugne sa douce et rose innocence. Mon corps n’est pas d’accord. Je me demande, pourquoi elle ? Pourquoi pas, disons, un lampadaire pour tout ce que nous avons en commun ? Elle est des rubans de soie et de satin. Je suis de la viande crue et des lames de rasoirs. Je n’ai jamais été attiré par mon opposé. J’aime ce que je suis.
- Vos seins sont durs, je murmure, lui laissant le choix d’entendre, ou de prétendre ne pas avoir entendu.
Elle cligne des yeux, secoue la tête.
- Comment êtes-vous entré ?
Ah, l’oreille humaine possède des filtres remarquables.
- Je leur ai dit que j’étais votre frère.
- Bien trouvé. Parce que la ressemblance physique entre nous est tellement frappante.
La dentelle de de son haut de pyjama se soulève à chaque respiration. Elle tremble, essayant de le cacher. Je regarde par-dessus son épaule la petite pièce. C’est à peine mieux qu’une chambre à l’heure. Il ne me faudra pas longtemps pour obtenir ce pourquoi je suis venu. Les affaires d’abord.
- Eh bien, mademoiselle Lane.
- Je réfléchis.
- Ne vous faites pas mal.
- Ne soyez pas un âne.
- Vous avez jusqu’à trois avant que je ne parte. Deux.
- Oh, c’est bon. Entrez, lâche-t-elle.
Je souris alors, mais je ne me le permets que parce qu’elle a fermé la porte pour enlever la chaîne et ne peut pas me voir. Elle l’ouvre et recule. Je remarque là qu’il y a peu de différence entre le déverrouillage d’une chaîne et l’écartement des jambes d’une femme. Comme s’ils ne pouvaient jamais barrer qu’une seule entrée. C’est une maladie nommée espoir. Les femmes en souffrent considérablement.
Elle repousse la porte contre le mur. Elle imagine qu’elle est plus en sécurité. Je ne m’ennuie pas à la fermer. Cela viendra plus tard. Elle repousse du bout des orteils un tapis et un soutien-gorge sous le lit. Je verrai bien plus que ça avant de partir.
- Alors, de quoi s’agit-il ? Non, attendez – comment l’épelez-vous ?
Je décris un cercle autour d’elle. Elle pivote tandis que je rôde, peu désireuse de me tourner le dos. Je vais l’avoir, de toute façon. De toute les façons.
- S-i-n-s-a-r.
- Sinsar ?
- Shi-sa. Shi-sa-du
Je continue à tourner. J’aime la façon dont son corps bouge. Si elle regarde en bas, elle verra que ma veste est ouverte et que mon costume peine à dissimuler combien je suis dur. Son regard est fixé sur mon visage. Peu le garde à cet endroit.
- Oh, c’est tellement logique. Et le “du” ?
J’arrête de tourner en rond, faisant face à la porte. Elle s’immobilise, dos à l’entrée. Trois pas nous séparent. Je peux la ressentir. La sentir.
- D-u-b-h.
- Dubh pour do ? Et les pubs, faut-il les appeler poos ?
- Dubh est un mot gaélique, mademoiselle Lane. Pub ne l’est pas.
- Je plaisantais.
- Rien de ce qui concerne le Sinsar Dubh n’est de matière à plaisanter.
- Vous m’en direz tant. Alors, quel est donc le plus grave des graves ?
Désinvolte. Elle n’a rien à faire ici. Fio avait raison.
« Ce serait clément, Jéricho. Tue la rapidement avant qu’un des autres ne la torture pendant des jours avant de lui arracher la gorge.
Est-ce que clémence ressemble à mon putain de prénom ?
Fais le pour moi, Jéricho. Je ne supporte pas la pensée de ce que l’un d’eux pourrait lui faire.
L’un d’eux ? Ou bien moi, Fio ? Quelle pensée ne supportes-tu pas ? »
Je vis le regard dans ses yeux.
« Jéricho, comment peux-tu vouloir cette …. cette… cette enfant stupide et écervelée! Que pourrait-elle bien t’offrir ? »
- Trop longtemps, fis-je.
Fiona était avec moi depuis trop longtemps.
- Quoi ? dit-elle, l’air ébahi.
Je suis soudain furieux que MacKayla Lane soit venue dans ma ville, qu’elle pense pouvoir jouer sur le même terrain que moi et les miens, qu’elle soit devenue mon problème.
- Rentrez chez vous, mademoiselle Lane. Soyez jeune. Soyez belle. Mariez-vous. Faites de jolis bébés. Vieillissez auprès de votre beau mari.
- Oh, allez au diable, Jéricho Barrons! Dites-moi ce que c’est. Vous avez dit que vous le feriez.
- Si vous insistez. Ne soyez pas sotte. N’insistez pas.
- J’insiste. Qu’est-ce que c’est ?
- Dernière chance.
Pour beaucoup de choses.
- Dommage. Je ne veux pas d’une dernière chance. Dites le moi.
Je mentais de toute manière. Sa dernière chance était sa première. Elle a passé le seuil de ma porte.
- Le Sinsar Dubh est un livre.
- Un livre ? C’est tout ? Juste un livre ?
- Au contraire, mademoiselle Lane, ne faites jamais cette erreur. Ne pensez jamais qu’il soit juste un livre. C’est un manuscrit extrêmement rare et ancien, que de nombreuses personnes tueraient pour posséder.
- Vous aussi ? Vous tueriez pour l’avoir ?
- Absolument. Quiconque et quoi que ce soit qui se mette en travers de mon chemin. Je l’ai toujours fait. Je le ferai toujours. Reconsidérez-vous votre séjour, mademoiselle Lane?
- Absolument pas.
- Vous rentrerez à la maison dans une boîte, dans ce cas.
- C’est une autre de vos menaces ?
- Ce n’est pas moi qui vous y mettrais dedans.
- Qui le fera ?
- J’ai répondu à votre question, maintenant c’est à votre tour de répondre à la
mienne. Que savez-vous à propos du Sinsar Dubh, mademoiselle Lane ? Dites le moi. Et pas de mensonge. Je le saurai.
Je pourrais utiliser la Voix, la forcer à tout me révéler. Mais il y a peu d’amusement là-dedans.
- Ma sœur étudiait ici. Elle a été tuée il y a un mois. Elle m’a laissé un message juste avant de mourir, me disant que je devais trouver le Sinsar Dubh.
- Pourquoi ?
- Elle ne l’a pas précisé. Elle a juste dit que tout dépendait de lui.
- Où est ce message ? Je veux l’entendre par moi-même.
- Je l’ai effacé par erreur.
Son regard fuit sur le côté.
- Menteuse. Vous ne feriez pas une telle erreur avec une sœur dont vous vous souciez suffisamment au point de mourir pour elle. Où est-il ? Si vous n’êtes pas avec moi, mademoiselle Lane, vous êtes contre moi. Je n’ai aucune pitié pour mes ennemis.
- J’ai déjà donné une copie de cet enregistrement aux Gardai de Dublin. Ils travaillent afin de retrouver l’homme avec lequel elle avait une liaison.
De nouveau, son regard se perd.
- Donnez-moi votre téléphone.
- Vous pouvez toujours rêver. Mais je vais le mettre sur haut-parleurs.
Elle passe le message. Son regard ne quitte pas mon visage. Les choses que je pourrais lui apprendre … si elle pouvait y survivre.
- Connaissiez-vous ma sœur?
Je secoue la tête dans un signe négatif silencieux.
- Vous étiez tous les deux après ce « livre extrêmement rare ». Et pourtant vous ne vous êtes jamais croisés?
- Dublin est une ville d’un million de personnes, sans compter celles qui viennent chaque jour pour travailler et les flots ininterrompus de touristes, mademoiselle Lane. Ce qui serait étrange, c’est que nous nous soyons rencontrés. Que voulait-elle dire par "tu ne sais même pas qui tu es" ?
- Je me pose moi-même la question. Je n’en ai aucune idée.
- Vraiment ?
- Pas la moindre.
- Hum… C’est tout ce qu’elle vous a laissé ? Un message ?
Elle acquiesce.
- Rien de plus ? Aucune note, ou paquet, ou quoi ce soit de la sorte ?
Elle secoue la tête. Je peux lire dans ses yeux. Profondément. Et là, une hilarité cachée. Elle vient juste de se moquer de moi. Mon sexe durcit.
- Et vous n’avez aucune idée de ce qu’elle entendait par le Sinsar Dubh ? Votre sœur ne s’est pas confiée à vous ?
- Je croyais qu’elle le faisait. Apparemment, j’avais tort.
- Qu’entendait-elle par « eux » ?
- Je pensais que vous pourriez m’éclairer sur ce point.
- Je ne suis pas l’un d’entre « eux », si c’est ce que vous insinuez. Beaucoup sont à la recherche du Sinsar Dubh, des individus comme des factions. Je le veux également, mais je travaille seul.
- Pourquoi le voulez-vous ?
- Il n’a pas de prix. Je suis un collectionneur de livres.
- Et cela vous rend prêt à tuer pour lui ? Qu’avez-vous l’intention de faire avec ?
Le vendre au plus offrant ?
- Si vous n’approuvez pas mes méthodes, restez hors de mon chemin.
- Parfait.
- Parfait. Qu’avez-vous d’autre à me dire, mademoiselle Lane ?
- Rien.
Elle désigne la porte d’un coup de menton.
Je ris.
- J’ai l’impression que je suis congédié. Je n’arrive pas à me rappeler la dernière fois où je l’ai été.
Laissons-la imaginer que je parte. Il est temps de fermer la porte.
Je l’ai presque dépassée, je suis presque à la porte, quand je l’attrape et plaque son dos contre mon corps. Le dos de son crâne cogne contre ma poitrine. Ses dents s’entrechoquent. Elle émet un son étranglé, proteste, et un autre son plus guttural qui n’a rien à voir avec une protestation. Mon bras l’encercle sous la poitrine.
Je peux sentir quand une femme veut baiser. Je l’ai senti dans ma boutique. Je le sens maintenant. Elle ne peut pas encore s’en rendre compte – elle ne peut certainement pas s’en rendre compte, ne peut admettre ce qu’elle veut. Mais son corps sait. Le désir est une chose du sang. Il n’a pas besoin de la tête ou du cœur. Sa peau est douce et rose. Son sang est rouge brûlant.
- Qu’est-ce que vous faites ?
- Besoin d’un foutu manuel ?
Je me presse durement contre ses fesses.
- Vous vous foutez de moi ! Vous n’êtes pas du tout mon type et vous êtes … vous êtes… quel âge avez-vous de toute manière ? Eh !
- Votre odeur dit le contraire.
J’inhale. Bien plus suave en étant plus près.
- Mon odeur ? Comme si vous pensiez pouvoir sentir – vous pensez que je – oh ! Laissez-moi partir ! Maintenant ! Lâchez-moi ! Je vais crier !
- Vous crierez sans aucun doute. Je vous le promets.
Sous mon bras, son cœur s’emballe, elle respire vite et fort. L’excitation sexuelle altère les lignes de son corps, l’unifie en de nouvelles lignes contre le mien. La colonne vertébrale d’une femme change quand elle veut baiser, un subtil et souple déplacement de la base, une courbe plus vive dans le creux où le dos rencontre les fesses. Les seins se tendent et s’élèvent, l’angle de la mâchoire change alors que la bouche se prépare et que les muscles se raidissent. J’ai étudié les humains durant une petite éternité. L’intention infuse chacun de leurs mouvements. Des plans de route pour leur navigation interne, recouvrant toute leur peau. Nés pour être esclaves.
- Vous délirez. Je ne vous veux pas. Sortez de ma chambre.
- Alors vous voulez retourner ramper dans votre lit, pleurer pour la sœur que vous avez perdue et broyer du noir sur votre propre sottise ? Gribouiller vos stupides plans et complots de vengeance ? Vous ne savez même pas ce que ce mot signifie.
Mais elle pourrait l’apprendre.
- Êtes-vous si pressée d’être seule avec votre chagrin ? Est-ce un tel compagnon de lit ? Quand vous êtes-vous perdu pour la dernière fois dans une bonne et dure baise, mademoiselle Lane ? L’avez-vous déjà fait ? Je pense que cela a toujours été doux, gentil et propre. Et quand c’était fini, vous restiez allongée là à vous demander pourquoi le monde faisait une telle agitation autour de ça.
- Vous êtes fou ! Vous le savez, n’est-ce pas ? Vous êtes complètement fou. Comment osez-vous venir ici, me menacer, me malmener, puis essayer de coucher avec moi ? Et plaisanter sur du sexe parfaitement bon !
- Je n’ai aucun désir de coucher avec vous. Je veux vous baiser. Et il n’y a rien de mieux que du sexe parfaitement bon. Si c’est « parfaitement bon », je me moque d’une voix de fausset, on devrait lui tirer une balle dans la tête et le charger de toute la misère du monde. Soit le sexe vous fait prendre votre pied, soit il n’est pas assez bon. Vous voulez que je vous fasse prendre votre pied, mademoiselle Lane ? Allez. Faites-le. Soyez une grande fille.
Son corps entier se crispe entre mes bras.
- Je ne vous apprécie même pas.
- Moi non plus. Mais mon sexe est dur et vous êtes humide.
- Vous ne pouvez pas savoir ça !
Ma main glisse jusqu’au bouton du haut de sa fermeture éclair.
- Vous voulez que je le prouve ? Si vous persistez à me mentir, vous ne me laissez pas le choix.
Je fais sauter le premier bouton, puis le second. Sa colonne vertébrale se transforme contre moi, plus courbée, plus souple. Le corps humain est remarquable.
- Êtes-vous humide, mademoiselle Lane ? Oui ou non ?
Comme elle ne répond pas, je fais sauter le troisième bouton.
- Faisons un marché. Je vérifie et si vous êtes sèche, je partirai.
Elle siffle.
- Répondez à la question.
- Ce ne sont pas vos affaires.
- Dites-moi d’arrêter.
Je fais sauter le quatrième bouton. Il n’en reste plus qu’un.
- Je vous haïs.
- Je peux vivre avec ça. Avez-vous déjà baisé depuis que votre sœur a été assassinée ? Laissez-vous allez, mademoiselle Lane. Pour une fois dans votre petite vie si limitée, laissez la baise prendre le dessus.
Elle se transforme soudain en acier entre mes bras. Elle me repousse avec ses hanches, pivote et tourne dans mes bras, plaque ses mains contre ma poitrine et m’envoie un coup de genoux dans le bas-ventre. Tout du moins, essaie. Je la bloque d’un genou à la dernière seconde.
- Vous ne savez rien de moi !
Sa poitrine se soulève, son pouls bat sauvagement à sa gorge.
- J’en sais plus que ceux que vous appelez vos meilleurs amis. Je vous vois.
- Vraiment ?
Sa mâchoire ressort. Quelque chose brille profondément dans ses yeux. Je m’immobilise. Qu’est-ce que c’était ? Quelque chose de très différent de ce qu’elle montre à la surface. Je ne m’y attendais pas. Intéressant.
- Et que voyez-vous, au juste ? gronde-t-elle pratiquement.
- Une femme qui a vécu toute sa vie dans une cage. Et qui hait cela. Vous vous ennuyez là-dedans, n’est-ce pas ? Attendant que la vie arrive. Et quand elle est finalement passée, elle vous vole ce que vous aimiez le plus. Alors reprenez-vous. Explosez. Volez en éclat.
Elle me fixe en levant les yeux, humidifie ses lèvres.
- Criez. Maudissez. Déchaînez-vous. Libérez tout contre moi.
Je fais un pas en avant, pose ma main durement entre ses jambes, frotte avec ma paume. La chaleur qu’elle dégage est étonnante.
- Dites-moi d’arrêter.
Elle reste immobile un long moment. Finalement, elle secoue la tête.
Je ris.
J’enfonce ma main dans son pantalon, le cinquième bouton saute et résonne sur le sol, je pousse mon doigt en elle et ses genoux s’affaissent tandis que des pinces se referme sur moi. Elle est tellement mouillée. Nous finissons ensemble sur le sol.
- Je suis malade de me sentir comme cela, siffle-t-elle. Je hais ma vie. Je déteste chaque facette de celle-ci !
Elle m’étrangle avec ma cravate, maladroite dans sa hâte à me l’enlever. Vivant toujours dans le monde où les hommes se déshabillent complètement, et les filles s’allongent sur le dos et attendent. Seules deux choses ont besoin d’être nues.
- Laissez la cravate. Défaites mon pantalon.
Elle le tire si brusquement pour l’ouvrir qu’elle casse la fermeture éclair de mon costume à dix mille dollars. Je la prends par la taille de son jean et l’en extrait. Elle se relève pour se tourner mais je suis derrière elle. Je la repousse contre le sol.
- Restez là. Je vous veux ainsi.
- Mais vous avez dit que je pourrais …
- Votre tour viendra après.
- C’est pour moi tout ça, vous vous rappelez ? C’est ce que vous m’avez dit. Je veux ce que je désire maintenant.
- Essayez, mademoiselle Lane, essayez seulement.
À sa décharge, elle le fait. Mais je suis plus fort. J’obtiens ma manière le premier, non pas qu’elle s’en plaigne d’après le bruit qu’elle fait. Le poing dans ses cheveux, j’écarte ses jambes aussi largement que possible, l’écrase contre le sol. Plus tard, je la prendrai sur les mains et les genoux. À cet instant, j'ai besoin qu’elle soit aussi immobile que possible. Je fouille entre ses jambes et elle émet un son choqué. Luisant de toute cette humidité qu’elle n’était pas supposée avoir, je m’enfonce en elle. L’air explose entre nous. Elle arque le cou et crie. Je ne bouge pas durant un bout de temps. Bouger me ruinerait royalement en ce moment précis.
Elle rue sous moi.
- Bougez, espèce de bâtard !
- Quand je serais prêt.
Je referme mes mains autour de ses côtes. Elle se débat. Elle aura des marques au matin. Quelques souvenirs haïs remontent à la surface. Mon sang se fige. Je suis encore plus dur. Je commence à bouger, perd la notion du temps. Quatre heures ressemblent à quatre minutes. Pour quelque chose de si doux, elle prend sa baise très durement. Je la goûte. Je pourrais la dévorer vivante. Elle me prend dans sa bouche. Je referme mes mains autour sa tête. Je ne la laisserai peut-être pas partir. Luisant de sueur, je la souille avec révérence. Ou la révère en la souillant. Chaque. Pouce. D’elle. De son putain de corps. Elle aime ça. Aucun contrôle retenu avec cette femme. Je n’aurais pas cru cela d’elle. Et elle sait crier…
Des heures plus tard, je roule sur le dos, plie les bras derrière ma tête et la laisse diriger son monde. Qu’elle soit maudite si elle ne le fait pas.
Sa tête est rejetée en arrière, son dos arqué, elle est inconsciente des règles, de l’ordre moral, à tout sauf à ses impératifs internes.
Je pars juste avant l’aube.
À la porte, je me retourne et la regarde. Puis secoue la tête. Elle me tourne le dos. Elle a enroulé un drap autour d’elle.
- Mac.
Elle se retourne lentement et je jure dans ma barbe. Déjà, elle se met à changer. Cela a débuté quand j’ai commencé à remettre mes vêtements. Maintenant, c’est presque total. Ses yeux sont différents. Prudents, teintés de cette émotion humaine que je méprise par-dessus tout : le regret. J’avais tort. Elle n’était pas prête. Pas encore.
D’ici midi, elle me détestera. D’ici ce soir, elle se sera convaincue que je l’ai violée. D’ici demain, elle se haïra elle-même.
Je traverse la pièce, plaque une main sur sa bouche et j’écrase sa poitrine avec mon bras, compressant ses poumons pour qu’elle ne puisse plus prendre sa respiration. Elle vit à ma discrétion. Je peux lui prendre son souffle. Je peux le lui rendre.
Je m’interroge, acculée au pied du mur, dépouillée de toutes défenses, testée au-delà de l’endurance, que pourrait devenir MacKayla Lane?
Je presse ma bouche contre son oreille. Mes mots sont doux.
- Rentrez chez vous, mademoiselle Lane. Vous n’avez rien à faire ici. Ne mêlez pas les Gardai à tout ceci. Cessez de poser des questions. Ne cherchez plus le Sinsar Dubh ou vous mourrez à Dublin. Je ne l’ai pas chassé aussi longtemps et je ne suis pas arrivé si près du but pour laisser quiconque se mettre en travers de mon chemin et tout faire foirer. Il y a deux sortes de gens dans ce monde : ceux qui survivent quel qu’en soit le prix, et ceux qui sont des victimes nées.
Je lèche la veine qui palpite sur le côté de son cou. Son cœur bat comme un lapin effrayé. La peur ne m’excite pas. Pourtant mon sexe est à nouveau si dur que s’en est douloureux. Je devrais finir tout cela ici. Déchirer sa gorge, la laisser morte dans son appartement petit et sombre. Peut-être que je la tuerai demain. Peut-être que je l’enchaînerai dans ma librairie durant un moment. Je vais lui donner une seule chance de s’enfuir. Si elle reste, je suis absout de toutes responsabilités quoi qu’il lui arrive.
- Vous, mademoiselle Lane, êtes une victime, une agnelle dans une cité de loups. Je vous donne jusqu’à neuf heures du soir, demain, pour vous tirer de ce pays et hors de mon chemin.
Je la laisse partir et elle s’effondre sur le sol.
Puis je me penche sur elle, touche son visage, murmure les mots anciens d’un sort druidique et quand j’en ai terminé, les seuls souvenirs qu’elle retient de cette nuit sont la conversation et la menace. Elle ne saura jamais que ce soir, elle fut mienne.
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Alors madame Moning, vous avez eu ce que vous vouliez. Était-ce assez bien pour vous ? Sotte idéaliste. Vous m’avez fait confiance pour vous donner des mots. Maintenant, vous avez le même problème que quiconque qui en réclame.
Vérité ?
Ou mensonge ?
ET si jamais tu veux retrouver la scène originale avec la fameuse voix, tu te souviens celle qui te hérisse les poils de jambes que tu as laissé en jachère pendant l'hiver c'est ici que ça se passe
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Alors tu es toujours vivante où tu viens de te noyer dans ta propre inondation vaginale?