samedi 31 mars 2012

Extrait Fièvre Noire #3



On continue notre plongée dans le 1er tome des chroniques : fièvre noire. Dans cet extrait Mac rencontre Jéricho Barrons pour la 3eme fois. Elle se rend à la librairie pour obtenir des réponses à ces questions.
Attention à la dose de testostérone que tu vas te prendre dans la tete.



— Pauvre agnelle qui a décidé de demeurer dans cette cité de loups affamés... Reste à savoir lequel la dévorera le premier.

— Vous ne me faites pas peur.

—  Alors, vous êtes encore plus folle que je ne le pensais.

— Vous m’avez menti. Maintenant, vous allez me dire ce qu’est réellement le shi-sadoo.


{…]

—     Vous feriez mieux de me dire la vérité, ajoutai- je, parce que je n’ai pas l’intention de m'en aller tant que vous ne m’aurez pas répondu.

En un clin d’œil, il fondit sur moi et me plaqua sans ménagement contre la porte. Un fauve tenant sa proie entre ses griffes ne devait pas montrer plus froide résolution.

—   Ne prononcez pas ce mot dehors en pleine nuit* malheureuse ! Chuchota-t-il d’un ton furieux.

Tout en me maintenant d’une poigne de fer contre le battant, il tendit une main vers la serrure.

—    Je parlerai de ce que je voudrais

Je me tus soudain, le regard perdu dans la nuit qui s’étendait au-delà de son épaule. La silhouette que ¡’avais prise pour lui était toujours là, et elle semblait se déplacer. Puis j’en vis une autre un peu plus loin, qui glissait elle aussi le long du trottoir, si grande que je crus être victime d’une hallucination...
[...]

Barrons, tout contre moi, était immobile, les yeux rivés sur mon visage. Puis il suivit mon regard.






Alors, il poussa le battant, me fit entrer d’une puis­sante détente et referma derrière nous, avant de tourner d’un geste rapide les trois verrous de la porte.

—    J’attends vos explications, gronda Jéricho Barrons en m’entraînant loin de la porte.

[...]

—   Mes explications ? Répétai-je, outrée. C’est plutôt moi qui attends les vôtres ! Pourquoi m’avez-vous menti ?

Comme il ne répondait pas, je poursuivis :

—   Quand je pense qu’Alina était tombée amou­reuse de Dublin ! À l’entendre, tout le monde ici était adorable, tout était merveilleux... Tu parles ! Cette ville est un cauchemar, oui ! Je ne sais pas ce qui me retient de vous flanquer mon poing dans la figure !

—   La crainte de vous casser un ongle ? suggéra-t-il d'un ton si suave et si hautain qu’une nouvelle bouffée de rage monta en moi.

—  Vous ne me connaissez pas. Barrons, ripostai-je avec tout le mépris dont j’étais capable.

Il appuya sur le dernier interrupteur et se tourna vers moi. Je ne pus réprimer un mouvement de recul lorsqu'il apparut dans la pleine lumière qui l’environnait à présent de toutes parts. Jusqu'à cet instant, je ne l'avais jamais vu tel qu'il était exactement. Jéricho Barrons n'était pu seulement viril, il était charnel, dans le sens le plus animal du terme, au point qu'il en devenait inquiétant.





Mais là n'était pas la seule différence avec l'homme que j'avais rencontré quelque vingt-quatre heures auparavant dans cette même boutique. Barrons me paraissait aujourd'hui plus grand, plus large, plus tendu, comme si son corps s'était encore musclé, si cela était possible, et ses traits durcis. Pourtant, ses traits de médaille m‘avaient déjà fait une forte impression, la première fois que j’avais posé les yeux sur lui ! De quels coins du monde étaient issus ses ancêtres, pour l'avoir doté d'un physique aussi hors du commun ?


Au fait, d'où venez-vous ? demandai-je. Vous n'etes pas irlandais.

Tout en parlant, j'avais reculé d'un pas, mal à l’aise.

Il me jeta un regard interloqué, comme s’il ne savait pas dans quelle boîte me classer, ni sous quelle étiquette, Puis après un instant de réflexion suivi d’un haussement d’épaules indifférent, il répondit :

—   Je suis basque et celte. Picte, pour être précis, je suppose que la subtilité vous échappe.






Contrairement à ce qu’il croyait, j’avais quelques notions  d’histoire. Je m’expliquais mieux à présent ses yeux  d’un noir d’encre, sa peau dorée et sa fierté ombrageuse. Je n’aurais pas cru qu’il pût exister un assemblage génétique aussi explosif !

Je compris que j’avais prononcé cette dernière réflexion à voix haute lorsqu'il me répondit d'un ton détaché !               
                                                     
— Vous venez pourtant d’en croiser un dans la rue dit-il, et il était autrement dangereux.                                                                                                     
— Je n'ai rien vu mentis-je, confuse.
[...]

—  Je ne tolère pas que l'on se moque de moi, made­moiselle Lane, et je vous prie de...
—  Oh, ça va, Barrons ! Pas la peine de monter sur vos grands chevaux le coupai-je sans la moindre politesse.
Le regard indigné qu'il me lança en disait bien plus que toutes les explications. On n’avait pas dû l’inter­rompre depuis l'époque où il était en culottes courtes. S'il en avait porté un jour...
Ravie de mon petit effet, je me dirigeai vers un coin lecture situé à quelques pas.
[…]

— Dites-moi ce que je veux savoir et je vous répondrai mais attention, pas d’entourloupe ! Vous devrez prouver ce que vous dites si vous voulez que je parle.
En un éclair, il se rua vers moi. C’était la troisième fois qu’il réalisait un tel exploit, mais je ne parvenais pas à m’y habituer. 
Était-il champion olympique de sprint ?

Les traits défigurés par la fureur, il me prit par les che­veux pour m’obliger à me lever, referma son autre main sur ma gorge et m’entraîna sans douceur vers le mur.




—C’est ça, allez-y ! Sifflai-je. Tuez-moi, qu’on en finisse. Abrégez mes souffrances !
[…]

— Vous ne savez pas ce que vous dites, grommela Jéricho Barrons.
—  Et vous, vous ne me connaissez pas.
Il éclata d’un rire incongru.
—  Regardez vos mains !
Je baissai les yeux. Dans un réflexe pour me libérer, j’avais crispé mes doigts aux ongles soigneusement vernis de rose fuchsia sur la manche de son coûteux costume, au risque d’en déchirer l’étoffe.

— Je connais les gens, mademoiselle Lane. Ils clament haut et fort qu’ils veulent mourir, ils en sont parfois sincèrement persuadés, mais au fond, ce n’est ce qu’ils désirent. À la dernière seconde, ils crient comme un cochon qu’on saigne et se débattent de tou­tes leurs forces.

Il semblait parler d’expérience. Soudain, je fus prise d’un doute. Et si, tout compte fait, Jéricho Barrons était un meurtrier ?



Il me plaqua contre le mur et m’y maintint, une main serrée autour de mon cou, tandis que son regard noir parcourait mon visage, ma gorge, mes seins qui se sou­levaient au rythme de ma respiration haletante - dans la mesure où l’on peut qualifier de respiration mes ten­tatives frénétiques pour inhaler le peu d’air qu’il m’autorisait à prendre.

Si j’avais disposé d’assez d’oxygène pour cela, j’aurais éclaté d’un rire désabusé. Que voulait-il ? Certainement pas me séduire, j’en aurais mis ma main au feu. Il n’était pas mon genre, et je n’étais pas le sien.| Au passage, je me demandais bien quel type de femme pouvait faire fantasmer un homme aussi froid et dédaigneux...

Qu’allait-il faire, à présent ? Me menacer de me vio­ler plutôt que de me tuer ? À moins qu’il n’ait l’inten­tion d’abuser de moi, puis de m’éliminer purement et simplement ?

Je vais vous poser la question une dernière fois, mademoiselle Lane, et je vous suggère de ne pas jouer avec mes nerfs. Je manque de patience, ce soir, et des affaires bien plus urgentes que la vôtre m’attendent. Qu’avez-vous vu dehors ?
Je fermai les yeux et réfléchis. Quelle ligne de conduite adopter, sachant que je n’étais pas disposée à me laisser marcher sur les pieds ?
[…]

Jusqu'à présent, je ne m'étais pas laissé impressionner. Reculer, ce serait céder. Ut il n'en était pas question.
    Rien, dis-je en rouvrant mes paupières.
    Tss, tss... Quel dommage, murmura-t-il en secouant la tête d'un air navré. Si vous n'avez rien vu, vous ne m'êtes d'aucune utilité. Si vous avez vu quelque chose, vous l'êtes. Si vous n'avez rien vu, votre vie ne vaut plus rien. Si vous avez vu quelque chose, elle...
— C’est bon, j'ai compris, fis-je, l'interrompant une fois de plus. Vous vous répétez.
    Eh bien, qu’avez-vous vu ?
    Lâchez-moi, vous m'empêchez de respirer. Il fallait que je marque un point. Question de dignité !
Lorsque mes talons touchèrent de nouveau le sol Barrons m’avait soulevée si haut que j'avais dû me tenir sur la pointe des pieds -, je frottai ma gorge dou­loureuse.
[…]
Je vous écoute.


Je me trouvais toujours entre le mur et  lui, et j’avais besoin d’air. Il m’était aussi difficile de supporter la proximité physique de cet homme que, disons celle d’ 1 d’un champ magnétique de haute intensité. Je m’écartai donc de lui en prenant bien soin de ne pas le frôler, ce qui parut l’amuser, et je me dirigeai vers le canapé. Une fois assise, je lui relatai l'expérience de la double vision que j’avais vécue, ainsi que l’intervention de la vieille femme à moitié folle.
[...]

Lorsque l’interrogatoire fut terminé, il laissa échapper un rire incrédule.
   Si on m’avait dit que l’une d'entre vous était ici, murmura-t-il, aussi ignorante qu’inexpérimentée.. C’est à peine croyable ! Et vous n’avez vraiment aucune idée de ce que vous êtes ?
         Cinglée ? suggérai-je d’un ton poli.


Il secoua la tête et se dirigea vers moi. Aussitôt, je reculais dans mon siège. Il s’immobilisa alors, un léger sourire aux lèvres,
  Vous ferais-je peur, mademoiselle Lane ?
  pas du tout, mais je n’aime pas être brutalisée.
  Vous vous en remettrez. La nuit abrite des créa­tures bien pires que moi.
Je voulus protester, mais il me fit taire d’un geste.
[…]
  Ecoutez-moi et faites ce que je vous dis. Je peux sans doute vous aider
  Vous jouez les bons samaritains à présent ? Entre nous vous avez plutôt l’air d’un mercenaire.





Son sourire se fit plus franc. Cela ne dura qu’un instant ; une seconde plus tard, il avait repris son masque impassible.
     Je ne peux pas vous laisser vous suicider sans tenter au moins un geste. Ma conscience me me le reprocherait
  Encore faudrait-il que vous en ayez une.
  Vous ne me connaissez pas, mademoiselle Lane
 Non, et je n’en ai aucune envie, Barrons D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi je m’obstine à vous demander des explications que vous êtes incapable de me donner. Je vais aller voir la police pour faire rouvrir l’enquête sur la mort de ma sœur, et je ne veux plus jamais entendre parler de vous ni de vos prétendues ombres maléfiques.
Je me levai, pris mon sac à main et mes achats, et je me dirigeai vers la sortie.
[…]

Je n’avais plus rien à faire avec Jericho Barrons. Nos routes etaient définitivement séparées.
Du moins le croyais-je fermement… Car tres bientôt nous allions devenir inseparabls, que nous le voulions ou non.
Et je vous en donne ma parole d’honneur, nous n’en avions envie ni l’un ni l’autre.


T'es sure Mac que t'en a pas envie?





mercredi 28 mars 2012

Interview de Jericho Barrons par Karen Marie Morning



Salut à toi ma petite biquette des Flandres,

Aujourd'hui je te met en ligne la fameuse interview qu'avait réalisé la créatrice de JZB. Attention ça envoie de la tartiflette mes petites chatounettes. 





C'est moi, KMM, et je suis chez Barrons, Bouquins & Bibelots où je m’apprête à interviewer Jéricho Barrons.

Je choisis ma place avec soin en m’asseyant sur le canapé Chesterfield que Mac occupe habituellement. Ça me fait bizarre de m'asseoir où elle siège d’ordinaire. Il y a un flacon de vernis rose sur la table à côté de moi et deux magazines de mode. Les foyers à gaz sont allumés. J’ai l’impression que Mac vient à peine de quitter la pièce, alors qu’en vérité, cela fait un bon moment qu’elle n’a pas mis les pieds ici. Barrons déplace une chaise près de moi. Une fois assis, il se trouve si près que nos genoux se touchent presque. Si je bouge ne serait-ce que d’un millimètre, ce sera le cas. Je résiste à l'envie de le faire. Avant de commencer l'entrevue, j’observe la librairie avec plaisir. Je vois les parties de celle-ci qui ne sont pas pleinement achevées, l'opacité à certains endroits que je n'ai pas décrits de manière détaillée. Il me semble que j'aurais peut-être dû finir de peindre le mur jusqu'au cinquième étage, peut-être même ajouter quelques chaises. Barrons émet un bruit d'impatience. Je sais ce que ce son signifie. J'ouvre donc mon ordinateur portable et débute l’interview.

KMM : Commençons par la question à laquelle tout le monde rêve que vous répondiez : Qu’êtes-vous, Jéricho Barrons ?
JZB : En ce moment, affamé.
Il m’adresse un regard qui me donne envie de lui préparer tout ce qu’il veut.








KMM : Ce n’est pas ce que je voulais dire et vous le savez très bien.
JZB : J'ai été informé que je pointais à gauche. Est-ce que ça aide?
Je refuse de regarder son entrejambe pour voir où est son paquet. Il fait avec moi ce qu'il fait tout le temps avec Mac : essayer de me distraire et de faire dévier la conversation grâce au sexe. Mais je connais chaque erreur que Mac a faite, et je ne me laisserai pas avoir comme elle. Je vais obtenir des réponses.

KMM : Êtes-vous le Roi Unseelie ? Dis-je avec une timidité feinte.
JZB : Ne pensez-vous pas que je serais capable de toucher mon livre, celui qui est issu de mon propre sang si je l’étais?
Il semble préoccupé.

KMM : Vous avez répondu à ma question par une autre question. Ce n’est pas une réponse, Barrons. Êtes-vous le Roi Unseelie : oui ou non ? J’insiste.
Ses yeux se plissent. Je refuse de me tortiller sur ma chaise. Je suis l’auteure. Je l’ai crée. Je n’ai pas besoin de me tortiller. Comme s’il avait lu dans mon esprit, il dit :
JZB : Vous pensez que vous m’avez crée, n’est-ce pas ?

KMM : Je vous ai crée, dis-je sèchement.
Peut-être qu’il y a un soupçon de vanité dans ma voix. Si je l'ai créé, je peux le contrôler, et si je peux contrôler un homme comme Barrons, alors je dois être une femme d’enfer.
JZB : Ça vous est déjà venu à l’esprit que c’était peut-être moi qui vous avais créée ?
Je reste silencieuse pendant un moment. J’ai toujours été un peu perturbée par l’énigme Zhuangzi qui consiste à savoir si Chuang Chou était un homme rêvant qu’il était un papillon ou un papillon rêvant qu’il était un homme.
Je soupçonne la réalité d’être un peu moins tangible, et de manière inquiétante plus malléable concernant les écrivains de fiction.
JZB : Ou peut-être, dit-il pour exploiter mon hésitation, que je me faufile par votre fenêtre la nuit, que je me balade dans votre chambre, vous murmure mon histoire et vous laisse croire qu'elle est une fiction. Permettez-vous de souffrir de la désillusion de ne pas tout contrôler.
Miroite moquerie dans son regard noir et durant un instant, je suis pétrifiée. Je ne pense pas avoir mis des taches d'or dans ses yeux. D’où viennent-elles ?






KMM : Je me défais de son emprise et je dis : Vous d’abord, Barrons. Pas de doute, je vous ai crée.
JZB : Vraiment. Alors, pourquoi par l'enfer sanglant, me demandez-vous ce que je suis?
Le Sahara ne peut pas être plus sec que sa voix. Je le regarde.
Pourquoi lui poser cette question ? La réponse vient instantanément. Parce ce que – j’essaie plutôt de me convaincre qu’autre chose - j'ai longtemps soupçonné que je ne contrôle pas Barrons, et que je ne le contrôlerai jamais. Il se départit de ses secrets seulement s’il en a envie et quand il en a envie – c’est-à-dire pas très souvent. Pourtant, je suis l'auteure. Malgré cela, je ne sais pas trop ce qu'il est. Je mets mon ordinateur portable de côté et me lève, irritée et indignée.

KMM : Ça y est, Barrons. Vous m'avez poussée à bout. Je vais tout leur dire, maintenant. Je vais dire toute la vérité. Leur donner tous les détails sordides de ce que vous êtes, de ce que vous avez fait et de ce que vous voulez.
Il se lève aussi. Il tourne autour de moi. Je ne l'ai pas écrit aussi grand et je le sais. Et je ne l’ai certainement pas écrit aussi attirant. Je lui ai donné des défauts tout de même. Où sont-ils? Et où sont partis ses tatouages ? Ceux sur son bras gauche ont disparu, et il y a quelque chose de nouveau sur son cou. Est-ce que ça bouge ? Il sourit et je sais que je n'ai pas écrit ce sourire. La mort sourit comme ça.
JZB : Vraiment, me murmure-t-il faiblement. Je frissonne parce que je sais - après tout, je l’ai créé – que même un murmure est dangereux lorsqu’il vient de Barrons.
Le risque si je vous ai effectivement créée, c’est que si vous devenez trop encombrante, je peux vous tuer ? Êtes-vous prête à mourir, Mme Moning ? Vous savez ce qui arrive aux indésirables, aux personnes nuisibles...
Il touche ma joue. De l’électricité grésille sous ma peau. Il suit le contour de ma mâchoire avec son doigt, avant de s'arrêter sur ma jugulaire.
Et vous êtes rapidement devenue indésirable.
Je l’observe, consternée de réaliser que je veux être la cible de Jéricho Barrons. Je veux le toucher. Je veux qu'il me touche. Je veux qu'il me regarde avec convoitise. Je suis déconcertée par cela. Comme les créations Faes, un personnage de fiction peut-il prendre vie? Changer sans le consentement de l'auteur ? Ai-je vraiment jamais su qui il est et ce qu'il est? Est-il possible qu'il se soit fait passer pour ce qu’il n’est pas depuis le début, qu’il ait trompé son propre créateur? Les lignes de la réalité deviennent floues autour de moi.

KMM : Moi aussi, je veux savoir ce que vous êtes.
JZB : Fatigué, maintenant. Où est Mac ?

KMM : Je suis celle qui pose les questions.
JZB : J’ai dit « Où est Mac ? ».
Incroyable. Il a usé de la voix. L’enfoiré ! Il vient de me faire le coup de la voix !

KMM : À Chester avec Ryodan, dis-je entre mes dents, où je l'ai quittée quand je suis venue ici pour vous interroger.
Sa main se retrouve tout à coup autour de ma gorge et je ne peux plus respirer. Mes orteils touchent à peine le sol.
JZB : Si elle le baise, vous êtes morte.
Il me libère, et je m'effondre sur le canapé. Un mouvement flou et un claquement de porte plus tard, Jéricho Barrons est parti.
Je prends quelques secondes pour me remettre de mes émotions. Avant de sortir - je ne sais pas pourquoi ça me dérange - mais je m'arrête pour éteindre les deux chauffages à gaz, comme si tout était tellement réel qu’il suffirait d’une étincelle pour réduire à néant ma librairie fictive.
Je fais un dernier tour d’horizon. Le tableau est complet !
Je m'arrête et tourne lentement. Je vois deux chaises en velours rouge sur ma droite. Bien sûr, je voulais plus de chaises dans ce lieu…
Mais je ne les ai jamais mises là.





Sources : Le site de KMM
Interview traduite par Julie  du site http://www.place-to-be.fr/.
Merci beaucoup pour la traduction




Une spéciale pour Léa

lundi 26 mars 2012

Reunion des Barrons Addict Anonyme #2


Salut à toi petite âme perdu dans les profondeurs barronesque,

Je déclare officiellement ouverte la seconde réunion des Barrons Addict Anonymes. La semaine dernière nous étions 8 courageuses à révéler notre addiction. Etaient présentes


Dimkagirl
Chouchou
Sandy
Léa
Ma.Ud
La petite rêveuse
Lety
et moi même.

Si d'autres veulent entrer dans la danse c'est toujours possible, par contre essaye de rentrer quand la musique commence à ralentir c'est toujours plus simple.

Aujourd'hui nous pouvons parler des conséquences dans la vie de tous les jours pour nous rendre compte que nous ne sommes pas seules.

"Bonjour moi c'est Jacinthe
Quand je fais une crise de barronite aigue il m'arrive d'imaginer Jericho n'importe ou : dans ma cuisine, dans mon salon , dans mon lit. Evidemment il est souvent nu et m'attend avec un pot de nutella pret à ce que je lui tartine le corps.
Le souci c'est quand je me reveille je me rends compte que j'ai tartiné ma plante verte, mon oreiller ou la queue de mon chat. 
Bonjour Jacinthe"







dimanche 25 mars 2012

Scene de sexe du point de vue de Jericho Barrons

Apres avoir remporté le tournoi pour élire l'Alpha suprême, la Karen nous a concocté une scène torride du point de vue de JZB. Elle se situe donc dans fièvre noire et tu peux aller lire la version du livre ici.
Je préfère te prévenir que ça envoie du lourd, de la grosse bûchette. Prépares toi à ce que tes papillons dans le ventre se transporte sous la ceinture.
Moi je sais pas vous mais entrer dans la tête de Jéricho Barrons c'est un peu comme si je mangeais une brioche au nutella apres avoir fait la greve de la faim. C'est le feux d'artificie buccal. Mais bon là le feux d'artifice c'est pas dans la bouche hein qu'il se trouve.





Vous pensez que vous voulez ceci. Vous pensez qu’obtenir des paroles de sexe de mon point de vue vous donnera la satisfaction dont vous êtes avides depuis le jour où vous avez réalisé qu’en dépit de toutes les mauvaises choses que vous savez à mon sujet, vous me laisseriez quand même vous acculer contre le mur d’une allée sombre, vous baiser si ardemment que vous vous briseriez, vous laisser tomber comme un sac d’os froissé, vous abandonner gisant là sans un mot tandis que je m’éloignerai, disparaissant dans les ténèbres de ma seconde peau. Vous imaginez qu’il serait suffisant de savoir ce que cela fait quand je vous touche, vous avale, vous remplis, vous traite comme l’un de ceux que je ne tuerai pas, un privilège qui n’est réservé qu’à quelques personnes de valeur. Vous imaginez que quand vous serez âgée et que la mort se rapprochera, du sexe avec moi dans une allée sombre sera le souvenir qui vous fera sourire et vous sentir extraordinaire : qu’en dépit de vos nombreuses lâchetés, vous aurez dansé une fois dans votre vie sur un câble tendu au-dessus du Grand Canyon, c’était l’extase, vous avez survécu, et durant ces instants vous vous êtes sentie si sacrément vivante.



Vous voulez du sexe de mon point de vue car vous pensez obtenir des réponses, et vous avez déjà réfléchi à ce que ces réponses pourraient être. Avertissement : à chaque fois que vous posez une question, vous assumez un risque. Vous devez être prête à toute réponse possible. Les gens ne le sont jamais. Souvenez-vous de ce que j’ai dit à propos des mots. Les actions parlent. Les mots n’ont aucune valeur. Vous croyez découvrir en moi une veine de vulnérabilité, une marbrure de sensibilité remarquée seulement par vous car vous êtes spéciale, alors vous pourrez proclamer : « Tu sais, le passé tortueux de Barrons a fait de lui un monstre mais seulement car il a trop souffert. On comprend qu’il vive avec pour seul loi la sienne – une loi violente, sanglante et inconscience – mais le pouvoir guérisseur de mon amour rétablira son humanité détruite! ».



Rétablir signifie rendre une chose qui a été prise. La mienne ne l’a pas été. Faites de cela ce que vous voulez. Et pour votre gouverne (allez-vous faire foutre, madame Moning), Barrons n’est pas mon véritable nom. Mais vous pouvez continuer à me désigner par celui-ci. Pour le moment.







Vous vous accrochez à sept mots naïfs que j’ai jadis prononcés : « C’est toi qui me quittes, fille Arc-en-Ciel ». Vous leur avez insufflés tellement de sens, une telle promesse de potentiel. Souvenez-vous de ce que j’ai dit à Fio. Les femmes répètent cette erreur depuis la nuit des temps : tomber amoureuse du potentiel d’un homme. Nous voyons rarement les choses de la même manière, et nous soucions encore plus rarement de les réaliser.

Vous leur avez promis du sexe de mon point de vue. Devrais-je vous tuer maintenant ou prolonger les choses et vous faire souffrir? Vous tenez une chose au-dessus de ma tête. Je vous méprise pour cela mais nous avons atteint une sorte de trêve. Je vais coopérer. En majeure partie. Pour le moment.





- Qui est-ce ?

2 heures du matin. Les humains dorment. Sa voix à travers la porte est ensommeillée, douce, teintée d’un accent du sud et jeune. Si foutrement jeune. Innocente. Dans mon zoo, MacKayla Lane est une créature exotique.

- Jéricho Barrons.

- Que voulez-vous ?

Toute trace de sommeil a disparu de sa voix. Elle ne sonnerait pas plus éveillée si elle était tombée sur un serpent dans son lit.

Je ris silencieusement, sans joie. C’est plus qu’elle ne peut supporter.

- Nous avons des informations à échanger. Vous voulez savoir ce que c’est. Et je veux savoir ce que vous savez à propos de lui.

- Vous êtes un homme intelligent, n’est-ce pas ? Je m’en étais aperçue à la boutique. Qu’est-ce qui vous a pris autant de temps?

Le sarcasme échoue à masquer la peur dans sa voix. Je choisie mes prochains mots avec soin. Je veux qu’elle ouvre la porte de son libre arbitre, qu’elle m’invite à entrer. Cela a de l’importance pour moi, cette courtoisie.

- Je n’ai pas l’habitude de quémander. Ni celle de marchander avec une femme.

Elle reste silencieuse durant un moment, appréciant ma réponse, le fait que je l’ai placée dans la catégorie des femmes avec lesquelles je suis disposé à marchander. Cela lui donne l’impression d’avoir un minimum de contrôle sur la situation – comme si j’étais une “situation”. Ce qui se tient devant le pas de sa porte est un putain de cataclysme. Les mots. Pourquoi demandent-ils toujours des mots? Pourquoi croient-ils sans cesse en eux ?

- Eh bien, il va falloir vous y habituer, mon vieux, parce que je ne reçois d’ordres de personne. Et je ne donne rien gratuitement.

Elle m’a appelé « mon vieux ».

Je pourrais la tuer avant d’avoir fini de l’interroger rien que pour cela.

- Avez-vous l’intention d’ouvrir cette porte, mademoiselle Lane, ou allons-nous converser dans le couloir où n’importe qui pourrait nous entendre ?

La formalité la fait me percevoir plus vieux que je ne le suis, moins dangereux. Je jouerai n’importe quel rôle pour entrer.

- Avez-vous vraiment l’intention d’échanger des informations ?

- Oui.

- Et vous répondrez en premier à mes questions ?

- Je vous le promets.

Si foutrement crédule.

- Nous pouvons parler à travers la porte.

Dans ses rêves. Mon sexe n’est pas si long. Je suis venu ici pour deux choses. Je ne partirai pas sans elles.

- Non.

- Pourquoi pas ?

- J’ai besoin de discrétion, mademoiselle Lane. Ceci n’est pas négociable.

- Mais je …

- Non.

- Comment m’avez-vous retrouvé ?

Les ressorts du lit qui grincent. Le son d’un jean qu’on enfile.

- Vous vous êtes procuré les services de location d’un moyen de transport à mon établissement.

- Là d’où je viens, on appelle ça un taxi. Et une librairie.

Est-ce que c’est une pointe de tempérament ? Y-aurait-il du cran sous ce duvet ?

- Là d’où je viens, on appelle cela avoir des manières, mademoiselle Lane.

- Vous pouvez parler, grogne-t-elle. Ce n’est pas ma faute. Être menacée fait ressortir le pire en moi.

Elle ouvre la porte. Un regard à l’extérieur. Une frêle chaîne au travers. Je pourrais la briser en un clin d’œil.

Baiser, je pense. Juste ça. Dans une multitude de positions variées, le tout formant un énorme bordel. Que je sois maudit si je veux cette … cette … imbécile nouveau-née. Et qu’elle soit maudite si je la prends. Et je ne m’en irai pas. La laisser partir de ma boutique était déjà une assez mauvaise chose. J’aurais dû tuer le chauffeur. Prendre ce que je voulais à ce moment-là. Innocente. Douce. Une bonne odeur. Encore pleine de sommeil. Le fouillis de ses cheveux blonds une invitation pour un poing. Je les vois couler au bas de son dos, frôler les courbes de ses fesses. Moi sous elle, derrière elle. M’enfonçant en elle. Que fera-t-elle ? Que dira-t-elle ? Comment résonne-t-elle quand elle jouit ? Est-ce qu’elle perd, comme la plupart des femmes, une partie de son âme dans le sexe ? La laissant sur le côté durant l’acte ? Baiser.

- Puis-je entrer ?

Je ne souris pas. Mes sourires ne détendent pas les gens.

- Je ne vous aurez pas laissé monter ici.

Ses yeux sont verts, coléreux. Ses seins sont durs. Le désir est absurde. Il frappe dans les endroits les plus étranges, dans les moments les plus singuliers. Elle ne se rend même pas compte qu’elle le ressent. Elle a érigé une barricade de convenance et de mensonges entre nous. Je méprise le genre de femmes qu’elle est. Je répugne sa douce et rose innocence. Mon corps n’est pas d’accord. Je me demande, pourquoi elle ? Pourquoi pas, disons, un lampadaire pour tout ce que nous avons en commun ? Elle est des rubans de soie et de satin. Je suis de la viande crue et des lames de rasoirs. Je n’ai jamais été attiré par mon opposé. J’aime ce que je suis.

- Vos seins sont durs, je murmure, lui laissant le choix d’entendre, ou de prétendre ne pas avoir entendu.

Elle cligne des yeux, secoue la tête.

- Comment êtes-vous entré ?

Ah, l’oreille humaine possède des filtres remarquables.

- Je leur ai dit que j’étais votre frère.

- Bien trouvé. Parce que la ressemblance physique entre nous est tellement frappante.

La dentelle de de son haut de pyjama se soulève à chaque respiration. Elle tremble, essayant de le cacher. Je regarde par-dessus son épaule la petite pièce. C’est à peine mieux qu’une chambre à l’heure. Il ne me faudra pas longtemps pour obtenir ce pourquoi je suis venu. Les affaires d’abord.

- Eh bien, mademoiselle Lane.

- Je réfléchis.

- Ne vous faites pas mal.

- Ne soyez pas un âne.

- Vous avez jusqu’à trois avant que je ne parte. Deux.

- Oh, c’est bon. Entrez, lâche-t-elle.




Je souris alors, mais je ne me le permets que parce qu’elle a fermé la porte pour enlever la chaîne et ne peut pas me voir. Elle l’ouvre et recule. Je remarque là qu’il y a peu de différence entre le déverrouillage d’une chaîne et l’écartement des jambes d’une femme. Comme s’ils ne pouvaient jamais barrer qu’une seule entrée. C’est une maladie nommée espoir. Les femmes en souffrent considérablement.

Elle repousse la porte contre le mur. Elle imagine qu’elle est plus en sécurité. Je ne m’ennuie pas à la fermer. Cela viendra plus tard. Elle repousse du bout des orteils un tapis et un soutien-gorge sous le lit. Je verrai bien plus que ça avant de partir.

- Alors, de quoi s’agit-il ? Non, attendez – comment l’épelez-vous ?

Je décris un cercle autour d’elle. Elle pivote tandis que je rôde, peu désireuse de me tourner le dos. Je vais l’avoir, de toute façon. De toute les façons.

- S-i-n-s-a-r.

- Sinsar ?

- Shi-sa. Shi-sa-du

Je continue à tourner. J’aime la façon dont son corps bouge. Si elle regarde en bas, elle verra que ma veste est ouverte et que mon costume peine à dissimuler combien je suis dur. Son regard est fixé sur mon visage. Peu le garde à cet endroit.

- Oh, c’est tellement logique. Et le “du” ?

J’arrête de tourner en rond, faisant face à la porte. Elle s’immobilise, dos à l’entrée. Trois pas nous séparent. Je peux la ressentir. La sentir.

- D-u-b-h.

- Dubh pour do ? Et les pubs, faut-il les appeler poos ?

- Dubh est un mot gaélique, mademoiselle Lane. Pub ne l’est pas.

- Je plaisantais.

- Rien de ce qui concerne le Sinsar Dubh n’est de matière à plaisanter.

- Vous m’en direz tant. Alors, quel est donc le plus grave des graves ?

Désinvolte. Elle n’a rien à faire ici. Fio avait raison.

« Ce serait clément, Jéricho. Tue la rapidement avant qu’un des autres ne la torture pendant des jours avant de lui arracher la gorge.

Est-ce que clémence ressemble à mon putain de prénom ?

Fais le pour moi, Jéricho. Je ne supporte pas la pensée de ce que l’un d’eux pourrait lui faire.

L’un d’eux ? Ou bien moi, Fio ? Quelle pensée ne supportes-tu pas ? »

Je vis le regard dans ses yeux.

« Jéricho, comment peux-tu vouloir cette …. cette… cette enfant stupide et écervelée! Que pourrait-elle bien t’offrir ? »

- Trop longtemps, fis-je.

Fiona était avec moi depuis trop longtemps.

- Quoi ? dit-elle, l’air ébahi.

Je suis soudain furieux que MacKayla Lane soit venue dans ma ville, qu’elle pense pouvoir jouer sur le même terrain que moi et les miens, qu’elle soit devenue mon problème.

- Rentrez chez vous, mademoiselle Lane. Soyez jeune. Soyez belle. Mariez-vous. Faites de jolis bébés. Vieillissez auprès de votre beau mari.

- Oh, allez au diable, Jéricho Barrons! Dites-moi ce que c’est. Vous avez dit que vous le feriez.

- Si vous insistez. Ne soyez pas sotte. N’insistez pas.

- J’insiste. Qu’est-ce que c’est ?

- Dernière chance.

Pour beaucoup de choses.

- Dommage. Je ne veux pas d’une dernière chance. Dites le moi.

Je mentais de toute manière. Sa dernière chance était sa première. Elle a passé le seuil de ma porte.

- Le Sinsar Dubh est un livre.

- Un livre ? C’est tout ? Juste un livre ?

- Au contraire, mademoiselle Lane, ne faites jamais cette erreur. Ne pensez jamais qu’il soit juste un livre. C’est un manuscrit extrêmement rare et ancien, que de nombreuses personnes tueraient pour posséder.

- Vous aussi ? Vous tueriez pour l’avoir ?

- Absolument. Quiconque et quoi que ce soit qui se mette en travers de mon chemin. Je l’ai toujours fait. Je le ferai toujours. Reconsidérez-vous votre séjour, mademoiselle Lane?

- Absolument pas.

- Vous rentrerez à la maison dans une boîte, dans ce cas.

- C’est une autre de vos menaces ?

- Ce n’est pas moi qui vous y mettrais dedans.

- Qui le fera ?

- J’ai répondu à votre question, maintenant c’est à votre tour de répondre à la
mienne. Que savez-vous à propos du Sinsar Dubh, mademoiselle Lane ? Dites le moi. Et pas de mensonge. Je le saurai.

Je pourrais utiliser la Voix, la forcer à tout me révéler. Mais il y a peu d’amusement là-dedans.

- Ma sœur étudiait ici. Elle a été tuée il y a un mois. Elle m’a laissé un message juste avant de mourir, me disant que je devais trouver le Sinsar Dubh.

- Pourquoi ?

- Elle ne l’a pas précisé. Elle a juste dit que tout dépendait de lui.

- Où est ce message ? Je veux l’entendre par moi-même.

- Je l’ai effacé par erreur.

Son regard fuit sur le côté.

- Menteuse. Vous ne feriez pas une telle erreur avec une sœur dont vous vous souciez suffisamment au point de mourir pour elle. Où est-il ? Si vous n’êtes pas avec moi, mademoiselle Lane, vous êtes contre moi. Je n’ai aucune pitié pour mes ennemis.

- J’ai déjà donné une copie de cet enregistrement aux Gardai de Dublin. Ils travaillent afin de retrouver l’homme avec lequel elle avait une liaison.

De nouveau, son regard se perd.

- Donnez-moi votre téléphone.

- Vous pouvez toujours rêver. Mais je vais le mettre sur haut-parleurs.

Elle passe le message. Son regard ne quitte pas mon visage. Les choses que je pourrais lui apprendre … si elle pouvait y survivre.

- Connaissiez-vous ma sœur?

Je secoue la tête dans un signe négatif silencieux.

- Vous étiez tous les deux après ce « livre extrêmement rare ». Et pourtant vous ne vous êtes jamais croisés?

- Dublin est une ville d’un million de personnes, sans compter celles qui viennent chaque jour pour travailler et les flots ininterrompus de touristes, mademoiselle Lane. Ce qui serait étrange, c’est que nous nous soyons rencontrés. Que voulait-elle dire par "tu ne sais même pas qui tu es" ?

- Je me pose moi-même la question. Je n’en ai aucune idée.

- Vraiment ?

- Pas la moindre.

- Hum… C’est tout ce qu’elle vous a laissé ? Un message ?

Elle acquiesce.

- Rien de plus ? Aucune note, ou paquet, ou quoi ce soit de la sorte ?

Elle secoue la tête. Je peux lire dans ses yeux. Profondément. Et là, une hilarité cachée. Elle vient juste de se moquer de moi. Mon sexe durcit.

- Et vous n’avez aucune idée de ce qu’elle entendait par le Sinsar Dubh ? Votre sœur ne s’est pas confiée à vous ?

- Je croyais qu’elle le faisait. Apparemment, j’avais tort.

- Qu’entendait-elle par « eux » ?

- Je pensais que vous pourriez m’éclairer sur ce point.

- Je ne suis pas l’un d’entre « eux », si c’est ce que vous insinuez. Beaucoup sont à la recherche du Sinsar Dubh, des individus comme des factions. Je le veux également, mais je travaille seul.

- Pourquoi le voulez-vous ?

- Il n’a pas de prix. Je suis un collectionneur de livres.

- Et cela vous rend prêt à tuer pour lui ? Qu’avez-vous l’intention de faire avec ?
Le vendre au plus offrant ?

- Si vous n’approuvez pas mes méthodes, restez hors de mon chemin.

- Parfait.

- Parfait. Qu’avez-vous d’autre à me dire, mademoiselle Lane ?

- Rien.

Elle désigne la porte d’un coup de menton.

Je ris.

- J’ai l’impression que je suis congédié. Je n’arrive pas à me rappeler la dernière fois où je l’ai été.

Laissons-la imaginer que je parte. Il est temps de fermer la porte.

Je l’ai presque dépassée, je suis presque à la porte, quand je l’attrape et plaque son dos contre mon corps. Le dos de son crâne cogne contre ma poitrine. Ses dents s’entrechoquent. Elle émet un son étranglé, proteste, et un autre son plus guttural qui n’a rien à voir avec une protestation. Mon bras l’encercle sous la poitrine.



Je peux sentir quand une femme veut baiser. Je l’ai senti dans ma boutique. Je le sens maintenant. Elle ne peut pas encore s’en rendre compte – elle ne peut certainement pas s’en rendre compte, ne peut admettre ce qu’elle veut. Mais son corps sait. Le désir est une chose du sang. Il n’a pas besoin de la tête ou du cœur. Sa peau est douce et rose. Son sang est rouge brûlant.

- Qu’est-ce que vous faites ?

- Besoin d’un foutu manuel ?

Je me presse durement contre ses fesses.

- Vous vous foutez de moi ! Vous n’êtes pas du tout mon type et vous êtes … vous êtes… quel âge avez-vous de toute manière ? Eh !

- Votre odeur dit le contraire.

J’inhale. Bien plus suave en étant plus près.

- Mon odeur ? Comme si vous pensiez pouvoir sentir – vous pensez que je – oh ! Laissez-moi partir ! Maintenant ! Lâchez-moi ! Je vais crier !

- Vous crierez sans aucun doute. Je vous le promets.


Sous mon bras, son cœur s’emballe, elle respire vite et fort. L’excitation sexuelle altère les lignes de son corps, l’unifie en de nouvelles lignes contre le mien. La colonne vertébrale d’une femme change quand elle veut baiser, un subtil et souple déplacement de la base, une courbe plus vive dans le creux où le dos rencontre les fesses. Les seins se tendent et s’élèvent, l’angle de la mâchoire change alors que la bouche se prépare et que les muscles se raidissent. J’ai étudié les humains durant une petite éternité. L’intention infuse chacun de leurs mouvements. Des plans de route pour leur navigation interne, recouvrant toute leur peau. Nés pour être esclaves.

- Vous délirez. Je ne vous veux pas. Sortez de ma chambre.

- Alors vous voulez retourner ramper dans votre lit, pleurer pour la sœur que vous avez perdue et broyer du noir sur votre propre sottise ? Gribouiller vos stupides plans et complots de vengeance ? Vous ne savez même pas ce que ce mot signifie.

Mais elle pourrait l’apprendre.

- Êtes-vous si pressée d’être seule avec votre chagrin ? Est-ce un tel compagnon de lit ? Quand vous êtes-vous perdu pour la dernière fois dans une bonne et dure baise, mademoiselle Lane ? L’avez-vous déjà fait ? Je pense que cela a toujours été doux, gentil et propre. Et quand c’était fini, vous restiez allongée là à vous demander pourquoi le monde faisait une telle agitation autour de ça.

- Vous êtes fou ! Vous le savez, n’est-ce pas ? Vous êtes complètement fou. Comment osez-vous venir ici, me menacer, me malmener, puis essayer de coucher avec moi ? Et plaisanter sur du sexe parfaitement bon !

- Je n’ai aucun désir de coucher avec vous. Je veux vous baiser. Et il n’y a rien de mieux que du sexe parfaitement bon. Si c’est « parfaitement bon », je me moque d’une voix de fausset, on devrait lui tirer une balle dans la tête et le charger de toute la misère du monde. Soit le sexe vous fait prendre votre pied, soit il n’est pas assez bon. Vous voulez que je vous fasse prendre votre pied, mademoiselle Lane ? Allez. Faites-le. Soyez une grande fille.




Son corps entier se crispe entre mes bras.

- Je ne vous apprécie même pas.

- Moi non plus. Mais mon sexe est dur et vous êtes humide.

- Vous ne pouvez pas savoir ça !

Ma main glisse jusqu’au bouton du haut de sa fermeture éclair.

- Vous voulez que je le prouve ? Si vous persistez à me mentir, vous ne me laissez pas le choix.

Je fais sauter le premier bouton, puis le second. Sa colonne vertébrale se transforme contre moi, plus courbée, plus souple. Le corps humain est remarquable.

- Êtes-vous humide, mademoiselle Lane ? Oui ou non ?

Comme elle ne répond pas, je fais sauter le troisième bouton.

- Faisons un marché. Je vérifie et si vous êtes sèche, je partirai.

Elle siffle.

- Répondez à la question.

- Ce ne sont pas vos affaires.

- Dites-moi d’arrêter.

Je fais sauter le quatrième bouton. Il n’en reste plus qu’un.

- Je vous haïs.

- Je peux vivre avec ça. Avez-vous déjà baisé depuis que votre sœur a été assassinée ? Laissez-vous allez, mademoiselle Lane. Pour une fois dans votre petite vie si limitée, laissez la baise prendre le dessus.



Elle se transforme soudain en acier entre mes bras. Elle me repousse avec ses hanches, pivote et tourne dans mes bras, plaque ses mains contre ma poitrine et m’envoie un coup de genoux dans le bas-ventre. Tout du moins, essaie. Je la bloque d’un genou à la dernière seconde.

- Vous ne savez rien de moi !

Sa poitrine se soulève, son pouls bat sauvagement à sa gorge.

- J’en sais plus que ceux que vous appelez vos meilleurs amis. Je vous vois.

- Vraiment ?

Sa mâchoire ressort. Quelque chose brille profondément dans ses yeux. Je m’immobilise. Qu’est-ce que c’était ? Quelque chose de très différent de ce qu’elle montre à la surface. Je ne m’y attendais pas. Intéressant.

- Et que voyez-vous, au juste ? gronde-t-elle pratiquement.

- Une femme qui a vécu toute sa vie dans une cage. Et qui hait cela. Vous vous ennuyez là-dedans, n’est-ce pas ? Attendant que la vie arrive. Et quand elle est finalement passée, elle vous vole ce que vous aimiez le plus. Alors reprenez-vous. Explosez. Volez en éclat.

Elle me fixe en levant les yeux, humidifie ses lèvres.

- Criez. Maudissez. Déchaînez-vous. Libérez tout contre moi.

Je fais un pas en avant, pose ma main durement entre ses jambes, frotte avec ma paume. La chaleur qu’elle dégage est étonnante.

- Dites-moi d’arrêter.

Elle reste immobile un long moment. Finalement, elle secoue la tête.

Je ris.

J’enfonce ma main dans son pantalon, le cinquième bouton saute et résonne sur le sol, je pousse mon doigt en elle et ses genoux s’affaissent tandis que des pinces se referme sur moi. Elle est tellement mouillée. Nous finissons ensemble sur le sol.

- Je suis malade de me sentir comme cela, siffle-t-elle. Je hais ma vie. Je déteste chaque facette de celle-ci !

Elle m’étrangle avec ma cravate, maladroite dans sa hâte à me l’enlever. Vivant toujours dans le monde où les hommes se déshabillent complètement, et les filles s’allongent sur le dos et attendent. Seules deux choses ont besoin d’être nues.

- Laissez la cravate. Défaites mon pantalon.

Elle le tire si brusquement pour l’ouvrir qu’elle casse la fermeture éclair de mon costume à dix mille dollars. Je la prends par la taille de son jean et l’en extrait. Elle se relève pour se tourner mais je suis derrière elle. Je la repousse contre le sol.

- Restez là. Je vous veux ainsi.

- Mais vous avez dit que je pourrais …

- Votre tour viendra après.

- C’est pour moi tout ça, vous vous rappelez ? C’est ce que vous m’avez dit. Je veux ce que je désire maintenant.

- Essayez, mademoiselle Lane, essayez seulement.



À sa décharge, elle le fait. Mais je suis plus fort. J’obtiens ma manière le premier, non pas qu’elle s’en plaigne d’après le bruit qu’elle fait. Le poing dans ses cheveux, j’écarte ses jambes aussi largement que possible, l’écrase contre le sol. Plus tard, je la prendrai sur les mains et les genoux. À cet instant, j'ai besoin qu’elle soit aussi immobile que possible. Je fouille entre ses jambes et elle émet un son choqué. Luisant de toute cette humidité qu’elle n’était pas supposée avoir, je m’enfonce en elle. L’air explose entre nous. Elle arque le cou et crie. Je ne bouge pas durant un bout de temps. Bouger me ruinerait royalement en ce moment précis.

Elle rue sous moi.

- Bougez, espèce de bâtard !

- Quand je serais prêt.

Je referme mes mains autour de ses côtes. Elle se débat. Elle aura des marques au matin. Quelques souvenirs haïs remontent à la surface. Mon sang se fige. Je suis encore plus dur. Je commence à bouger, perd la notion du temps. Quatre heures ressemblent à quatre minutes. Pour quelque chose de si doux, elle prend sa baise très durement. Je la goûte. Je pourrais la dévorer vivante. Elle me prend dans sa bouche. Je referme mes mains autour sa tête. Je ne la laisserai peut-être pas partir. Luisant de sueur, je la souille avec révérence. Ou la révère en la souillant. Chaque. Pouce. D’elle. De son putain de corps. Elle aime ça. Aucun contrôle retenu avec cette femme. Je n’aurais pas cru cela d’elle. Et elle sait crier…

Des heures plus tard, je roule sur le dos, plie les bras derrière ma tête et la laisse diriger son monde. Qu’elle soit maudite si elle ne le fait pas.



Sa tête est rejetée en arrière, son dos arqué, elle est inconsciente des règles, de l’ordre moral, à tout sauf à ses impératifs internes.


Je pars juste avant l’aube.

À la porte, je me retourne et la regarde. Puis secoue la tête. Elle me tourne le dos. Elle a enroulé un drap autour d’elle.

- Mac.

Elle se retourne lentement et je jure dans ma barbe. Déjà, elle se met à changer. Cela a débuté quand j’ai commencé à remettre mes vêtements. Maintenant, c’est presque total. Ses yeux sont différents. Prudents, teintés de cette émotion humaine que je méprise par-dessus tout : le regret. J’avais tort. Elle n’était pas prête. Pas encore.

D’ici midi, elle me détestera. D’ici ce soir, elle se sera convaincue que je l’ai violée. D’ici demain, elle se haïra elle-même.

Je traverse la pièce, plaque une main sur sa bouche et j’écrase sa poitrine avec mon bras, compressant ses poumons pour qu’elle ne puisse plus prendre sa respiration. Elle vit à ma discrétion. Je peux lui prendre son souffle. Je peux le lui rendre.
Je m’interroge, acculée au pied du mur, dépouillée de toutes défenses, testée au-delà de l’endurance, que pourrait devenir MacKayla Lane?
Je presse ma bouche contre son oreille. Mes mots sont doux.

- Rentrez chez vous, mademoiselle Lane. Vous n’avez rien à faire ici. Ne mêlez pas les Gardai à tout ceci. Cessez de poser des questions. Ne cherchez plus le Sinsar Dubh ou vous mourrez à Dublin. Je ne l’ai pas chassé aussi longtemps et je ne suis pas arrivé si près du but pour laisser quiconque se mettre en travers de mon chemin et tout faire foirer. Il y a deux sortes de gens dans ce monde : ceux qui survivent quel qu’en soit le prix, et ceux qui sont des victimes nées.

Je lèche la veine qui palpite sur le côté de son cou. Son cœur bat comme un lapin effrayé. La peur ne m’excite pas. Pourtant mon sexe est à nouveau si dur que s’en est douloureux. Je devrais finir tout cela ici. Déchirer sa gorge, la laisser morte dans son appartement petit et sombre. Peut-être que je la tuerai demain. Peut-être que je l’enchaînerai dans ma librairie durant un moment. Je vais lui donner une seule chance de s’enfuir. Si elle reste, je suis absout de toutes responsabilités quoi qu’il lui arrive.

- Vous, mademoiselle Lane, êtes une victime, une agnelle dans une cité de loups. Je vous donne jusqu’à neuf heures du soir, demain, pour vous tirer de ce pays et hors de mon chemin.

Je la laisse partir et elle s’effondre sur le sol.

Puis je me penche sur elle, touche son visage, murmure les mots anciens d’un sort druidique et quand j’en ai terminé, les seuls souvenirs qu’elle retient de cette nuit sont la conversation et la menace. Elle ne saura jamais que ce soir, elle fut mienne.






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Alors madame Moning, vous avez eu ce que vous vouliez. Était-ce assez bien pour vous ? Sotte idéaliste. Vous m’avez fait confiance pour vous donner des mots. Maintenant, vous avez le même problème que quiconque qui en réclame.

Vérité ?

Ou mensonge ?



Merci à boulevard des passions pour cette sublime traduction.

ET si jamais tu veux retrouver la scène originale avec la fameuse voix, tu te souviens celle qui te hérisse les poils de jambes que tu as laissé en jachère pendant l'hiver c'est ici que ça se passe

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Alors tu es toujours vivante où tu viens de te noyer dans ta propre inondation vaginale?

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