mardi 19 juin 2012

Jericho Z Barrons et l’Ondine sibylline #11 par Erika Cazaux

Salut mon crapeau,

Alors tout d’abord mea culpa pour ce retard dans la publication de la fanfiction d'Erika. Je m'auto flagelle avec mon vieux bambou Ikea qui tire la tronche depuis une semaine. 
J’espère que tu n’étais pas trop à cran de connaitre la suite et que tu ne t'ai pas arracher tes poils de cul avec les dents à force d'attendre. Du coup  j'essayerais de me rattraper cette semaine, non pas en te recollant ta chevelure anale mais plutot en te concoctant un programme qui te donnera envie de danser YMCA nue sous la pluie avec ta vieille chatte minette et ton poisson rouge.
Alors heureux?


EXTRAIT 10


Made in @ceres

 PRÉSENTATION

L’idée d’écrire cette fanfiction est née de mon envie d’apprendre à connaître Jericho Z Barrons, si toutefois cette nomination est correcte…, car comme vous le savez, tellement de questions restent en suspens !!!
Et en attendant que Karen Marie Moning nous offre des informations supplémentaires le concernant, je ne peux réprimer l’errance de mon Imagination qui ne cesse de tenter de percer le mystère Barronesque. Alors certes celle-ci prend de grandes libertés et divague à souhait, mais je souhaiterais vous faire partager la représentation que je me fais d’une des premières relations sentimentales qu’aurait pu vivre cet Homme.
Cette fanfiction met en scène une véritable rencontre amoureuse semée de diverses embûches, dont l’issue pourrait bien être tragique…

Au travers de cette histoire principalement charnelle et sentimentale, je voudrais témoigner de la dimension à la fois sensuelle, sauvage voire bestiale que je prête au Jericho Z Barrons de mes fantasmes.
Je vous proposerai donc tout au long du récit des descriptions de ses contemplations et de ses ressentis. J’ai envie de me risquer à décrypter le psychisme si complexe et probablement torturé de celui-ci.
Ses sentiments pourront parfois être différents de ceux éprouvés aujourd’hui. Il me paraît évident que le vécu de ses 500 dernières années lui a laissé des traces sur ce qu’il peut être aujourd’hui. C’est pourquoi en certaines occasions, vous pourrez être déroutées par une attitude, un geste ou une parole du Barrons de ma rêverie. Celui que nous connaissons de la plume de Karen Marie Moning est mûr de plus d’un demi-millénaire. Mais auparavant, qui et comment était-il ?
Comme sa créatrice, je ne préfère pas entrer directement dans son esprit, de toute manière il ne me laisserait pas faire…, d’où la distance choisie par le point de vue narratif omniscient. Cependant, je vous rassure tout de suite, insidieusement, je vais essayer de m’introduire dans cette carapace…
Enfin, l’emploi du présent dans certains passages est volontaire, il montre qu’en 2012 certaines caractéristiques de Barrons sont toujours les mêmes, notamment au niveau de sa beauté et de son charisme légendaires, de son arrogance, de sa détermination, de sa virilité ainsi que de ses pulsions et besoins sexuels démesurés.

L’évolution actuelle de l’histoire me laisse supposer que la fanfiction devrait être composée d’une dizaine d’extraits. Comme j’écris au fur et à mesure, je ne peux être plus précise pour l’instant.

Puisse notre aventure nous permettre de rencontrer Barrons dans son essence…
Erika
♥♥♥



Jéricho Z Barrons et l’Ondine sibylline

Extrait n°11

De mi-septembre à mi-octobre 1512

Barrons supportait de moins en moins les innombrables tentatives de séduction de Hawk de celle qui était à l’origine de la création d’une fente émotionnelle chez lui.
De la vision majestueuse de cette jeune femme envoûtée par un océan déchaîné un mois et demi auparavant, avait jailli une semence sentimentale qui depuis, n’avait cessé de germer. Ce ferment, bien qu’au départ, pas plus épais qu’un grain de sable, avait enrayé à jamais le vide émotionnel de Barrons et attisé un fonctionnement affectif quasi-inexistant jusqu’alors.

De chaque rencontre inopinée, Barrons n’en sortait pas indemne, il sentait sa forteresse faiblir à chaque sourire qu’Arielle lui adressait. C’était sans évoquer l’effet que sa douce, chaude et chantante voix produisait sur lui lorsqu’elle le saluait des désormais quotidiennes : « Meilleures salutations Lord Barrons », dont elle ne manquait rarement d’accentuer le patronyme. Ils n’avaient guère échangé davantage que des platitudes depuis qu’il s’était montré odieux envers elle lors de leur officielle mais néanmoins factice présentation, mais c’était largement suffisant pour le troubler.

Barrons ne cessait d’observer Arielle en catimini. Il se faisait suffisamment discret pour ne pas qu’elle s’aperçoive de sa présence, mais il occupait la majeure partie de ses journées à la suivre. Il souhaitait percer la magnanimité de cette jeune femme. Il avait ce besoin viscéral d’appréhender les raisons de cette obsession qui l’avilissait. Il présumait qu’une fois avoir pénétré ce mystère, il redeviendrait le même homme qu’avant cette infortune rencontre. Bref, Barrons se leurrait encore, mais il lui fallait du temps pour admettre l’inacceptable.

Au détour d’une de ses excursions devenues indispensables afin de diminuer la tension qui le submergeait, lors d’une après-midi ensoleillée, Barrons avait découvert la jeune naïade, seule, s’immerger dans l’eau. Il était alors trop loin pour la reconnaître et voir ce qu’il en était exactement. Mais, cette scène lui avait aussitôt rappelé la vision vécue le jour du retour de Hawk ! Il pensa alors qu’il était fort probable qu’il n’ait finalement pas rêvé cette jolie nymphe des eaux quelques jours auparavant. Au demeurant, même si pour la deuxième fois sa petite voix lui avait soufflé l’identité de la belle, lorsqu’il avait à nouveau entraperçu la jeune femme, il avait préféré ignorer ce murmure. Et, le temps qu’il se rapproche, comme la première fois, ce mirage s’était dissipé.
Le lendemain, sans oser honnêtement se l’avouer, il avait fait en sorte de justement se retrouver suffisamment proche du Loch vers la même heure. Une partie de lui découvrit avec une stupeur simulée que l’ondine, n’était autre qu’Arielle, mais ce ne fut pas son unique surprise ce jour-là ! L’autre partie de lui en revanche, par cette victoire, gagnait du terrain dans sa conquête d’un intervalle émotionnel.
En effet, Arielle profitait des derniers instants de chaleur de l’été fléchissant, pour se baigner, dès que le temps le lui permettait, dans les eaux profondes d’un Loch protégé par une grande végétation. Seules quelques personnes connaissaient l’existence de ce bassin, elle se pensait donc absolument hors d’atteinte des regards malavisés. Elle, elle l’avait découvert tout à fait par hasard, enfin…, disons que son intuition l’avait conduite à travers la forêt jusqu’à cette trouée débouchant sur un minuscule Loch totalement inondé de lumière irradiante.
Il était donc parfaitement reculé et, les premiers temps, avant de ne se dévoiler si impudemment, Arielle s’était assuré qu’aucun visiteur ne parvienne jusqu’à ce lieu étouffé par la futaie de chênes. Elle ne se justifiait toujours pas son besoin incontrôlable de s’approcher de la bordure d’étendue d’eau. Il lui arrivait souvent de se promener également vers la côté, mais celle-ci était trop exposée pour risquer de s’enfoncer dans les vagues. D’autant plus qu’après une baignade, il lui fallait se prélasser nue un instant aux rayons du soleil pour sécher avant de ne pouvoir revêtir sa tunique et ses sandales. Elle appréciait grandement la chaleur de ce luminaire sur sa peau dépouillée de tout artifice, pourtant inexplicablement, celle-ci demeurait toujours aussi laiteuse.
Donc, alors que ce jour-là Barrons se terrait à l’abri d’un boqueteau jouxtant le Loch, depuis maintenant une heure et que le soleil était à son zénith, il fut témoin d’une scène qui se grava éternellement dans sa mémoire, aussi dense soit-elle !
Autant il ne fut pas si étonné de constater que la naïade n’était autre qu’Arielle, sa petite voix n’avait cessé de lui seriner, autant il fut littéralement médusé lorsqu’elle se dévoila à lui en tenue d’Ève. Pendant de très, très nombreuses années, Barrons revécut cette représentation un millier de fois. Mais, qui mieux que lui peut nous conter son vestige intemporel ?
Alors pour la première fois depuis le début de notre aventure, l’humble conteuse d’une histoire de son glorieux passé que je suis, s’efface un instant, pour lui permettre de nous exposer directement son vécu :

C’est très agacé et en même temps, réjoui je l’avoue avec encore une pointe de dégoût cinq siècles plus tard, que j’entraperçus soudainement Arielle sortir de la futaie bordant les berges du Loch, ayant emprunté une artère non loin de celle où je me trouvais.

NON !!! Je ne commencerai pas mon témoignage par les habituels requis de la bienséance et les épanchements fort inutiles qui me font perdre mon temps, mais je débuterai directement mon récit et si vous n’êtes pas contentes, chères lectrices, c’est pareil !!!
Je reprends, et ne vous avisez plus de me couper, c’est compris ?!!!

J’avais donc une place privilégiée pour admirer le futur spectacle qu’allait m’offrir à son insu une Femme que je découvrirai alors totalement vraie et authentique. C’est à cet instant même qu’inconsciemment naîtrait le surnom ridicule et qui pourtant me ferait assassiner atrocement, je vous préviens, n’importe qui le blasphémerait. Arielle est donc devenue ce jour-là avec une écœurante amertume : « mon Ondine ».
Grâce à la vision aiguisée que vous me connaissez, vous devez d’ores et déjà vous douter combien ce moment de délectation fut extrêmement intense et excitant pour mon corps si fringant dont vous ne cessez d’aduler comme des midinettes la puissance et la virilité !!!
Profitez de l’histoire pauvres lectrices qui n’avaient rien d’autres de mieux à faire et combien c’est dégradant pour vous, je ne me répéterai, je suis déjà suffisamment irrité de vous faire partager un pan de ma vie d’antan, mais comme j’ai…
Bon bref, assez de niaiserie, vous le voulez oui ou non ce récit ???! Alors soyez à la hauteur, nom de nom !!!!!!!!!!

Mon Ondine s’assit un instant sur une pierre et sembla admirer le paysage qui s’offrait à ses prunelles étincelantes de mille éclats. Puis, elle se leva et déposa adroitement son pied contre le roc afin de retirer ses sandales. Elle commença par délicatement dénouer le lacet noir de celles-ci qui remontait jusqu’à mi-mollet et les déposa à même le sol. Elle fit ensuite glisser sa légère robe longue d’un rouge vif à ses pieds le long de ses courbes affriolantes. Lorsque ce corps nu s’était révélé à mes yeux ébahis, pour la première fois de ma vie, mon souffle se coupa, mon sang se figea, mon cœur s’arrêta de battre, mes bras m’en tombèrent, ma mâchoire se décrocha et mes yeux ne cillèrent…
Un ange terrestre était la seule pensée que j’avais alors pu formuler mentalement de façon correcte ! Je n’étais plus en mesure de rassembler mon esprit totalement disséminé. Petit imbécile que j’étais !!!
Je n’avais jamais rien vu d’aussi beau, et pourtant moi Jéricho Z Barrons avais déjà une sacrée expérience de la vie vous pouvez me croire !

Sa peau couleur porcelaine rehaussée par sa longue chevelure châtain et ondulée volant au grès de la brise, et ses yeux bleus azur en parfaite harmonie avec la couleur de l’eau dans laquelle elle s’apprêtait à s’engager, semblaient si purs et innocents. Mon regard d’homme curieux et insatiable sexuellement s’était attardé aussi longtemps que possible sur la silhouette longiligne d’Arielle. Le corps de cette Femme était scandaleusement proportionné. Ses seins voluptueux s’accordaient parfaitement à la taille de ses hanches. Je m’imaginais déjà les prendre en main, les embrasser, les caresser de ma langue dévergondée, m’amuser avec ses tétons déjà durcis…, bon je m’égare !
Ses jambes longues et fuselées étaient tout bonnement sublimes. Quant à sa fleur voilée par une toison discrète, elle me laissa pantelant, je ne désirai plus qu’une chose : me transformer en la bête de Sexe que je suis !!!
Mon excitation sexuelle, prouvait par une verge au plus haut de sa forme, si vous voyez ce que je veux dire…, était donc à son comble, mon corps n’avait jamais connu une envie aussi dévastatrice. Je n’avais jamais contemplé si intensément une femme sans qu’elle ne le sache, sans la toucher, sans la bai…, sans en faire ce que je voulais !
La singularité de la situation ajoutait une dimension exotique supplémentaire. Je me damnais de l’étreindre, mais pas comme j’avais pour habitude de le faire. Un sentiment répugnant m’envahit alors : je désirais m’unir à cette Femme, ne faire qu’un avec elle afin d’expérimenter l’état tantrique dont j’avais vaguement entendu parler lors d’un voyage sur un autre continent et qui jusque-là ne m’avait pas le moins du monde interpellé ! La posséder n’était pas suffisant, un autre désir naquit à cet instant, je la voulais entièrement mienne. Je ne savais pas encore ce que ce sentiment recouvrait…, et honnêtement j’aurais préféré rester ignorant !!!

Lorsque mon Ondine avait gracieusement goûté la température de son futur bain de la pointe de son pied droit, elle se mordilla la lèvre inférieure si sensuellement que je ne pus réprimer un soupir d’ivresse. Puis, elle avança lentement dans une démarche féline élégante. Je contemplais sa progression dans le Loch et visiblement, elle se sentait en totale confiance.
Lorsque son corps de déesse avait été totalement enseveli par les flots, ne laissant plus que son visage séraphique visible, j’avais pu réunir les parties éparses de mon esprit et m’étais interrogé quant au lien de cette jeune amnésique avec l’eau. J’avais vaniteusement pensé l’avoir sauvée d’une noyade certaine, or Arielle était justement comme un poisson dans l’eau. Mes connaissances en matière d’espèces extra-humaines m’autorisaient à envisager la supposition qu’elle soit une sirène. Nonobstant, cette hypothèse me semblait peu plausible puisque ses magnifiques jambes n’avaient pas cédé leur place à une queue de poisson lorsqu’elle avait caressé de ses doigts de pied la bordure du bassin.

Arielle s’était délectée de ce bain durant une vingtaine de minutes, son corps recouvert par cette eau que j’enviais, elle qui la pénétrait de toute part, contrairement à moi, permit néanmoins un interlude à mon désir frugal qui se réveilla plus terrassant que jamais dès que le fruit de ma convoitise sortit de l’eau.
Son corps ruisselant, dont de longues gouttelettes perlaient sur ses lignes plantureuses et scintillaient sous l’effet des raies de lumière, était resplendissant. Le soleil me donnait l’impression que tous deux étaient intimes et que l’astre lui prodiguait de cordiales caresses. Ses cheveux mouillés, dessinant de splendides boucles uniformes, lui conféraient un charme inouï.

La beauté d’Arielle dans le plus simple appareil était simplement époustouflante. Aucune vision ne me ravirait davantage jusqu’à l’entrée d’une certaine Mademoiselle Lane dans ma vie pourtant si décadente depuis…, depuis…
…, depuis le tragique événement auquel notre Homme fut contraint de faire face et qui le supplicia au point de passer des siècles à maudire la Terre entière. Mais, nous reviendrons plus tard sur cette navrante épreuve.
Notre Homme ne pouvant soutenir davantage ce souvenir s’est subrepticement évaporé.
Si vous le permettez, je vais donc reprendre la narration de la première relation amoureuse de notre Mâle Suprême. Mais rassurez-vous, il est fort probable que Barrons s’exprime à nouveau par ses propres moyens !


Alors, vous l’aurez compris Barrons, en présence d’Arielle, était en train de repentir son âme maudite et désinvolte depuis sa création. Mais, les épisodes de la rencontre près de la bordure océanique, d’un baiser enténébré dans la fauconnerie de Hawk et du bain d’Arielle nue dans le Loch étaient seulement les prémisses d’une future liaison sentimentale bougrement éprouvée par le Destin.
Poursuivons maintenant l’étude approfondie de Barrons de celle qui le déconcertait totalement au point d’en perdre la raison.

Un jour où brutalement une pluie diluvienne s’était abattue pendant qu’Arielle se promenait seule dans un des nombreux jardins du domaine, impulsivement, il était sorti de son terrier d’où il l’observait, avait accouru vers elle et l’avait abrité de la veste qu’il portait, le temps d’une longue marche jusqu’aux premières portes des quartiers de l’inconsciente.
Parvenus sous un porche, il la poussa violemment contre le mur, plaqua sa main gauche contre sa gorge et l’autre contre la pierre froide et humide. Il planta ses yeux plus noirs que jamais et la sermonna :
– Êtes-vous stupide Lass Rayna ??? Stupide au point de vous faire tremper jusqu’aux os ! Mais que vous m’insupportez avec vos manies suicidaires !!! Peut-être pensez-vous attendrir Hawk en étant souffrante ???

Sans même laisser le temps à Arielle de le remercier malgré son emportement incompréhensible après une telle prévenance, ou bien de répliquer, il s’était éclipsé tel un fantôme. Il souhaitait en effet éviter tout contact prolongé avec elle.
Même si l’envie de l’aborder ne manquait pas, il n’acceptait toujours pas les sensations nouvelles que cette jeune amnésique faisait naître dans la douceur de ses entrailles, jusque là seulement saturées de testostérone guidant autant ses ébats sexuels que ses luttes sanguinolentes menées pour évacuer sa rage bestiale.
En effet, Barrons n’avait pas vu le jour façonné de la même manière que les autres de sa prétendue espèce. Il était dépourvu de ce dont il s’était toujours chiné chez les autres, de ce qui faisait légitimement d’eux des êtres humains : leurs sentiments.
Or, Arielle ou la simple évocation de cette jeune femme, bien qu’il ne la fréquentait pas comme pouvait le faire son prétendant acharné, éveillait en lui des émotions qu’il jugeait désagréables. Cependant, il avait tout essayé : repousser le plus loin possible ses pensées et ses désirs, hurler à la mort comme un loup ameutant sa horde, s’abreuver de toujours plus de corps féminins pourtant uniquement créés pour s’accoupler, mener des batailles contre ceux qui le méritaient, rien, rien…, rien n’y faisait ! Quoiqu’il fasse, quoiqu’il pense, quoiqu’il batte, une seule gravure l’accompagnait inlassablement : le visage de cette importune !!!
Il se demandait constamment ce qu’elle pouvait bien posséder de si spécial pour le hanter à ce point !

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Après cinq semaines passées à tenter de profondément refouler ses déplaisants sentiments naissants depuis le doux incident de la fauconnerie, lorsqu’il aperçut au loin, Arielle et Hawk de retour de leur sortie équestre matinale régulière, une interrogation s’imposa soudainement à son esprit brumeux : Serait-elle comme moi ?
À peine prit forme cette pensée, qu’il se mit à courir vers eux à une vitesse qui dépassait l’entendement humain. Il ralentit son pas à l’approche de l’écurie pour n’éveiller aucun soupçon quant à sa nature Barronesque.

Lorsque Hawk proposa docilement son aide à Arielle pour descendre du cheval, Barrons explosa de fureur et les rejoignit. Hawk reposa Arielle à terre laissant s’attarder plus qu’il n’en faut l’emprise de ses mains sur ses hanches, puis termina son geste galant par un baisemain auquel la courtisée sembla sensible. Cette énième marque d’attention de Hawk fut la sollicitude de trop pour notre Homme dont le courroux se déclencha et, malgré son habituelle maîtrise de soi, il se rapprocha puis, d’un ton espiègle avisa Hawk :
Ta chère mie, à qui je t’observe ridiculement faire la cour sans grand succès depuis des semaines…, ta chère Arielle Rayna, t’a-t-elle confessé ses baisers échangés avec un parfait inconnu dans ta fauconnerie ? Hein Hawk, s’était-elle confiée ? T’a-t-elle révélé comment elle occupe son temps lors de tes absences ?
Son intonation devenant plus hargneuse, il gronda :
– Racontez-lui prude Arielle ! Racontez-lui ! … Je t’ordonne de lui raconter Arielle !!!

Sur le moment, cette dernière avait été atterrée par la virulence des propos tenus par Barrons. Mais le soir suivant, l’air songeur et l’esprit encore enivré, assise près de la cheminée, à la lueur du feu qui dansait sur la mélodie des crépitements du mince feu contenu dans l’âtre si joliment sculpté, elle savait incontestablement que l’emportement du fameux Jéricho témoignait des sentiments qu’il ressentait pour elle ! Nous y reviendrons très vite…

Hawk, quant à lui, stupéfié par l’entrée en matière inconvenante de son ami qui avait surgi de nulle part, bredouilla :
– Comment…, que…, que dis-tu ? Qu’insinues-tu Barrons ?
Puis, tellement contrarié par l’avanie de cet infâme, il poursuivit :
– Comment peux-tu effrontément t’adresser de la sorte à une Lady si respectable Barrons ? Tu es jaloux au point d’entacher impunément sa réputation ? Réponds-moi saligaud ! Hein qu’as-tu à dire pour ta défense ? Je ne supporterai pas une seconde de plus…

Barrons, encore plus exaspéré, l’interrompit sèchement afin de rétorquer :
– Si tu la fermais un instant Hawk, peut-être que Lass Rayna…, ou moi-même…, c’est comme le souhaite la gente dame… ! Bref, si tu te taisais, peut-être pourrais-tu obtenir une réponse à ta principale question !
– Mais de quoi parle-t-il Arielle ? Qu’est-ce que…
Hawk était abasourdi par l’emportement de son ami dont il connaissait le tempérament explosif mais qui généralement se manifestait à bon escient. Or, à cet instant, rien n’excusait cette attitude insensée.

Comme Arielle, embarrassée, n’osait objecter, Barrons enchaîna d’un ton des plus véhéments :
– Je n’ai pas l’impression que la demoiselle désire s’exprimer…, peut-être a-telle trop honte de ce qu’elle fait ?
Il marqua une pause appuyant ses paroles caustiques d’un regard équivoque adressé à Arielle puis, asséna :
– Peut-être n’assumez-vous pas l’attirance que vous ressentez pour moi jeune pucelle ?

C’en était trop, Arielle s’offusqua :
– Comment osez-vous me traiter de la sorte Barrons ?! Vous qui ne cessez de me fuir, soit après un sauvetage que personne ne vous a imposé d’accomplir, soit après des caresses torrides par lesquelles me semble-t-il, vous Barrons, étiez très excitées ! Comm…
Elle avait délibérément haussé le ton lors de la seconde apostrophe tout en le pointant sévèrement du doigt. Cependant, Barrons ne la laissa pas commencer une nouvelle phrase et lui retourna l’interrogation :
– Parce que vous Lass Rayna, vous ne l’étiez pas peut-être ?! excitée j’entends !
Il imita son ton ainsi que son geste de désignation quand il la nomma et, accompagna le verbe « exciter » d’un sourire enjôleur. Il insista :
– Vous ne croyez pas que j’ai lu dans votre regard aussi court fut ce moment, un désir incandescent danser dans vos prunelles de maîtresse expérimentée ?! ajouta-t-il.

Hawk tenta vainement de s’immiscer dans la discussion houleuse de Barrons et d’Arielle.
– Mais que dites-vous ? Qu’est-ce que…

Les deux protagonistes ne semblèrent même pas l’entendre et ce fut au tour d’Arielle de couper la parole à Hawk pour confronter Barrons :
– Comment osez-vous nier votre propre envie dans le but de me faire passer pour celle qui vous a incité à la débauche ? Et d’abord, comment avez-vous pu me reconnaître, l’obscurité régnait ?! … Quel malhonnête homme faites-vous Jéricho Barrons !

Hawk désireux de mettre un terme à cette dispute dont il n’était pas certain d’en saisir la réelle quintessence, étayé par un mouvement brusque de l’avant bras, il s’écria :
– Silence tous les deux, voulez-vous ! Je ne comprends pas un traître mot de ce que vous vous reprochez l’un l’autre ! Vous connaissez vo…

À nouveau Barrons l’empêcha d’achever sa question et, sur un ton plus faible qu’auparavant, il le rassura :
– Ne te fatigue pas Hawk, je te laisse avec ta vierge émancipée, elle va t’expliquer à quoi elle joue depuis des mois ! Moi je n’en ai que faire !!!

Alors que Barrons commençait à s’éloigner, Hawk l’interpella :
– Och, si tu en avais effectivement que faire Barrons, tu ne réagirais pas de cette manière si grossière ! Et tu ne vas pas t’en tirer à si bon compte l’ami ! Tu peux me croire ! Le temps venu, tu répondras de tes actes !
Hawk plus colérique que jamais avertissait verbalement son vieux compagnon de jeux libertins qu’il avait été trop loin. À cette intimidation, Barrons éclata d’un rire glauque et rétorqua :
– Qu’espères-tu me faire comprendre Douglas ? Crois-tu une seconde que je me sens menacé par un homme qui courtise en vain une femme qui pourtant se donne au premier venu sans même connaître son nom ou ne serait-ce que son visage dans un lieu non fréquentable pour une Lady de sa trempe selon toi ! Hein Hawk, penses-tu réellement que tes bravades m’atteignent ?
Il débita cette riposte sans même reprendre son souffle. Ensuite, il rit encore plus fort et désirant tourner au ridicule l’insulte de Hawk, termina :
– Tu veux que je te dise Douglas ???
Simple question rhétorique de notre Homme qui s’apprêtait à humilier son ami en affirmant :
Ta dulcinée me désire bien plus qu’elle ne t’a jamais désiré ou qu’elle ne te désirera jamais ! Sinon, pour quelle raison ne porterait-elle pas ta marque ? Vos ébats lui ont laissé un souvenir si impérissable que son amnésie a eu probablement raison de ton empreinte sensuelle !
Il avait soutenu cette longue tirade par une œillade des plus défiantes à destination de Hawk.

Celui-ci furieux, brandit son épée et lorsqu’il s’apprêta à menacer Barrons de sa pointe, Arielle se jeta devant Barrons en hurlant de toutes ses forces :
– Taisez-vous tous les deux ! Vous devenez grotesques ! Vous…
Barrons la repoussa si violemment de sa main droite qu’elle s’effondra sur le côté, les deux mains au sol, l’air interloqué. Barrons avait également accompagné son geste involontaire et malheureux d’une remarque désobligeante :
– Je n’ai pas besoin qu’une fausse vierge prenne ma défense ! Si Hawk promet la guerre, il…
Il n’acheva pas sa déclaration et se précipita sur celle qu’il venait de renverser malhabilement. Il radoucit aussitôt son ton et, d’un air suppliant, jamais personne à ce jour, ne lui prêtait une telle expression faciale, il s’inquiéta :
– Arielle, t’ai-je blessée ?
Cependant, reprenant immédiatement contenance, il enchaîna de manière insolente :
– Quelle petite chose fragile êtes-vous !
Il insista sur le pronom « vous » comme s’il souhaitait effacer le tutoiement de sa préoccupation bien trop sensible à son goût ! Il s’injuria mentalement : Quel émotif et pleurnicheur sordide fais-tu Jéricho Z Barrons !!!
Il enchaîna dérisoirement avec un blâme supplémentaire afin de signifier que l’usage du « tu » était une erreur qui ne se reproduirait plus (enfin…, s’abusait-il !) :
– Vous ne pouvez pas faire attention, nom de nom !

Sur cette réprimande non méritée, comme à son habitude lorsqu’Arielle faisait naître de tendres émotions en lui, il battit en retraite, laissant cette dernière et Hawk dépités par son attitude méprisable !

***

4 commentaires:

  1. Bon bah Erika comme toujours j'ai beaucoup aimé.
    Et Jaja ton "Alors heureux?" de la fin ne me donne que envie de te dire: "Très heureux"

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    1. Merci Lety, ravie de conserver ton intérêt. Et je pense que l'extrait de vendredi devrait te plaire... ;-) !

      Gros bisous

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  2. oh oui Jaja, très très heureuse, aucun doute, tu peux être fière lol
    Et toi Erika, que dire? Génialissime!
    Le fait que Barrons s'exprime directement, comme l'a fait Karen lors du fameux interview de JZB (lui laisser la parole, le laisser mener la barque... et tjrs un délice); le duel de mots entre Barrons et Hawk, ben j'adore! encore! ç trop fendard! et le faux côté odieux de JZB quand il s'adresse à Arielle, qu'il jongle tant bien que mal entre le tu et le vous (comme entre Melle Lane et Mac), hum ç très révélateur et sensationnel! qque part, plus il se montre cynique et plus on l'adore pcq on sait qu'en fait il n'est pas le grand méchant qu'il prétend...
    Encore merci!
    Encore!

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    Réponses
    1. Karin, merci à toi pour ton enthousiasme ! Je suis parfaitement d'accord avec toi, plus il se montre cynique, plus on l'aime car on présume que c'est pour cacher inconsciemment une fragilité ! Il n'en a pas fini le pauvre d'être malmené, mais l'extrait de vendredi lui laisse un répit agréable... Hâte d'avoir votre avis...

      Gros bisous

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Toi aussi tu es en pleine barronite aiguë? Ce n'est pas sale. Viens tout nous raconter.

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