lundi 8 octobre 2012

Jericho Z Barrons et l’Ondine sibylline #22 par Erika Cazaux

Ma petite crêpe au nutella,

Alors oui nous sommes lundi, ici il fait un temps à te donner envie de te lapider avec des cailloux tranchants. Mais au lieu de cela je te propose de lire un nouvel extrait de la fan fiction  d''Erika. Ça fait moins mal et tu peux même te faire beaucoup de bien.
Alors fonces mon grand fou.

EXTRAIT 21








Jéricho Z Barrons et l’Ondine sibylline

Extrait n°22

Pendant que Barrons évacuait sa colère en entraînant férocement ses hommes à leur future attaque, Arielle, Lydia et Adrienne s’absorbaient dans les préparatifs du mariage. Ce matin, la jeune fiancée devait choisir les tissus et patrons utilisés pour confectionner les robes que les trois femmes porteraient et aussi le trousseau de linge de cuisine nécessaire. Elle devait également décider de la décoration du lieu de la cérémonie et enfin, de l’ambiance à conférer au jardin où se déroulerait la réception. L’après-midi, les meilleures couturières de la région se mobiliseraient pour créer la somptueuse robe de mariée dont pouvait rêver Arielle.
Malgré le nombre de tâches incombées, celle-ci ne pouvait cesser de rêvasser aux mains outrageusement habiles de son homme. Son imagination s’égarait totalement dans ses fantasmes. Elle ne pensait plus qu’au soir et au retour de son cher et tendre, au grand dam de ses deux amies qui ne comprenaient pas son manque d’intérêt pour les tissus présentés tous plus nobles les uns que les autres. Elle était si distraite que lorsqu’elle désigna d’un geste étourdi une étoffe d’une laideur exagérée, Adrienne s’enquit des raisons de sa négligence :
– Arielle, ne me dit pas que tes pensées sont encore tournées vers Barrons… euh… Jéricho, se reprit-elle, cet homme l’intimidait tellement qu’il était difficile pour elle de l’appeler par son prénom.
– … et par vos… vos activités… par la passion insatiable qui vous dévore tous deux. Vous ne pouvez pas échanger un regard sans que l’air s’électrise et que des phéromones l’envahissent d’une manière gênante ! Vous nous pourrissez notre air ! N’en avez-vous jamais assez ?!
– Qu’est-ce que des phé… phé… hormone machin chose Adrienne ? questionna Lydia visiblement intéressée par le sujet.
– Des phé-ro-mones Lydia, phéromones ! Ce sont des substances chimiques sécrétées par les êtres humains qui ressentent du désir sexuel et… et Arielle et Barrons en sont saturés de phéromones, ils polluent notre air de leur envie sex…
– Aye, on a compris Adrienne ! … Serais-tu jalouse Lady Douglas ? Souffres-tu de te refuser à ton cher Hawk « si insupportable mais scandaleusement attirant » pour te paraphraser ?! nargua-t-elle Adrienne.

Les trois femmes éclatèrent de rire ! Lydia était heureuse car enfin le ciel avait envoyé une belle-fille parfaitement accordée à son fils. Quant à Arielle, elle n’avait aucun souvenir d’une éventuelle famille, mais ici au château de Dalkeith elle avait l’impression d’appartenir à une famille… une famille de son choix. Elle n’avait aucun lien sanguin avec le laird et sa mère, ni avec l’étrange jeune femme venant du futur. Et elle connaissait depuis peu son homme sauvage, bestial même, mais elle les portait dans son cœur et se sentait comblée par le destin. L’interrogation d’Adrienne sortit Arielle de ses tendres pensées et l’intrigua :
– Tant que nous en sommes à évoquer des choses… des choses intimes, j’aurai une question des plus embarrassantes à vous poser. Comment faîtes-vous pour… euh… pour…
Ennuyée par sa demande, Adrienne s’était levée, pour feindre d’attraper un tissu et s’occuper ainsi les mains pendant qu’elle s’exprimerait. Mais elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’Arielle discerna une tâche rouge sur la robe blanche de celle-ci au niveau de son séant et s’écria :
– Och par Dana ! Tu es blessée, tu saignes Adrienne, que t’arrive-t-il ? Es-tu souffrante ? Ton saignement macule ta robe Adrienne, que…
– Zut ! Justement c’était l’objet de ma curiosité. Comment faîtes-vous à cette époque lorsque vous avez vos menstruations ?
– Menstruations ? répéta Arielle surprise.
– Oui, tu sais les règles quoi !
– Les règles, mais qu’est-ce donc que ces règles qui te font saigner à ce niveau-là ? Och par Dana, tu n’as pas été violentée au moins Adrienne, ce n’est pas ce Adam Black ? Il paraît si étrange !
– Non, rassure-toi Arielle, Adam est courtois en plus d’être diablement sexy. Mais es-tu sérieuse ? Tu me charries, tu sais bien ce que sont les…

Lydia qui était restée en retrait jusqu’à maintenant interrompit Adrienne et chercha alors à dissiper le malaise.
– Ma chère Arielle, sous-entends-tu que tu n’as jamais eu de pertes sanguines de… de la part de ton intimité depuis que tu as recouvré tes esprits sur cette falaise ? requerra-t-elle, un sourire équivoque aux lèvres.
– Je ne comprends pas du tout de quoi il est question… Och par Dana ! Le sang des lunes, mais oui bien sûr, je me souviens maintenant ce que c’est ! Quelle idiote je fais !
– Ah, tu m’as fait peur, tu es inattentive aujourd’hui, mais tout de même ! renchérit Adrienne.
– Attendez un instant, qui dit sang des lunes, signifie qu’une fois par mois, les femmes ont ses écoulements n’est-ce pas ? s’épouvanta Arielle
– Enfin, elle retrouve ses esprits la demoiselle ! s’amusa Adrienne.
– Félicitations ma chérie, tu es enceinte !!! chantonna Lydia radieuse. Ton aménorrhée s’explique par un petit être qui grandit dans ce petit ventre tout rond, ajouta-t-elle en touchant son ventre qui lui paru excessivement plat pour une femme enceinte. Arielle, à quand remontent tes dernières menstruations ma chérie ? s’inquiéta-t-elle.
– Eh bien justement, je ne les ai jamais eues depuis ma rencontre avec Barrons, répondit-elle en caressant elle-même son bas-ventre qui ne pouvait en aucun cas abriter un fœtus vu son tour de taille actuel.
– Och ! Ce qui t’amènerait environ à sept mois et c’est tout bonnement impossible !!! affirma Lydia. As-tu ressenti des symptômes comme des nausées ou bien des vertiges, as-tu noté des changements d’humeur ?
– Nay, rien de tout ce que tu me décris, en revanche je fais, depuis quelques mois, une série de cauchemars mais croyez-moi, ils n’ont rien à voir avec l’enfantement ! s’agaça Arielle. Existe-t-il d’autres raisons à l’absence de règles ? se préoccupa-t-elle.
– Aye ma chérie, tout un tas de raisons. Le traumatisme que tu as subi et qui a certainement causé ton amnésie en est peut-être la cause, tenta-t-elle d’intellectualiser cette situation troublante. Après tes noces, je t’accompagnerai chez un tzigane célèbre pour ses potions, qui te prescrira un traitement à base de plantes pour stimuler ton organisme et tout rentrera dans l’ordre, je te le promets, la rassura-t-elle la prenant dans ses bras chaleureusement.
– Merci Lydia, tu es amie formidable. … Maintenant occupons-nous du cas de notre voyageuse temporelle. Trouvons-lui un tissu qu’elle pourra utiliser pour son confort.
– Ah, je vais enfin connaître l’ancêtre de mes bonnes vieilles culottes qui me manquent tant !!! plaisanta Adrienne.

Après avoir terminé de disserter un long moment sur la condition féminine au XVI° siècle et avoir déjeuné, elles retournèrent dans la pièce qui accueillit un nombre insensé de couturières. Elles s’affairèrent tout le reste de la journée pour proposer à Arielle plusieurs modèles. À la fin de l’après-midi, elle hésitait encore entre trois toilettes radicalement différentes, mais toutes aussi ravissantes l’une que l’autre. Les trois seraient soigneusement confectionnées, il lui restait encore quelques jours pour choisir laquelle revêtir le jour de son mariage.
Tandis que l’une lui donnait un air de princesse, une autre était une robe bien plus simple mais qui soulignait ses formes avantageuses et la dernière était un compromis entre les deux. La première était principalement en soie sauvage blanc nacré, composée d’un bustier perlé et de sa jupe bouffante en crinoline ornée de broderie dorée. Cette dernière s’étendait jusqu’au sol et la traîne parsemée de perles de culture dessinant des roses était interminable. Quant à la deuxième, en soie sauvage brodée écru, dont le décolleté était mis en valeur par une ceinture brodée, elle allongeait sa silhouette gracile. Enfin, la troisième était essentiellement en satin de soie crème, accompagnée d’un liséré de corset en mousseline pailleté dans les tons bordeaux. À partir du liseré qui, telle une fine étole se rejoignait sur le sein droit descendait une cascade d’applications fantaisistes de même couleur jusqu’à la taille. De la dernière application commençait un pan de cette jupe évasée qui formait un triangle de ce même pourpre royal jusqu’au bas de la robe. Sur cette mousseline était brodée des fleurs de couleur crème.

            Toutes les trois avaient passé une journée éreintante mais elles s’étaient énormément amusées. Dès que le château de Marveith serait investi, elles passeraient les quinze jours restants à décorer le lieu de réception et le jardin. Un artiste de la cour les avait croquées et envisageait de faire un immense tableau de ses trois femmes riant aux éclats afin d’immortaliser cet instant de complicité féminine.


            Il était convenu que Barrons et Arielle passent les deux nuits précédant l’attaque au château afin de réviser une dernière fois leur plan et réunir les armes nécessaires. La promesse de Barrons d’étreinte sauvage faite en début de journée avait largement été honorée. Cette nuit-là, ils s’étaient aimés comme deux nouveaux amants. Ils étaient affamés l’un de l’autre. L’imminence d’un combat si crucial et l’excitation d’Arielle qui n’avait pas flanché malgré les épuisants préparatifs rendaient leur passion différente de celle d’accoutumée. Elle n’était pas moins exaltée, non, un feu sacré les animait et les transformait tous deux en brasier.
Si occupés à se satisfaire mutuellement, et si profondément connectés l’un à l’autre, le temps de quelques heures, ils avaient totalement oublié leurs tracas liés aux cauchemars, au passé trouble d’Arielle, son aménorrhée préoccupante, la présence étrange d’Adam Black… Et puis, en même temps, ils se disaient adieu pour quelques heures. Même si Arielle n’avait aucun doute sur le risque de revoir son homme, elle avait un besoin viscéral de le sentir en elle, elle se sentait complète et sereine possédée si amoureusement par son homme. Il ne lui avait encore jamais dit ce qu’il ressentait pour elle, mais lorsqu’il se perdait en elle, les mots n’avaient plus d’importance. Son amour, elle le ressentait jusqu’au plus profond de son âme. Même si elle n’entendrait probablement jamais ces trois mots qui ravissent tant les couples, elle pouvait s’y faire si son homme la satisfaisait jusqu’à la fin de leur vie de cette manière. Il n’y avait pas plus belle et sincère déclaration d’amour que sa façon de la faire sienne.
En revanche, afin de ne pas déconcentrer Barrons de sa tâche, l’avant dernière nuit avant l’attaque, Arielle avait dormi seule dans une suite et son homme… son homme était parti se ressourcer au sein de la forêt. Il avait besoin de solitude et puis l’abstinence des dernières trente-six heures décuplerait son énergie pour la bataille qui le mènerait à la tête d’un domaine. Le lendemain en fin de soirée, il fut rejoint par Hawk et leur armée. Ils avaient établi un camp à quelques lieux du domaine et dès l’aurore ils se mettraient en route vers l’avenir de Barrons et Arielle...


            L’offensive avait été si méticuleusement préparée que l’effet de surprise désarçonna le laird du château de Marveith. Même si celui-ci et son armée se défendirent de toute leur force, ils étaient nullement de taille à lutter contre Barrons, Hawk et leurs hommes.
Le laird qui essuya des pertes considérables abdiqua assez rapidement. Et alors qu’il remettait les armoiries de son clan, il tenta un geste désespéré à l’encontre de Barrons. Mais ce dernier, si rapide, lui planta la dague qu’il avait toujours à portée de main en plein cœur avant même qu’il ne l’ait réellement attaqué. Et c’en était fini du règne de terreur de cette ignoble famille.

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17 avril 1512
Lors du discours de Barrons annonçant l’investissement du château par lui-même et sa future épouse, il avait convié tous ceux qui le souhaitaient à assister à leur noce et à son sacrement en tant que laird du royaume le 1er mai, jour de célébration de Beltane.
Il avait également informé son peuple de ses intentions tant au niveau politique qu’économique. Arielle avait alors tenu à leur préciser qu’elle ne tolérerait pas les mauvais traitements dans son domaine. La terreur, la souffrance et la torture relevaient du passé et elle s’assurerait elle-même que cette future loi soit appliquée en toute circonstance. La promulgation de celle-ci serait d’ailleurs sa première action en tant que femme du laird de ce royaume.
La foule avait acclamé ses propos par un tonnerre d’applaudissements qui lui avait tiré les larmes au coin de ses yeux remplis d’amour et de joie. Toutes ces personnes, quelque soit leur catégorie sociale, devint sa famille à cet instant même. Elle n’avait aucun vestige de quelconques anciens liens, mais désormais cette amnésie importait peu, seuls le présent et l’avenir comptaient. Elle faisait partie de ceux à qui la vie avait donné une deuxième chance pour faire autrement et même, pour faire mieux peut-être, alors elle s’y emploierait chaque jour. Elle redonnerait au centuple ce que la bonne fortune lui avait alloué et elle chérirait son peuple plus que n’importe qui. Cette femme mature et généreuse était loin de se douter qu’elle n’en était pas à sa première nouvelle vie. Mais à ce jour, Arielle était heureuse et Barrons était lui-même heureux de contempler sa femme si heureuse ! Ah Barrons, heureux… vous y croyez vous ?
Eh bien… il existe un tableau révélant celui-ci un sourire aux anges illuminant son visage habituellement si fermé. Il était fréquent qu’à cette époque, des artistes de la cour, capturent les moments de félicité de leurs souverains. Toutefois, plus personne depuis, ne peut se glorifier d’avoir surpris Barrons arborant cette expression béate, même Mademoiselle Lane[1] n’a pas encore eu cette chance, l’aura-t-elle un jour ?
Barrons pouvait s’opposer à n’importe quel assaillant ! Or le seul qui en voulait réellement à sa femme était le destin et contre celui-ci, malgré ce qu’il était, demeurera à ce jour son unique adversaire invaincu…
Quant à cette peinture, les historiennes, en dépit de leurs efforts incommensurables, siècle après siècle, n’ont jamais déterré cette œuvre d’art inestimable. Ce pourrait-il que notre Jéricho Z Barrons l’ait brûlée le jour où sa vie s’est effondrée ou bien, le conserverait-t-il jalousement dans un recoin inaccessible à l’entendement humain et féerique ?
Le mystère persistera…

            Leur sermon avait été suivi d’un banquet joyeux et abondant. Dès que Barrons et Arielle avaient pu s’éclipser de ces festivités afin de se donner l’intimité qui leur était devenue aussi vitale que leur besoin primaire de respirer, ils s’étaient aimés dans un bosquet. Ce lieu deviendrait alors sacré pour eux, du moins pour quelques jours…

Les deux semaines qui précédèrent le mariage furent consacrées à la restauration du château. En peu de temps, celui-ci retrouva l’éclat connu d’antan quand le domaine prospérait encore. La cour et ses sujets, bienheureux de cette vague de changements s’étaient totalement dévoués aux rénovations, et Hawk avait mis à contribution son personnel. La promesse d’un avenir placé sous la corne d’abondance avait suffi à les motiver de prêter allégeance à leur futur laird. Ils étaient amplement récompensés en nourriture, leurs nécessités fondamentales étaient désormais comblées et ils étaient traités avec attention, comme des êtres humains, bref, une sollicitude qu’ils ne connaissaient plus depuis très longtemps.

Deux ailes du château furent entièrement réhabilitées, Barrons et Arielle avaient choisi une immense suite dont la vue sur les montagnes en arrière plan et l’océan bien plus près les ravissait. En effet, le château de Marveith était situé près d’une falaise.
De plus, tous les matins ils pourraient contempler le lever du soleil de leur balcon. De cette pièce se dégageait une chaleur engageante et les serviteurs l’avaient exquisément décorée sous les indications d’Arielle. Le reste de cette aile abritait une dizaine de quartiers comme celui-ci. Hawk et Adrienne faisaient toujours chambre à part. Celle-ci avait souhaité l’éloignement le plus grand possible mais Barrons, grâce à sa finesse d’esprit avait réussi à leur imposer deux pièces donnant l’une sur l’autre. Lydia occupait quant à elle, une habitation tout aussi charmante, non loin de celle de Tavis, ces deux-là se rapprochait de plus en plus…
Enfin, l’autre aile était réservée à la cour représentée par un certain nombre de nobles.

Tandis que Barrons et Hawk formaient la gente masculine à l’art de la défense, les femmes étaient accaparées par les finitions des préparatifs du mariage.
En ce dernier jour d’avril, les domestiques installèrent les décorations préparées en amont. Les jardins étaient magnifiés par des lampions tous plus lumineux les unes que les autres. Barrons et Arielle avaient choisi de célébrer leur union près de la falaise ainsi, ils auraient vue sur l’océan, rappelant ainsi leur première rencontre, et aussi leur attirance pour cette immensité. Symboliquement, cette étendue les décrivait à la perfection car malgré leur différence, ils avaient bien plus de points communs qu’ils ne le présumaient. Barrons avait adressé une courtoise et discrète demande au représentant le plus ancien du clan McKeltar d’officier la cérémonie. C’était en quelque sorte son cadeau de mariage. Arielle avait récemment, de manière inconsciente, prétendu descendre de cette famille druidique, peut-être qu’en ce jour de fête, une révélation viendrait parfaire leur bonheur…
Une magnifique arche de roses blanches accompagnées d’autres d’un rouge grenat accueillerait les deux tourtereaux et le druide. L’allée centrale conduisant à celle-ci était habillée d’un parterre de ces mêmes roses formant des serpentins bouclés. Des compositions florales dans les mêmes teintes étaient gracieusement déposées aux pieds des chaises adjacentes à ce couloir. De nombreux sièges, recouverts de lin couleur ivoire et brodées de liserés fleuris, rappelant celui des trois robes de mariées confectionnées, avaient donc été placés en deux rangées. Enfin, des pétales de roses de couleur fuchsia et pêche seraient, une heure avant la cérémonie, lancés dans les airs et au gré du vent retomberaient pour donner un effet désordonné volontaire.
La première partie de la réception, comprenant le service du vin d’honneur, se déroulerait dans le jardin le plus fleuri en ce début de saison et ensuite sous une corniche proche du château. Les tables furent dressées et élégamment décorées. Tous les ornements s’accordaient parfaitement, exaltant l’harmonie raffinée du décor paradisiaque créé. Arielle était conquise par l’embellissement d’un lieu qui était encore ravagé une quinzaine de jours auparavant. Même Barrons admit que le personnel et les trois femmes s’étaient surpassées. Le résultat était largement à la hauteur de leur engagement.

Pour la deuxième fois en si peu de temps, Arielle et Barrons avaient choisi de ne pas passer la nuit ensemble. D’une part, Adrienne et Lydia souhaitaient offrir une soirée entre femmes à leur amie, la couvrir de présents et la choyer par des soins de beauté indispensables à une future mariée. D’autre part, Barrons ressentait le besoin d’une escapade solitaire pour se préparer à dire « oui » ce qui équivalait pour lui à : « j’accepte de m’enchaîner à cette femme pour l’éternité, à cette femme au caractère aussi délicat que le mien, à cette femme sibylline, à mon Ondine sibylline… ». Le voulait-il vraiment ???
O.U.I.


La cérémonie devait avoir lieu à midi, Barrons était rentré de sa retraite deux heures plus tôt afin de se préparer. Il ne s’y était pas réellement intéressé mais des couturières avaient pris ses incroyables mensurations et lui avait façonné un tartan des plus distingués affichant les couleurs de leur clan, principalement rouge et noire, assorties d’un soupçon de blanc.
Bien sûr que cette tenue peut avoir du charme, je vous assure, surtout sur notre homme et quand on pense combien il est libre de tout mouvement en dessous... bref !
Et pour la première fois, il exhiberait l’écusson de l’emblème du clan qu’ils commenceraient à procréer très prochainement. Quelques jours plus tôt, Arielle et Barrons avaient choisi ensemble leur blason. Le fond était une vague sur laquelle apparaissait un nœud borroméen au centre duquel, empiétant sur les trois cercles entrelacés, se devinait l’ombre de canidés, la tête dressée comme si l’animal hurlait à la lune. Celui-ci s’apparentait à un loup d’une extrême puissance. Barrons avait eu l’idée de ce symbole, ce qu’avait immédiatement accepté Arielle comme une évidence. Au fond d’elle, peut-être savait-elle que son homme était une étrange créature ? Néanmoins, elle n’avait rien soulevé, elle lui avait juste certifié qu’il n’aurait pu trouver meilleur symbole. Barrons, suspicieux, avait également étouffé son impression qu’elle ne dévoilait pas tout ce qu’elle pensait...
Mais, après tout, il était Jéricho Z Barrons, Arielle était Arielle et bientôt elle serait Lady Arielle Barrons ! Ce qu’ils étaient, était superflu ! Ils s’acceptaient inconditionnellement, seule cette certitude comptait !!!

            La préparation d’Arielle, quant à elle avait duré des heures. En se rendant dans la pièce qui allait faire d’elle une princesse pour ce jour si émouvant, elle ne savait pas encore dans laquelle des trois robes, elle se donnerait par les liens sacrés du mariage à son homme. Toutefois, lorsque son regard se posa sur les toilettes soigneusement suspendues, un choix s’était imposé à elle. Même si l’attention chaleureuse de son entourage lui donnait l’impression parfois d’être une reine, la robe qui ferait d’elle une princesse ne lui ressemblait pas. Elle était magnifique et brillait de milles éclats, mais celle qui lui ressemblait le plus était celle qui épousait sa poitrine généreuse et son corps élancé. Dans cette robe longue mais prés du corps, elle paraîtrait moins petite à côté de son époux de gabarit imposant. Et puis, elle serait plus confortable, elle pourrait se déplacer plus facilement, danser même sans s’encombrer de jupon envahissant et puis… et puis Barrons pourrait bien plus aisément s’inviter dessous…
Cette pensée la fit rougir, ce que ne manqua pas de noter Adrienne, dont les hormones étaient largement éprouvées par la présence de son mari si prévenant ces jours-ci mais auquel elle se refusait toujours.
– Future Lady Barrons, pourriez-vous cesser de fantasmer secrètement ou mieux encore, nous faire partager à voix haute votre rêverie sur votre futur époux ?! Au moins, je sens que nous avons notre gagnante !
– Et vous, chère Adrienne, quand allez-vous céder aux avances de Hawk qui vous rendent folle ? La jalousie ne te sied pas Lady Douglas ! Il serait peut-être temps de… de se laisser convaincre, plaisanta la jeune femme.
– Arielle, tu n’es pas très solidaire des femmes qui comme Adrienne et moi vivons notre sexualité par procuration ! s’offusqua faussement Lydia.
– Och, ma Lydia, si tu ouvrais les yeux, peut-être verrais-tu qu’un très bel homme n’attend qu’un mot de toi pour t’amener avec lui au septième ciel ! renchérit Arielle. Et ne fais pas mine d’être surprise, tu vois parfaitement de qui je parle !
Arielle appuya sa tirade d’une œillade équivoque, mais n’en dit pas plus, Lydia avait encore besoin de temps. Elle poursuivit :
– Aye, tu as raison Adrienne ! Mon choix se porte sur cette merveille à laquelle je vais rajouter l’écusson de notre emblème en broche, compléta-t-elle ses dires en désignant du doigt la tenue.

            La robe longue de couleur ivoire était rehaussée d’une ceinture dorée placée sous l’opulente poitrine d’Arielle. Le haut de la tenue était en dentelle froissée qui remontait vers les fines manches. L’une était verticalement positionnée sur son épaule quant à la deuxième, elle retombait négligemment mais volontairement à mi bras. Le décolleté avait une forme arrondie. Son dos était également découvert à moitié. Son cou et sa poitrine étaient astucieusement dégagés puisqu’elle avait opté pour un chignon relevant sur le derrière de sa tête sa longue chevelure. Quelques mèches bouclées retombaient harmonieusement de cette coiffure. Ce chignon qui dessinait une fleur, était agrémenté de nombreux accessoires en diamant.
Arielle compléta sa tenue d’une parure d’améthyste offerte par Lydia en cadeau de mariage. Le collier cascadait jusqu’à la naissance de ses seins, quant aux boucles d’oreilles pendantes, elles s’accordaient parfaitement avec la tenue portée. Adrienne lui avait offert le bracelet assorti des mêmes pierres, lesquelles étaient joliment accompagnées de diamant. Elle l’ajusta à son poignet droit. La robe était cintrée au niveau de la taille puis devenait de manière subtile, évasive. Le bas était, quant à lui, composé de trois étages, laissant percevoir plusieurs jupons. Les deux premières hauteurs étaient du même tissu que la robe. Un liseré d’une quinzaine de centimètres se tenait au-dessus du premier volant. Celui-ci était en dentelle brodée de plumes, de perles et de paillettes. Le troisième volant était lui en satin nacré. Elle se chaussa de fines sandales à talons ; celles-ci étaient cachées par la robe. Pour le temps de la cérémonie, une longue traîne en satin brodée de fleurs et incrustées de diamants serait attachée au niveau de son chignon.
Lorsqu’Arielle avait glissé la toilette le long de son corps longiligne, elle avait senti que son ventre était plus à l’étroit que lors des précédents essayages. Elle avait, songeuse, caressé ce petit renflement. Puis, Lydia l’avait couverte de compliments et dirigée vers la coiffeuse afin de parfaire son visage déjà si éblouissant.
Un maquillage léger des yeux bleu clair d’Arielle, dans les tons roses nacrés sublimait son regard pétillant. Un trait de crayon noir à la racine de ses cils supérieurs l’amplifiait et le mascara quant à lui, fonçait et allongeait ses cils naturellement longs. Une touche de blush sur ses pommettes donnait un peu de couleur à sa peau porcelaine. Elle conserva la teinte déjà très rouge de ses lèvres auxquelles elle appliqua un brillant à lèvres.

            Même si l’écusson tranchait avec la robe, elle tenait à l’accrocher au niveau de son cœur pour signifier à Barrons qu’elle appartenait désormais au même clan que lui et qu’ils l’agrandiraient bientôt. Et aussi, elle souhaitait montrer à son peuple par ce symbole l’unité qui régnerait dès à présent sur ce domaine.

           
            Dans dix minutes, le glas sonnerait midi. Arielle encouragea ses demoiselles d’honneur à la précéder pour informer Barrons et l’assemblée que la future mariée était en chemin. Elle aspirait à cinq minutes de solitude pour apprécier ce moment qui la rendait si heureuse et le graver à jamais dans sa mémoire, son cœur et son âme…

            Arielle ne tarderait plus, les douze coups avaient retenti, d’une seconde à l’autre, elle apparaîtrait au détour de cette allée qui menait vers la falaise.
Les secondes s’égrainaient dans une lenteur exécrable. Barrons, impatient, comme à son habitude, n’en pouvant d’attendre, s’adressa à Adrienne :
– Janet, voudrais-tu aller chercher Arielle s’il te plaît.
            – Adrienne, moi c’est Adrienne, et je suis convaincue qu’elle ne va plus tarder, la dame se fait désirer voilà tout, tenta-t-elle de rassurer Barrons.
Or, au fond d’elle-même, elle sentait qu’un problème se profilait à l’horizon. Arielle était si heureuse de se marier qu’il n’était pas anodin qu’elle ne se montre pas.
            – Ja… Adrienne, ce n’était pas une question, c’était un ordre ! souffla Barrons entre ses dents serrés.
            – Tout de suite messire ! répondit-elle. Vous êtes encore plus désagréable que Hawk, maugréa-t-elle.
            – Qu’as-tu dis petite écervelée ? Veux-tu que je m’énerve ? s’exaspéra Barrons dont l’inquiétude croissait à chaque seconde écoulée.
            – Je suis partie ! lança à la dérobée Adrienne tout en se précipitant vers le château.

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            – ENFER !!! Je t’ai dit de me ramener Arielle… pas sa traîne ! Es-tu totalement sotte Janet ?!
            – Euh… Barrons… je…
            – Eh bien parle avant que je ne ravage en trois coups de griffe tout ce que vous avez consciencieusement préparé pendant des semaines.
            – J’ai bien peur qu’elle ne vienne pas Jéricho…, murmura-t-elle lui tendant une lettre de la part de son ex-future épouse.
            – QUOI ?! hurla Barrons à faire frémir le plus redoutable des monstres.

***




[1] Mademoiselle Lane est l’héroïne de la saga « Les chroniques de MacKayla Lane » de Karen Marie MONING.

Déclaration des droits d’Auteur sous le numéro 00051639.

2 commentaires:

  1. La vache! la vache! la vache! on en apprend des choses, ç dingue! et tes descriptions ma chérie sont juste waouhhhhhh....t'avais une photo sous les yeux ç pas possible sinon...tant ç ultra réaliste j'adore on s'y croirait, chapeau!
    et ce suspense, insoutenable pour clôturer le chapitre! merde, ç pas permis ça!
    bref, vivement la suite, avec le talent que l'on te connait...

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Toi aussi tu es en pleine barronite aiguë? Ce n'est pas sale. Viens tout nous raconter.

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